( i5o )
Planche cent-quatrième. — Monime recevant la coupe
empoisonnée ; Dessin de M. Peyron.
Mithridate , persuadé que Xipharès , à I’exempie
de Pharnace, trahit son père en faveur des Romains,
et que Monime est d’accord avec ce prince . objet de
ses injustes soupçons , donne l’ordre secret d’immoler
la reine en son absence. C’est Areas qui est chargé
d’exécuter les volontés de son maître.
M O N I M E.
En est-ce fait , Areas ? et le cruel Pharnace. . . .
A R C A S.
Ne me demandez rien de tout ce qui se passe,
, Madame ; on ro’a chargé d’un plus funeste emploi ,
"Et ce poison vous dit les volontés du roi. '
P H CE D I M E.
Malheureuse princesse !
MONIME.
Ah quel comble de joie !
Donnez. Dites , Areas, au roi qui me l’envoie,
Que de tous les présens que m’a faits sa bonté',
Je.reçois le plus cher et le plus souhaité.
A la fin je respire , et le.ciel me délivre
Des secours importuns qui me forçaient de vivre.
Maîtresse,de moi-même , il veut bien qu’un fois
Je puisse de mon sort disposer à mon choix.
P H CE D I M E. .
Hélas !
MONIME.
Retiens tes cris, et par d’indignes larmes
De cet heureux moment ne trouble pas les charmes.
Si tu m’aimais , Phcedime, il fallait me pleurer
Quand d’un titre funeste on me vint honorer ,
Et lorsque m’arrachant du doux sein de la Grèce ,
Dans ce climat barbare on traîna la maîtresse.
Retourne maintenant chez ces peuples heureux 5
Et si mon nom encor s’est conservé chez eux ,
Dîs-luî ce que tu vois , et de toute ma gloire ,
Phcedime , conte-leur la malheureuse histoire.
Et toi, qui de ce cœur dont tu fus adoré,
Par un jaloux destin fus toujours séparé ,
Héros avec qui même, en terminant ma vie ,
Je n’ose en un tombeau demander d’être unie,
Reçois ce sacrifice ; et puisse en ce moment,
Ce poison expier te sang de mon amant !
Mithridate, acte V, scène II.
Planche cent-quatrième. — Monime recevant la coupe
empoisonnée ; Dessin de M. Peyron.
Mithridate , persuadé que Xipharès , à I’exempie
de Pharnace, trahit son père en faveur des Romains,
et que Monime est d’accord avec ce prince . objet de
ses injustes soupçons , donne l’ordre secret d’immoler
la reine en son absence. C’est Areas qui est chargé
d’exécuter les volontés de son maître.
M O N I M E.
En est-ce fait , Areas ? et le cruel Pharnace. . . .
A R C A S.
Ne me demandez rien de tout ce qui se passe,
, Madame ; on ro’a chargé d’un plus funeste emploi ,
"Et ce poison vous dit les volontés du roi. '
P H CE D I M E.
Malheureuse princesse !
MONIME.
Ah quel comble de joie !
Donnez. Dites , Areas, au roi qui me l’envoie,
Que de tous les présens que m’a faits sa bonté',
Je.reçois le plus cher et le plus souhaité.
A la fin je respire , et le.ciel me délivre
Des secours importuns qui me forçaient de vivre.
Maîtresse,de moi-même , il veut bien qu’un fois
Je puisse de mon sort disposer à mon choix.
P H CE D I M E. .
Hélas !
MONIME.
Retiens tes cris, et par d’indignes larmes
De cet heureux moment ne trouble pas les charmes.
Si tu m’aimais , Phcedime, il fallait me pleurer
Quand d’un titre funeste on me vint honorer ,
Et lorsque m’arrachant du doux sein de la Grèce ,
Dans ce climat barbare on traîna la maîtresse.
Retourne maintenant chez ces peuples heureux 5
Et si mon nom encor s’est conservé chez eux ,
Dîs-luî ce que tu vois , et de toute ma gloire ,
Phcedime , conte-leur la malheureuse histoire.
Et toi, qui de ce cœur dont tu fus adoré,
Par un jaloux destin fus toujours séparé ,
Héros avec qui même, en terminant ma vie ,
Je n’ose en un tombeau demander d’être unie,
Reçois ce sacrifice ; et puisse en ce moment,
Ce poison expier te sang de mon amant !
Mithridate, acte V, scène II.