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— 109 —

plaine qui s'étend au-dessous du cimetierre français, depuis
El-Kantara jusqu'à la butte qui regarde la zaouia des Oulad
Na'amoun. Là, nous apercevons au milieu d'un gazon plantureux
les vestiges d'un arc de triomphe décrit par plusieurs voya-
geurs, et qui devait ressembler à ceux qu'on remarque à
Lambèse et à Tamugadis. Peyssonnel en fait la description
dans les termes suivants : < Trois grandes portes le forment :
celle du milieu a environ 25 pieds de large ; les autres sont
proportionnées, mais plus petites. On n'y voit ni bas-reliefs
ni inscriptions. » Quelle que soit l'origine de ce monument,
on est porté à croire qu'il occupait l'extrémité d'un hippo-
drome parallèle à l'encaissement du Roumel, et bordé par une
muraille qui soutenait les terres de l'étage supérieur. L'igno-
rance des musulmans, trop souvent prise pour de l'imagina-
tion, avait doté l'arc-de-triomphe du nom de Kasr-el-Ghoulaf
« le château de la fée malfaisante. »

Des légendes s'y rattachaient, et c'étaient des légendes ter-
ribles. Enfin Salah-bey vint, qui, peu sensible à toute cette
poésie populaire , fit démolir un portique inutile à ses yeux ,
et en offrit les meilleures pierres à l'ingénieur Génois chargé
de la reconstruction du pont. Soixante ans plus tard, le reste
des matériaux fut employé par le Génie militaire aux deux
fontaines qui avoisinent l'entrée de la ville.

Partant de ce point nous pouvons arriver directement à un
endroit devenu célèbre dans les fastes du christianisme. A
moins de cent mètres de la passerelle jetée sur le goufre
« radïr », et sur la même ligne que le rempart occidental, se
dresse une roche plane et presque perpendiculaire, sur laquelle
est gravée l'inscription des martys Jacques, Marien, Bictor
(Victor), Egyptus, etc., humbles jardiniers « hortensiurn »
de la banlieue, qui eurent le courage de mourir pour la foi.
Déjà le temps a altéré les caractères latins de cette épigraphe,
si intéressante pour la nation qui est venue planter la croix
dans cette patrie du fanatisme. Ne serait-il pas possible de
bâtir là une petite chapelle, un hermitage qui la mette à
l'abri sans la dérober au regards, qui puisse même la désigner
au passant ? Est-ce qu'il ne nous importe pas de prouver à la
population indigène que la religion du Christ a régné dans les
murs de Constantine avant celle de Mahomet, et que nous
avons autant de respect pour nos saints qu'ils ont de dévotion
pour leurs marabouts?
 
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