DOI Heft:
No. 40 (Janvier 1902)
DOI Artikel:Bouyer, Raymond: La féerie des heures: d'Henri Rivière
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0186
L'ART DÉCORATIF
tives: ce Parisien de Paris vient seulement
de franchir la quarantaine et son passé nous
semble la plus certaine garantie de son avenir.
A la fois rapide et sure, son évolution réserve
encore à ses amis, qui sont légion, plus
d'une surprise... Un Rivière inconnu déve-
loppera, sans nul doute, ses dons si per-
sonnels de poète et de savant: la variété dans
l'unité. Que dis-je? Il les manifeste aujour-
d'hui meme, une fois de plus, sur les parois
idéalisées de la salle des dépêches du Théâtre-
Antoine: et dans l'espace modeste où se dc-
HENRI RtVÏÈRE
tière un décor; et peu d'harmonistes ont
mieux développé que celui-ci de la mélodie
fournie par le souvenir de la nature. De là,
cette musique visible des contours et des
nuances qui s'harmonise avec notre entourage,
avec nos pensées, dont les tons adoucis sym-
pathisent merveilleusement avec notre goût
pour la clarté raffinée, avec la discrétion du
/;owe. Ces tableaux tirés à plusieurs exem-
plaires en sont la parure : ils animent son
demi-jour en l'ornant de la quintessence des
reflets lointains; et, dans leurs simples bor-
dures de chêne, ils deviennent autant de
fenêtres ouvertes sur l'infini rêvé des ciels.
roulaient il y aura quatre ans bientôt les
NttPtre, s'éveille à présent la
Feert'e tfex Lfettre.!.
La Teert'e dont le Salon
de iqot nous avait fait entrevoir trois
échantillons suggestifs, est une nouvelle af-
firmation de cet art à propos renouvelé
qui se baptise l'ex^ttmjye ntttru/e. ail n'y a
point d'art nouveau», c'est entendu! Il n'y a
que des renouvellements heureux. Mais la
nouveauté vraie réside en la personnalité de
l'artiste, du poète qui sait dégager de la ma-
RUtSSEAU A LOPÉREC
Déjà, par cette vertu secrète, les Æyecix
aie Lt /Mettre étaient les aspects de nos âmes
subtiles. Et s'il est vrai de répéter, avec
Amiel, que « tout paysage quelconque est un
état de l'âme », avec quelle éloquence plus
décisive ces M.syecêA' uL /a éternelle
qui sont, en même temps, les aspects de
l'art contemporain, ne doivent-ils pas mysté-
rieusement correspondre avec nos aspirations
les plus chères ? Ce qu'il y a de meilleur
dans la nature, c'est le sentiment que nous
lui prêtons; et le paysage, que Taine le
philosophe appelait une « littérature non
écrite», changeant et se transformant comme
:56
tives: ce Parisien de Paris vient seulement
de franchir la quarantaine et son passé nous
semble la plus certaine garantie de son avenir.
A la fois rapide et sure, son évolution réserve
encore à ses amis, qui sont légion, plus
d'une surprise... Un Rivière inconnu déve-
loppera, sans nul doute, ses dons si per-
sonnels de poète et de savant: la variété dans
l'unité. Que dis-je? Il les manifeste aujour-
d'hui meme, une fois de plus, sur les parois
idéalisées de la salle des dépêches du Théâtre-
Antoine: et dans l'espace modeste où se dc-
HENRI RtVÏÈRE
tière un décor; et peu d'harmonistes ont
mieux développé que celui-ci de la mélodie
fournie par le souvenir de la nature. De là,
cette musique visible des contours et des
nuances qui s'harmonise avec notre entourage,
avec nos pensées, dont les tons adoucis sym-
pathisent merveilleusement avec notre goût
pour la clarté raffinée, avec la discrétion du
/;owe. Ces tableaux tirés à plusieurs exem-
plaires en sont la parure : ils animent son
demi-jour en l'ornant de la quintessence des
reflets lointains; et, dans leurs simples bor-
dures de chêne, ils deviennent autant de
fenêtres ouvertes sur l'infini rêvé des ciels.
roulaient il y aura quatre ans bientôt les
NttPtre, s'éveille à présent la
Feert'e tfex Lfettre.!.
La Teert'e dont le Salon
de iqot nous avait fait entrevoir trois
échantillons suggestifs, est une nouvelle af-
firmation de cet art à propos renouvelé
qui se baptise l'ex^ttmjye ntttru/e. ail n'y a
point d'art nouveau», c'est entendu! Il n'y a
que des renouvellements heureux. Mais la
nouveauté vraie réside en la personnalité de
l'artiste, du poète qui sait dégager de la ma-
RUtSSEAU A LOPÉREC
Déjà, par cette vertu secrète, les Æyecix
aie Lt /Mettre étaient les aspects de nos âmes
subtiles. Et s'il est vrai de répéter, avec
Amiel, que « tout paysage quelconque est un
état de l'âme », avec quelle éloquence plus
décisive ces M.syecêA' uL /a éternelle
qui sont, en même temps, les aspects de
l'art contemporain, ne doivent-ils pas mysté-
rieusement correspondre avec nos aspirations
les plus chères ? Ce qu'il y a de meilleur
dans la nature, c'est le sentiment que nous
lui prêtons; et le paysage, que Taine le
philosophe appelait une « littérature non
écrite», changeant et se transformant comme
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