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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No.39 (Décembre 1901)
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Mauclair, Camille: Antonio de la Gandara
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0109

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N° 39 — DÉCEMBRE 1901

ANTONIO DE

LA GANDARA


ÉLÉGANCE moderne trouva
dans l'impressionnisme
une expression vive, im-
prévue, savoureuse, et
surtout pleinement fran-
çaise: car on reconnaîtra
plus tard que ce grand
mouvement n'a pas seule-
ment renouvelé la technique, mais encore
qu'il est remonté, d'un seul effort admirable,
à la véridique tradition nationale, faussée par le
néo-italianisme de l'école de Fontainebleau,
l'autoritaire poncivitë du siècle
de Louis XIV, et le goût du
Consulat et de l'Empire, en se
reliant à la noble époque du
réalisme caractériste français
et aux quelques maîtres du
XVHF qui s'en souvinrent.
L'impressionnisme de Manet,
de Degas et de Renoir a glo-
rifié le poème de la femme
de France dans les décors et
les modes contemporains.
Renoir surtout à ce point de
vue a fait des chefs-d'œuvre
avec les femmes attifées à la
façon des couturiers de 1867
à 1880. Cette élégance rieuse,
d'une grâce alanguie ou vi-
vace, ennuagée d'écharpes
de l'Inde, florale par l'épa-
nouissement des crinolines,
ridicule avec délicatesse par
l'artifice des ombrelles mi-
nuscules et des petits cha-
peaux inclinés sur le front au
plan oblique des hautes coif-
fures étagées, cette élégance
des valseuses et des senti-
mentales d'avant l'année ter-
rible, les portraits de Manet et
de Renoir l'ont déhnie avec
une exquise licence de tona-
lités claires. Mais l'élégance
s'est transformée. Elle s'est A DE LA GANDARA

intellectualisée. Une sobriété un peu sombre est
devenue sa suprême vertu, et ce n'est pas une
vertu française. En même temps qu'au célèbre
Salon des Refusés de 1867 se groupaient les
Manet, les Legros, lesFantin-Latour, les Renoir,
un étranger apparaissait, discret et éteint, avec
un portrait de pensive jeune hile en blanc re-
flétée dans une glace au crépuscule, et n'offrant
dans sa symphonie mélancolique qu'une note
un peu vibrante, celle d'un écran japonais pen-
dant à sa main comme une fleur. Cet étranger
était M. James Whistler — et c'était un homme

AU LUXEMBOURG

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