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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 49 (5 Janvier 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0222

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L'ART ORNEMENTAL. i95

enflammée dans la main, qui crie ces mots en lettres d'or : J'incendierai la
ville»... « La devise du bouclier d'Eteoclos n'a rien de vulgaire. Un hoplite,
aux degrés d'une échelle, monte contre le rempart ennemi qu'il va dévaster.
Il crie, lui aussi, ces mots gravés au bouclier : « En personne, Ares ne me
«culbuterait des murailles... » Hippomedon possède un bouclier à donner le

frisson. 11 n'est point d'un ciseleur ordinaire, ce bouclier, un vrai chef-
d'œuvre. Typhon y marche, le feu à la bouche, et la noire fumée, sœur
chatoyante du feu. Des entrelacements de serpents courent en relief tout
autour du métal massif et font bordure au ventre à la partie creuse de
l'armure... », etc. l'ont le monde connaît également la description qu'Homère

Saint S é b a st i en.
Bronze de Donatello. — Gravuccdc MtéaHlift . -

fait du bouclier d'Achille, celle qu'Hésiode fait de celui d'Hercule, et
Properce nous apprend qu'il en était certains qu'on recouvrait d'une lame
d'or ou d'argent et qu'on enrichissait de pierres précieuses.

Chez les Grecs, il était d'usage, à la fin d'une guerre, de suspendre les
boucliers dans les temples; mais pour qu'ils ne pussent être utilisés dans

le cas d'un mouvement populaire, on les mettait hors d'usage en en enlevant
les anses. Lorsque T. Quintius eut vaincu Philippe, roi de Macédoine, il
déposa dans le temple de Jupiter Capitolin dix boucliers d'argent et un d'or
massif qui faisaient partie du butin. L'usage s'établit même à Rome de
consacrer des boucliers aux grands hommes de la République. Parmi ces

Frise en pierre du commencement du xvi* siècle.
Gravure de Méaulle.

boucliers votifs, plusieurs étaient des chefs-d'œuvre de ciselure. En Grèce
comme à Rome, l'honneur militaire était attaché à la conservation du
bouclier. A Sparte surtout, le soldat qui revenait du combat sans son
bouclier se souillait d'un opprobre indélébile, et son infamie rejaillissait sur
toute sa famille. Plutarque raconte que le poète Archiloque de Paros fut
banni pour avoir, dans une de ses epigrammes, plaisanté sur la perte de

son bouclier. On voit par un passage d'Horace que ce sentiment subsistait
encore à Rome au commencement de l'Empire. Il avait, à la bataille de
Philippes, jeté son bouclier pour mieux courir, et il avoue que cette action
n'était pas fort honorable.

Le bouclier gaulois était long, étroit et de dimension si considérable
qu'on pouvait, au besoin, s'en servir comme d'une nacelle pour traverser
 
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