L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif (28.1889)

28e Année

L'ART POUR TOUS

N° 709

XVIe SIECLE — écoles d'italie DECORATION D'UNE GALERIE

Fac-similés typographiques (Fresques)
des Dessins de Maîtres. — Ar° cV par marco da faenza

A la Galerie des Offices, a Florence

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Dans la Décoralion intérieure figurée au
haut de notre planche, c'est l'élément recti-
ligne qui commande toute la distribution, de
façon à former un assemblage de panneaux
de proportions diverses, soit en hauteur,
soit en largeur. Les baies qui éclairent la
galerie sont de forme rectangulaire et se
continuent, par des ébrasements, jusqu'au
sol de la galerie. Sur les chambranles, à cros-
settes dans le haut, s'appuient, à l'aide de
consoles, des corniches à larmier cannelé :
les entre-deux des consoles sont étoffés de
médaillons à bustes, accostés d'enfants assis
sur des draperies. Les trumeaux d'inter-
valle forment des panneaux d'arabesques à
toute hauteur, couronnés de cartouches, et
assis sur des plinthes rectangulaires avec
losanges inscrits. Les parties basses des
croisées (tableaux) sont ornées de sujets my-
thologiques (enlèvements de nymphes), et
les ébrasements sont ornés de motifs de
grotesques. Composition simple, bien écrite.
et de premier jet.

Le n» 6354, au simple trait, présente un
grand intérêt au point de vue décoratif, en
ce qu'il montre comment les maîtres du Cin-
quecento procédaient dans la disposition
générale de leurs compositions si élégantes
cl si caractéristiques. C'est en quelque
sorte un diagramme « habillé » d'une com_
binaison d'éléments droits et courbes sur un
axe de symétrie. Le motif central est un pan-
neau rectangulaire, en largeur, destiné à
recevoir une inscription, et terminé par une
crossette terminée par une agrafe de courbes
élémentaires (en C, en S; servant de point
de départ à une chute de pierreries. Ce

Croquis Arabesque, par Filippino Lippi

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panneau est soutenu par un vase ansé sup-
porté par l'entrelacs (deux cercles tangents)
formé par les désinences caudales de deux
monstres accroupis. Des bustes de sphinx
ailés posent sur leurs épaules, et leur che-
velure sert d'attache à une guirlande.

Au-dessus du cartouche central, et sur
l'axe de la crossette terminale, se développe
V\ X^?^ / ;\ N^.*' JPyi I. une volute élégante (extrémité d'une courbe

^C^'f '^y^'-Jt^/ J on s) façonnée en tête de dauphin ; les dé-

Vj^SgJUtg' r j-»»»"£~%T i^^yy, sinences sont également disposées en en-

trelacs, et leurs extrémités se rattachent par
un collier de pierreries au bec d'un paon,
aux ailes éployées. Dans tous ces détails,
les formes géométriques des courbes usuelles
se développent dans leur pureté, et donnent
une allure élégante et ferme à toute la com-
position. Ainsi que le prouve ce léger cro-
quis, les maîtres du Cinquecento avaient ac-
quis, par l'élude incessante des vestiges
antiques, celte harmonieuse synthèse des
formes qu'ils transmettaient aux nombreux
élèves de leurs ateliers, el qui développait
chez eux cette franchise el cette habileté
dans la composition qui nous étonnent au-
jourd'hui encore. C'est suivant ces principes
que doivent élrc conçus les éléments d'un
Enseignement technique d'art que les condi-
tions actuelles rendeni déplus en plus indis-
pensable — et que l'Enseignement acadé-
mique est inhabile à nous donner.

Filippino Lippi, fils d'un artiste célèbre,
naquit à Prato, en 1460, el mourut à Flo-
rence, en 1505. après avoir, vers 1474, étudié
l'ornementation antique sous l'illustre Bolli-
celli, à Rome. 11 a laissé des fresques re-
marquables par leur ornementation exquise.

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