VOYAGE D'INSPECTION EN 1884
Par M. Maspero
M. Maspero a commencé par rappeler qu'il avait
essayé l'an dernier d'intéresser les fellahs aux fouilles
du gouvernement. Empêcher les fellahs de Louxor ou
d'Abd-el-Gournah de travailler pour leur propre compte
est impossible : il faudrait, pour arrêter les recher-
ches clandestines, un personnel plus nombreux et plus
sûr que celui qu'on a jusqu'à présent.
La chasse aux antiquités se poursuivait sans cesse,
malgré les règlements les plus sévères, et elle se pour-
suivait toujours aux dépens du Musée : tous les objets
découverts disparaissaient sur le champ. Ceux qui
étaient de petit volume et de facile défaite étaient
vendus aux touristes ou aux marchands du Caire ; ceux
qui avaient des dimensions considérables, comme les
statues et les cercueils, étaient mis en pièces et vendus
au détail ou détruits entièrement ; enfin une foule
d'objets, sans intérêt pour les amateurs ou pour les
fellahs, mais curieux pour la science, étaient dédaignés
Par M. Maspero
M. Maspero a commencé par rappeler qu'il avait
essayé l'an dernier d'intéresser les fellahs aux fouilles
du gouvernement. Empêcher les fellahs de Louxor ou
d'Abd-el-Gournah de travailler pour leur propre compte
est impossible : il faudrait, pour arrêter les recher-
ches clandestines, un personnel plus nombreux et plus
sûr que celui qu'on a jusqu'à présent.
La chasse aux antiquités se poursuivait sans cesse,
malgré les règlements les plus sévères, et elle se pour-
suivait toujours aux dépens du Musée : tous les objets
découverts disparaissaient sur le champ. Ceux qui
étaient de petit volume et de facile défaite étaient
vendus aux touristes ou aux marchands du Caire ; ceux
qui avaient des dimensions considérables, comme les
statues et les cercueils, étaient mis en pièces et vendus
au détail ou détruits entièrement ; enfin une foule
d'objets, sans intérêt pour les amateurs ou pour les
fellahs, mais curieux pour la science, étaient dédaignés