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Bulletin de l' art pour tous — 1899

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No 157 (Janvier 1899)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16823#0001
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5, rue Saint-Benoit^

38e Année ^ ~~< Janvier 1899

BULLETIN DE JANVIER 1899

Échos

Une nouvelle Chaire au Conservatoire des
Arts et Métiers. — Une nouvelle chaire vient
d'être créée au Conservatoire des Arts et Métiers,
la chaire d'« art appliqué aux métiers. » L'Aca-
démie des Beaux-Arts, appelée à dresser une
liste de trois candidats à cette nouvelle chaire,
a désigné : en première ligne, M. Lucien Magne;
en seconde ligne, M. Mayeux, et en troisième
ligne, M. Laffillée.

Un de nos confrères du Temps a demandé au
colonel Laussedat quelques renseignements sur
celte nouvelle chaire.

« Cette chaire d'art appliqué aux métiers,
a répondu le directeur du Conservatoire des
Arts et Métiers, voilà près de cinquante ans
qu'on la réclamait ici.

« Ce fut en 1851, en effet, qu'on en eut l'idée,
au retour d'une visite à l'exposition de Londres,
où l'on sentait déjà les velléités de nos voisins

— velléités assez heureuses, on dut en convenir

— à créer dans le meuble, dans l'architecture,
dans la céramique, etc., l'art industriel du
dix-neuvième siècle, qui commençait à peine à
exister et qui s'est affirmé depuis.

« Les Anglais sentirent l'effet produit et, pour
en garder, pour en accentuer le bénéfice, ils
créèrent leur musée de Kensington qui renferme
tant de belles choses, mais qui est envieux aussi,
je peux le dire, puisque j'ai été sollicité, à di-
verses reprises, par ses administrateurs, de
céder certains objets que possède notre Conser-
toire des Arts et Métiers et dont nous n'avons
eu garde de nous dessaisir.

« Les progrès faits par nos voisins dans l'art
industriel depuis cette manifestation de 1851 ne
firent que nous encourager à réclamer avec plus
d'insistance la chaire dont on avait senti la né-
cessité dès cette époque et qui vient enfin de
nous êlre accordée.

« Vous me demandez quel est exactement le
but de l'enseignement qui y sera professé? Voici :
le Conservatoire des Arts et Métiers est une
université industrielle ; le nouveau cours lui
donnera le caractère artistique qui lui man-
quait.

« Dans notre conseil de perfectionnement,
nous avons toujours compté des artistes. Nous
eûmes Diéterle, l'ancien directeur de la manu-
facture de Beauvais, le rénovateur, on pourrait
presque dire l'inventeur de la décoration théâ-
trale qui, depuis lui, est un art véritable; nous
eûmes Barbedienne, puis Falize ; nous avons
aujourd'hui Roly.

« La nouvelle chaire d'art appliqué aux métiers
sera un nouveau lien entre nous et les artistes,
entre l'industrie et l'art. Par son enseignement
il faut que nos ingénieurs, que nos ouvriers
même deviennent des artistes. Tel est son but ;
s'il est atteint, nous verrons refleurir le vieil art
industriel français, si supérieur jusqu'à la fin de
siècle dernier. »

Nous apprenons, à la dernière heure, que le
ministre du Commerce a nommé M. Lucien
Magne, architecte du gouvernement, professeur
à la nouvelle chaire du Conservatoire des Arts
et Métiers.

. -O-

Les Ecoles de dessin, de beaux-arts, d'art
décoratif et d'art industriel, à l'Exposition
de 1900. — Le ministre de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts vient d'adresser une
circulaire concernant l'Exposition aux directeurs
des écoles de dessin, des Beaux-Arts, d'art dé-
coratif et d'art industriel.

En juin dernier, afin de mettre le comité d'ad-
mission de la classe 4 à même de se rendre
compte de ce que pourra être l'Exposition de
l'enseignement spécial artistique en 1900, la
direction des Beaux-Arts organisa, dans les
locaux de l'École nationale des Beaux-Arts de
Paris, un essai d'exposition au moyen de travaux
d'élèves.

Il en est ressorti d'utiles indications sur l'or-
ganisation à prévoir pour les expositions collec-
tives, lesquelles porteront sur tout un ensemble
important subdivisé ainsi qu'il suit : 1° Tissus,
papiers peints, cuirs ; 2° métaux ; 3° bois et
ivoire; 4° céramique; 5° verrerie. La ferron-
nerie, la plomberie, la poterie d'étain et de cui-
vre, l'ébénisterie, surtout pour les petits
meubles, la faïence, la porcelaine de table, la
verrerie de table, la reliure seront l'objet de soins
spéciaux.

Chacune des écoles admises à l'Exposition
universelle devra s'efforcer de mettre bien en
évidence les aptitudes de ses élèves et les ten-
dances artistiques de la région dans laquelle elle
se trouve placée.

Les notions de « technique » qui seront ainsi
réunies n'auront point, d'après ce que précise
la circulaire ministérielle, pour effet de consti-
tuer un « enseignement professionnel » au sens
propre du terme ; on devra simplement s'atta-
cher à ce que, par leur moyen, les compositions
des élèves répondent aux besoins des industries
d'art et à ce qu'elles soient, en conséquence,
toujours exécutables.

Il paraît important aussi de pouvoir joindre à
l'exposition collective un certain nombre d'objets
construits d'après les dessins exposés ; ce
serait là une preuve indéniable de l'excellence et
du côté pratique de l'enseignement.

Il est bien entendu, d'ailleurs, que, pour être
admis à l'Exposition, il ne sera pas indispen-
sable que ces objets aient été exécutés à l'école
même ; des industriels pourront prêter le
concours désintéressé de leur outillage et rendre

ainsi de véritables services à la cause de l'ensei-
gnement; leur nom, dans ce cas, figurera sur
les objets sortant de leurs ateliers au même
titre que celui de l'école où la composition aura
eu lieu.

Quant aux expositions spéciales à chaque
école, c'est-à-dire individuelles, les conditions
dans lesquelles elles devront être organisées
seront réglées ultérieurement.

-O-

Découverte dans le lac de Nemi. — Nous
avons annoncé, dans un de nos Bulletins de l'Art
pour tous, la découverte faite en 1895, au lac de
Nemi, près de Rome, de la fameuse galère de
Tibère, que, du reste, la tradition disait se
trouver là, sous les eaux dormantes du lac.

M. Baccelli, alors, comme aujourd'hui, mi-
nistrede l'Instruction publique et des Beaux-Arts,
s'occupa de rendre à la lumière ce somptueux
spécimen des bateaux de plaisance de l'époque
des Césars. Par suite des frais qu'entraînait
l'entreprise, il dut se borner à faire repêcheries
ornements de bronze qui le décoraient. Quelques
morceaux de la charpente furent également
retirés.

Faute de fonds, le travail fut suspendu, puis
repris par un riche Anglais qui, cette fois, se
servit du scaphandrier. Il dépensait 100 francs
par jour à ce travail, lequel n'amena cependant
pas de grands résultats.

Pour mener à bien l'entreprise, de grands ca-
pitaux eussent été nécessaires ; l'Anglais se
lassa à son tour.

On écrit de Rome au journal le Temps, que
madriers et travées qui avaient été retirés du
fond des eaux, puis déposés au bord du lac, y
gisent encore aujourd'hui. Seuls, les bronzes,
dans un merveilleux état de conservation,
ont l'hospitalité d'un mauvais grenier d'une
maison de Genzano, bourg non loin du lac.

Bien des étrangers, au cours de la saison hi-
vernale, vont visiter ces débris de la galère et
déplorent de les voir ainsi exposés aux intem-
péries de l'air. Les bronzes, qui consistent
principalement en cinq têtes d'animaux et une
de Méduse, admirablement ouvragées, exi-
geraient aussi un meilleur aménagement et
quelques soins d'entretien qui en assurassent la
conservation.

-O-

Mission artistique en Italie. — Une bonne
nouvelle que nous sommes heureux de porter à
la connaissance de nos lecteurs.

Nous lisons au Bulletin municipal officiel de
la ville de Paris que, dans la séance du 28 dé-
cembre dernier, sur un rapport de M. Clairin, au
nom de la 4e Commission du Conseil municipal,
M. Charles Chauvet, artisle dessinateur, a été
chargé d'une mission artistique en Italie.

Notre distingué et très compétent collabora-
teur y étudiera les travaux de broderie de la
Renaissance italienne et en rapportera des mo-
dèles destinés à nos écoles professionnelles.

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N° 157.
 
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