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https://doi.org/10.11588/diglit.2380#0017
CHAPITRE PREMIER
M ODES DIVERS D'EXÉCUTION DES MAÇONNERIES HUMAINES
Pendant plusieurs siècles les Romains n'eurent point de procédés d'architecture
qui leur fussent propres. Leurs massives constructions ressemblaient entièrement à
celles des Étrusques : des blocs énormes de pierres brutes ou taillées, mais tou-
jours posées sans ciment, constituaient par leur solide assemblage les monuments
élevés, aux premiers temps de Rome, sous la conduite et peut-être parles mains
d'artisans appelés de l'Élrurie. Quand ensuite Rome s'affranchit de la tutelle de
l'Etrurie pour passer sous celle de la Grèce, la rude architecture qu'elle avait d'abord
admise se modifia dans les lormes, mais en demeurant au fond ce qu'elle avait été
dans l'origine, et la bâtisse vu grands matériaux sans mortier continua, jusqu'au der-
nier siècle avant notre ère, d'être générale dans les monuments de la République.
Cette construction, où chaque pierre éveille l'idée d'une difficulté vaincue, conve-
nait trop à l'expression de la puissance romaine pour tomber en désuétude le jour où
Rome parvenait au terme de sa grandeur : aussi ne fut-elle abandonnée à aucune
époque ; les colonnes de granit dressées dans les monuments de l'Empire, ces mono-
lithes lourds et massifs comme des obélisques égyptiens qui portent la retombée des
grandes voûtes, ces quartiers de roche taillée qui forment l'enceinte des amphithéâtres,
tous ces fastueux revêtements que les architectes des bas temps appliquaient à leurs
grands édifices, montrent assez, malgré la différence des styles, que les constructeurs
M ODES DIVERS D'EXÉCUTION DES MAÇONNERIES HUMAINES
Pendant plusieurs siècles les Romains n'eurent point de procédés d'architecture
qui leur fussent propres. Leurs massives constructions ressemblaient entièrement à
celles des Étrusques : des blocs énormes de pierres brutes ou taillées, mais tou-
jours posées sans ciment, constituaient par leur solide assemblage les monuments
élevés, aux premiers temps de Rome, sous la conduite et peut-être parles mains
d'artisans appelés de l'Élrurie. Quand ensuite Rome s'affranchit de la tutelle de
l'Etrurie pour passer sous celle de la Grèce, la rude architecture qu'elle avait d'abord
admise se modifia dans les lormes, mais en demeurant au fond ce qu'elle avait été
dans l'origine, et la bâtisse vu grands matériaux sans mortier continua, jusqu'au der-
nier siècle avant notre ère, d'être générale dans les monuments de la République.
Cette construction, où chaque pierre éveille l'idée d'une difficulté vaincue, conve-
nait trop à l'expression de la puissance romaine pour tomber en désuétude le jour où
Rome parvenait au terme de sa grandeur : aussi ne fut-elle abandonnée à aucune
époque ; les colonnes de granit dressées dans les monuments de l'Empire, ces mono-
lithes lourds et massifs comme des obélisques égyptiens qui portent la retombée des
grandes voûtes, ces quartiers de roche taillée qui forment l'enceinte des amphithéâtres,
tous ces fastueux revêtements que les architectes des bas temps appliquaient à leurs
grands édifices, montrent assez, malgré la différence des styles, que les constructeurs