L'ÉCLIPSÉ
Primes-Etrennes de l'Eclipsé
L'Eolipse met à la disposition de
ses abonnés, les deux primes sui-
vantes :
I PEEMIÈEE PRIME :
Un buste de la République, par
Georges Hébert.
Ce buste, en imitation de terre
cuite, mesure 50 centimètres de
haut avec son support.
Facile à accrocher à la muraille,
elle peut également prendre, place
sur un meuble, sur un rayon d'é-
tagère ou de bibliothèque, sur un
marbre de cheminée ou de console.
Elle peut orner indifféremment le
salon ou le boudoir, la chambre
à coucher ou le cabinet de travail.
Prix de la Prime
Prise dans nos bureaux, sans
être emballée................ 8fr.
Emballée avec soin, et prête à
être expédiée............... 9 fr.
Le Port reste à la charge
du destinataire.
DEUXIÈME PRIME
Une superbe lanterne magique, dite lampascope. Rien de plus
facile, de plus original ; le système ingénieux sur lequel repose
notre lanterne magique en permet l'usage instantané dans tou-
tes les conditions. Le Lampascope, en effet, donne les mêmes ré-
sultats que l'ancienne et traditionnelle lanterne magique. Il a
de plus sur elle l'avantage de ne nécessiter aucuns préparatifs ;
il ne s'agit que d'apposer l'appareil sur la première lampe ve-
nue : pas de foyer intérieur à garnir, pas de mèche à régulariser.
Les douze verres qui accompagnent le lampascope reproduisent
quarante-buit des charges les plus célèbres de Gill : Thérésa,
Thiers, Bismarck, Jules Favre, Rochefort, Victor Hugo, etc.,
ete. — Tout le monde voudra posséder ce jeu charmant,
fabriqué spécialement pour Y Eclipse, et qu'on ne pourrait n'im-
porte à quel prix, se procurer ailleurs.
PRIX DE LA PRIME :
Prise.dans nés bureaux, sans être emballée. . . 7 Fr.
Emballée avec soin et prête à être expédiée. . . 9
le port reste à la charge du destinataire.
NOS DESSINS SUPPRIMÉS
LA TENTATION
Elle a fait encore des siennes, dame Autorisation Préalable,
autrement dite Son Impériale Censure des dessins.
Eh bien, nous refaisons à notre tour des nôtres.
Toici la description du nouveau dessin qu'on a arbitrairement
soustrait au public :
Eve, dans le Paradis terrestre, coiffée du bonnet phrygien.
Le serpent Saint-Marc de Girardin, enroulé autour d'un poirier
dont les fruits représentent les têtes des d'Orléans, invite Eve-
République à goûter à ces poires délicieuses qui doivent lui
donner le bonheur. Èvo sourit d'un air incrédule. — Allons
donc! lui dit-elle. A d'autres : elles sont tapées... et retapées,
tes poires I
L'Œdipe qui nous expliquera d'une façon sensée, pourquoi ce
dessin est mis en interdit, pourra réclamer un abonnement à
l'Éclipsé, ou — mieux encore — un désabonnement à l'Ordre.
L'ÉCLIPSÉ.
~SZ<5^SSZZc3>*&-
J'AI REÇU DE VOTRE HONORÉ DU.
PETIT COURRIER
MONSIEUR CARDINET, A NIORT.
Vous me demandez, Monsieur, ce que je pense de la conduite
des princes d'Orléans qui se sont fait nommer députés en pre-
nant l'engagement de ne pas siéger, et à qui le besoin de sié-
ger vient de prendre tout à coup comme un envie de p...arler.
Je vous dirai sans détour que cette comédie me semble d'un
bête achevé ; mais quand une comédie bête se joue devant un
public plus bête encore, elle devient dangereuse, et je crois
que c'est le cas.
Un député qui ne siège pas, ce n'est pas que ce soit sale,
mais ça tient de la place.
Il ne faut pas être bien malin pour deviner le jeu des orléa-
nistes. Ils ont d'abord écarté des atouts pour nous faire croire
qu'ils ne tenaient pas à faire la voile ; maintenant, ils vou-
draient reprendre dans leur écart : ce n'est pas loyal, mais
c'est tout ce qu'il y a de plus royal.
Quant aux républicains, mon avis est qu'ils ont conduit leur
partie avec une innocence qui leur coûtera cher. Ces gens-là
ne sauront jamais de leur vie écarter les rois.
A propos... Ici la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neisre fonde en eau ; mais nous
craignons que la droite fonde en vain.
Recevez, Monsieur, etc., etc.
Mo.Nsisun Calot, a Joignit
Oui, Monsieur, oui..,, un projet d'amnistie a été présenté par
MM. Henri Brisson, Peyrat, etc..
Vous êtes bien renseigné ; ce projet porte que l'amnistie ne
s'appliquera pas à ceux qui auront antérlenrement subi des
condamnations pour faits non politiques. .
Vous me dites ne pas comprendre cette restriction, cela fait
votre éloge.
Pour un habitant de Joigny, vous n'êtes pas trop avachi.
En effet, je cherche comme vous par quelle combinaison in-
génieuse on peut arriver à trouver un rapport quelconque entre
un délit non politique commis en 1847 et un . délit politique
commis en 1871.
Une supposition : j'ai combattu pour la Commune, on me
gracie, très bien.
Mais voilà mon voisin qui, lui aussi, a combattu pour la
Commune et qu'on ne gracierait pas sous le prétexte qu'il y
a quinze ans il a fait cinq jours de prison pour avoir donné un
coup de parapluie à son propriétaire.
Comme vous, cher monsieur Calot, je trouverais cela à peu près
aussi juste que d'exclure des bienfaits de l'amnistie tous ceux
qui ont des engelures.
A propos..... Ici la neige et la droite sont très tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Agréez, etc.
MONSIEUR TOURETTE, A CAHORS.
Non, monsieur, jusqu'à présent on n'a encore rien trouvé qui
puisse faire penser que l'incendie des magasins du Louvre soit
dû au communeux.
Cependant, le Gaulois s'en occupe activement, et, comme
c'est une explosion de gaz qu a causé le sinistre, il espère être
bientôt en mesure d'établir que ïe tuyau qui a éclaté sortait
d'une usine dans laquelle avait travaillé pendant quelques jours,
il y a quatre ans, un ouvrier qui faisait partie de l'Interna-
tionale,
A propos... Ici la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confianpe que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Je vous présente, Monsieur, etc.
MONSIEUR DUBARBEAU, A LILLE.
Vous me demandez, monsieur, ce que je pense de la Grapho-
logie, cette nouvelle découverte dont a» d« m*s eellèjfins v»*s
a entretenu l'autre jour, et qui aa&siste à défîairle caractère des
gens rien qu'à l'aspect de leur écriture.
Gela n'a rien d'extraordinaire, cher monsieur, et je crois par-
faitement à ce système qui me paraît bien valoir la chiromancie,
la cartomancie, la nécromancie et.autres sciences en cie.
Bien mieux I... c'est que moi qui vous parle, j'ai justement fait
de la Graphologie en amateur, et sans être devenu de première
force, je suis à même d'indiquer les côtés les plus saillants du
caractère d'une personne dont je vois l'écriture.
Ainsi, par exemple, vous... Eh bien, je vois distinctement à
vos déliés et à vos l très-brusqués que la fidédité conjugale
vous est complètement étrangère.
Les jambages de vos m m'indiquent à n'en pas douter que
vous donnez, au bas mot, trois coups de canif par mois dans
votre contrat de mariage.
Vous voyez que la Graphologie n'est pas une plaisanterie.
Ah !... sapristi!... au moment de ranger votre lettre dans
mes archives, je m'aperçois que vous l'avez fait écrire par votre
femme ; le : peur mon mari, m'avait échappé. Enfin ça ne fait
rien ; les principes de la, graphologie sont les mêmes pour tous
les sexes. *
A propos... ici la neige et la droite sont très tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
J'ai l'honneur, etc.
MONSIEUR PLANQUET, A VANNES.
Pourquoi gâcher des timbres-poste à d'adresser des ques-
tions aussi saugrenues ?
Le premier journal venu vous aurait renseigné et vous y au-
riez vu que l'Assemblée de Versailles n'éprouve pas plus l'envie
de venir siéger à Paris que moi de vous acheter vos actions des
Galions du Vigo.
Maintenant surtout qu'on lui a fait un calorifère aux cent
bouches, elle tient plus que jamais à rester là-bas.
Voici à ce propos ce que disait M. Baze, le fumiste triompha-
teur :
— Mon système de chauffage est bien plus complet que celui
du Palais-Bourbon : A Versailles, je fais cuire l'Assemblée; à
Paris, ils ne peuvent même pas la faire revenir.
A propos... ici, la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Recevez, Monsieur, etc.
Monsieur Dulange, a Nantes.
Nous n'avons reçu cette semaine qu'une seule dépêche rela-
tive à la loupe à Guiilaume, la voici :
« Loupe prend proportions immenses.— Obligé démolir cloi-
» son chambre à coucher de l'Empereur.— Chirurgiens hésitent
» toujours à commencer opération.—On a télégraphié pour faire
» venir à la hâte les ingénieurs qui ont percé le Mont-Cenis. »
A propos... Ici la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Veuillez agréer, Monsieur, etc.
LEON BIENVENU,
SONNETS-SILHOUETTES
AXJBXANDRB DUMAS fiLls
VIII
Ils furent grands tous deux ! Le fier Macédonien
Conquit la vaste Asie où se lève l'Aurore :
L'empire du roman à moins de borne encore;
Nouer un drame vaut trancher le Nœud-gordien.
L'Alexandre français plus heureux que l'ancien,
Eteint sans héritier comme un vain météore,
Mort, laisse un digne fils dont le succès adore
Et sacre le talent... quoique l'envers du sien.
— A ce triomphateur, Faustus de notre Rome,
Il faut pourtant jeter le cri: « Tu n'es qu'un homme !
. Politique ténor, ta chance un jour céda:
Et l'on railla les fausses notes
Du Vincent-de-Paul des cocottes,
Du Lacordaire de Bréda.
Jules Cauvain,
LA SAGESSE DES NATIONS
MISE A LA PORTÉE DES INTELLIGENCES LES PLUS OBTUSES
LES YEUX SONT LE MIROIR DE L'AME
Quand vous dites à votre femme ■
— Je n'aime que toi, Eudoxie.
Mettez des lunettes.
■^
vouloir c'est pouvoir
On ne saurait trop se répéter cette maxime quand on a la
ferme envie de dormir et qu'un voisin joue du cor de chasse.
. toute vérité n'est pas bonne a dire
Gardez-vous bien d'appeler votre propriétaire « vieux mufle,
surtout s'il a la main vive et s'il est carré des épaules.
ATBG BE LA PERSÉVÉRANCE ON VIENT A BOUT DE TOUT
Répétez à satiété que vous êtes un homme supérieur, on
finira par le croire.
LES PETITS RUISSEAUX FONT LES GRANDES RIVIÈRES
Ne vous dites pas :
C'est une petite note, je puis la payer.
BON SANG NE PEUT MENTIR.
Si vous voulez faire dire la vérité à quelqu'un, commencez
par lui donner ï Eclipse à lire, cela lui fera faire du bon sang.
A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON.
Avoir les deux jambes coupées par un obus vous permet de
remercier votre pédicure.
*
LES PAROLES PASSENT, LES ÉCRITS RESTENT.
Promettez verbalement tout ce qu'on voudra. Si l'on vous de-
mande de le coucher par écrit, prétextez un panaris à l'index.
A SOTTE DEMANDE, POINT DE RÉPONSE.
Si Héloïse vous demande :
—Quand reconnaîtras-tu le petit ?
Enfermez-vous dans un dédaigneux silence.
HATEZ-VOUS LENTEMENT
Quand vous vous rendez à votre bureau, c'est assez d'y arri-
ver à 3 heures et demie.
C'est même tôt si vous devez en sortir à quatre heures.
TROP PARLER NUIT
Si vous comptez aller le soir assassiner votre concierge, n'ar-
rêtez pas un sergent de ville dans la rue pour lui faire part de
ce'projet.
^QUI NE DIT MOT CONSENT
Vous vous introduisez chez le père de celle que vous aimez
pendant son sommeil.
Vous lui demandez :
— Voulez-vous me permettre d'enlever mademoiselle votre
fille.
Naturellement comme il dort, il ne vous répond pas.
L'affaire est faite.
NOBLESSE ODLIGE
Si vous êtes le fils d'un homme qui est mort pendu, faites
tous vos efforts pour mériter la corde.
QUI TROP EMBRASSE MAL ÉTR'Eî'NT
N'embrassez jamais plus de deux femmes à ia fois»
Primes-Etrennes de l'Eclipsé
L'Eolipse met à la disposition de
ses abonnés, les deux primes sui-
vantes :
I PEEMIÈEE PRIME :
Un buste de la République, par
Georges Hébert.
Ce buste, en imitation de terre
cuite, mesure 50 centimètres de
haut avec son support.
Facile à accrocher à la muraille,
elle peut également prendre, place
sur un meuble, sur un rayon d'é-
tagère ou de bibliothèque, sur un
marbre de cheminée ou de console.
Elle peut orner indifféremment le
salon ou le boudoir, la chambre
à coucher ou le cabinet de travail.
Prix de la Prime
Prise dans nos bureaux, sans
être emballée................ 8fr.
Emballée avec soin, et prête à
être expédiée............... 9 fr.
Le Port reste à la charge
du destinataire.
DEUXIÈME PRIME
Une superbe lanterne magique, dite lampascope. Rien de plus
facile, de plus original ; le système ingénieux sur lequel repose
notre lanterne magique en permet l'usage instantané dans tou-
tes les conditions. Le Lampascope, en effet, donne les mêmes ré-
sultats que l'ancienne et traditionnelle lanterne magique. Il a
de plus sur elle l'avantage de ne nécessiter aucuns préparatifs ;
il ne s'agit que d'apposer l'appareil sur la première lampe ve-
nue : pas de foyer intérieur à garnir, pas de mèche à régulariser.
Les douze verres qui accompagnent le lampascope reproduisent
quarante-buit des charges les plus célèbres de Gill : Thérésa,
Thiers, Bismarck, Jules Favre, Rochefort, Victor Hugo, etc.,
ete. — Tout le monde voudra posséder ce jeu charmant,
fabriqué spécialement pour Y Eclipse, et qu'on ne pourrait n'im-
porte à quel prix, se procurer ailleurs.
PRIX DE LA PRIME :
Prise.dans nés bureaux, sans être emballée. . . 7 Fr.
Emballée avec soin et prête à être expédiée. . . 9
le port reste à la charge du destinataire.
NOS DESSINS SUPPRIMÉS
LA TENTATION
Elle a fait encore des siennes, dame Autorisation Préalable,
autrement dite Son Impériale Censure des dessins.
Eh bien, nous refaisons à notre tour des nôtres.
Toici la description du nouveau dessin qu'on a arbitrairement
soustrait au public :
Eve, dans le Paradis terrestre, coiffée du bonnet phrygien.
Le serpent Saint-Marc de Girardin, enroulé autour d'un poirier
dont les fruits représentent les têtes des d'Orléans, invite Eve-
République à goûter à ces poires délicieuses qui doivent lui
donner le bonheur. Èvo sourit d'un air incrédule. — Allons
donc! lui dit-elle. A d'autres : elles sont tapées... et retapées,
tes poires I
L'Œdipe qui nous expliquera d'une façon sensée, pourquoi ce
dessin est mis en interdit, pourra réclamer un abonnement à
l'Éclipsé, ou — mieux encore — un désabonnement à l'Ordre.
L'ÉCLIPSÉ.
~SZ<5^SSZZc3>*&-
J'AI REÇU DE VOTRE HONORÉ DU.
PETIT COURRIER
MONSIEUR CARDINET, A NIORT.
Vous me demandez, Monsieur, ce que je pense de la conduite
des princes d'Orléans qui se sont fait nommer députés en pre-
nant l'engagement de ne pas siéger, et à qui le besoin de sié-
ger vient de prendre tout à coup comme un envie de p...arler.
Je vous dirai sans détour que cette comédie me semble d'un
bête achevé ; mais quand une comédie bête se joue devant un
public plus bête encore, elle devient dangereuse, et je crois
que c'est le cas.
Un député qui ne siège pas, ce n'est pas que ce soit sale,
mais ça tient de la place.
Il ne faut pas être bien malin pour deviner le jeu des orléa-
nistes. Ils ont d'abord écarté des atouts pour nous faire croire
qu'ils ne tenaient pas à faire la voile ; maintenant, ils vou-
draient reprendre dans leur écart : ce n'est pas loyal, mais
c'est tout ce qu'il y a de plus royal.
Quant aux républicains, mon avis est qu'ils ont conduit leur
partie avec une innocence qui leur coûtera cher. Ces gens-là
ne sauront jamais de leur vie écarter les rois.
A propos... Ici la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neisre fonde en eau ; mais nous
craignons que la droite fonde en vain.
Recevez, Monsieur, etc., etc.
Mo.Nsisun Calot, a Joignit
Oui, Monsieur, oui..,, un projet d'amnistie a été présenté par
MM. Henri Brisson, Peyrat, etc..
Vous êtes bien renseigné ; ce projet porte que l'amnistie ne
s'appliquera pas à ceux qui auront antérlenrement subi des
condamnations pour faits non politiques. .
Vous me dites ne pas comprendre cette restriction, cela fait
votre éloge.
Pour un habitant de Joigny, vous n'êtes pas trop avachi.
En effet, je cherche comme vous par quelle combinaison in-
génieuse on peut arriver à trouver un rapport quelconque entre
un délit non politique commis en 1847 et un . délit politique
commis en 1871.
Une supposition : j'ai combattu pour la Commune, on me
gracie, très bien.
Mais voilà mon voisin qui, lui aussi, a combattu pour la
Commune et qu'on ne gracierait pas sous le prétexte qu'il y
a quinze ans il a fait cinq jours de prison pour avoir donné un
coup de parapluie à son propriétaire.
Comme vous, cher monsieur Calot, je trouverais cela à peu près
aussi juste que d'exclure des bienfaits de l'amnistie tous ceux
qui ont des engelures.
A propos..... Ici la neige et la droite sont très tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Agréez, etc.
MONSIEUR TOURETTE, A CAHORS.
Non, monsieur, jusqu'à présent on n'a encore rien trouvé qui
puisse faire penser que l'incendie des magasins du Louvre soit
dû au communeux.
Cependant, le Gaulois s'en occupe activement, et, comme
c'est une explosion de gaz qu a causé le sinistre, il espère être
bientôt en mesure d'établir que ïe tuyau qui a éclaté sortait
d'une usine dans laquelle avait travaillé pendant quelques jours,
il y a quatre ans, un ouvrier qui faisait partie de l'Interna-
tionale,
A propos... Ici la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confianpe que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Je vous présente, Monsieur, etc.
MONSIEUR DUBARBEAU, A LILLE.
Vous me demandez, monsieur, ce que je pense de la Grapho-
logie, cette nouvelle découverte dont a» d« m*s eellèjfins v»*s
a entretenu l'autre jour, et qui aa&siste à défîairle caractère des
gens rien qu'à l'aspect de leur écriture.
Gela n'a rien d'extraordinaire, cher monsieur, et je crois par-
faitement à ce système qui me paraît bien valoir la chiromancie,
la cartomancie, la nécromancie et.autres sciences en cie.
Bien mieux I... c'est que moi qui vous parle, j'ai justement fait
de la Graphologie en amateur, et sans être devenu de première
force, je suis à même d'indiquer les côtés les plus saillants du
caractère d'une personne dont je vois l'écriture.
Ainsi, par exemple, vous... Eh bien, je vois distinctement à
vos déliés et à vos l très-brusqués que la fidédité conjugale
vous est complètement étrangère.
Les jambages de vos m m'indiquent à n'en pas douter que
vous donnez, au bas mot, trois coups de canif par mois dans
votre contrat de mariage.
Vous voyez que la Graphologie n'est pas une plaisanterie.
Ah !... sapristi!... au moment de ranger votre lettre dans
mes archives, je m'aperçois que vous l'avez fait écrire par votre
femme ; le : peur mon mari, m'avait échappé. Enfin ça ne fait
rien ; les principes de la, graphologie sont les mêmes pour tous
les sexes. *
A propos... ici la neige et la droite sont très tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
J'ai l'honneur, etc.
MONSIEUR PLANQUET, A VANNES.
Pourquoi gâcher des timbres-poste à d'adresser des ques-
tions aussi saugrenues ?
Le premier journal venu vous aurait renseigné et vous y au-
riez vu que l'Assemblée de Versailles n'éprouve pas plus l'envie
de venir siéger à Paris que moi de vous acheter vos actions des
Galions du Vigo.
Maintenant surtout qu'on lui a fait un calorifère aux cent
bouches, elle tient plus que jamais à rester là-bas.
Voici à ce propos ce que disait M. Baze, le fumiste triompha-
teur :
— Mon système de chauffage est bien plus complet que celui
du Palais-Bourbon : A Versailles, je fais cuire l'Assemblée; à
Paris, ils ne peuvent même pas la faire revenir.
A propos... ici, la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Recevez, Monsieur, etc.
Monsieur Dulange, a Nantes.
Nous n'avons reçu cette semaine qu'une seule dépêche rela-
tive à la loupe à Guiilaume, la voici :
« Loupe prend proportions immenses.— Obligé démolir cloi-
» son chambre à coucher de l'Empereur.— Chirurgiens hésitent
» toujours à commencer opération.—On a télégraphié pour faire
» venir à la hâte les ingénieurs qui ont percé le Mont-Cenis. »
A propos... Ici la neige et la droite sont très-tenaces. Nous
attendons avec confiance que la neige fonde en eau ; mais nous
craignons bien que la droite fonde en vain.
Veuillez agréer, Monsieur, etc.
LEON BIENVENU,
SONNETS-SILHOUETTES
AXJBXANDRB DUMAS fiLls
VIII
Ils furent grands tous deux ! Le fier Macédonien
Conquit la vaste Asie où se lève l'Aurore :
L'empire du roman à moins de borne encore;
Nouer un drame vaut trancher le Nœud-gordien.
L'Alexandre français plus heureux que l'ancien,
Eteint sans héritier comme un vain météore,
Mort, laisse un digne fils dont le succès adore
Et sacre le talent... quoique l'envers du sien.
— A ce triomphateur, Faustus de notre Rome,
Il faut pourtant jeter le cri: « Tu n'es qu'un homme !
. Politique ténor, ta chance un jour céda:
Et l'on railla les fausses notes
Du Vincent-de-Paul des cocottes,
Du Lacordaire de Bréda.
Jules Cauvain,
LA SAGESSE DES NATIONS
MISE A LA PORTÉE DES INTELLIGENCES LES PLUS OBTUSES
LES YEUX SONT LE MIROIR DE L'AME
Quand vous dites à votre femme ■
— Je n'aime que toi, Eudoxie.
Mettez des lunettes.
■^
vouloir c'est pouvoir
On ne saurait trop se répéter cette maxime quand on a la
ferme envie de dormir et qu'un voisin joue du cor de chasse.
. toute vérité n'est pas bonne a dire
Gardez-vous bien d'appeler votre propriétaire « vieux mufle,
surtout s'il a la main vive et s'il est carré des épaules.
ATBG BE LA PERSÉVÉRANCE ON VIENT A BOUT DE TOUT
Répétez à satiété que vous êtes un homme supérieur, on
finira par le croire.
LES PETITS RUISSEAUX FONT LES GRANDES RIVIÈRES
Ne vous dites pas :
C'est une petite note, je puis la payer.
BON SANG NE PEUT MENTIR.
Si vous voulez faire dire la vérité à quelqu'un, commencez
par lui donner ï Eclipse à lire, cela lui fera faire du bon sang.
A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON.
Avoir les deux jambes coupées par un obus vous permet de
remercier votre pédicure.
*
LES PAROLES PASSENT, LES ÉCRITS RESTENT.
Promettez verbalement tout ce qu'on voudra. Si l'on vous de-
mande de le coucher par écrit, prétextez un panaris à l'index.
A SOTTE DEMANDE, POINT DE RÉPONSE.
Si Héloïse vous demande :
—Quand reconnaîtras-tu le petit ?
Enfermez-vous dans un dédaigneux silence.
HATEZ-VOUS LENTEMENT
Quand vous vous rendez à votre bureau, c'est assez d'y arri-
ver à 3 heures et demie.
C'est même tôt si vous devez en sortir à quatre heures.
TROP PARLER NUIT
Si vous comptez aller le soir assassiner votre concierge, n'ar-
rêtez pas un sergent de ville dans la rue pour lui faire part de
ce'projet.
^QUI NE DIT MOT CONSENT
Vous vous introduisez chez le père de celle que vous aimez
pendant son sommeil.
Vous lui demandez :
— Voulez-vous me permettre d'enlever mademoiselle votre
fille.
Naturellement comme il dort, il ne vous répond pas.
L'affaire est faite.
NOBLESSE ODLIGE
Si vous êtes le fils d'un homme qui est mort pendu, faites
tous vos efforts pour mériter la corde.
QUI TROP EMBRASSE MAL ÉTR'Eî'NT
N'embrassez jamais plus de deux femmes à ia fois»
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Primes-Etrennes de l'Éclipse
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Truebner 2
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildbeschriftung: "Liberté"
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 4.1871, Nr. 164 bis, S. 122_2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg