Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 14.1895)

L’ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS

EN FRANCE

LE SIÈCLE DE LOUIS XIV

(DEUXIÈME ET DERNIER ARTICLE.1)

III

Je reviens sur mes pas pour retracer les vicissitudes, il serait
plus exact de dire les tribulations, par lesquelles l’Ecole académique
passa de 1648 à 1664, période toute de troubles, de difficultés
propres à déprimer, non à élever. La lutte entre l’Académie et
la maîtrise ne fut pas moins acharnée, d’après l’expression de lady
Dilke, que la guerre entre Richelieu et la noblesse.

Les organisateurs de l’Académie avaient foi dans leur œuvre; ils
se considéraient comme appelés à remplir un sacerdoce. Écoutons
leur historiographe : « L’Académie s’empressa avec une émulation de
la part de tous également touchante et admirable, pour ouvrir au
plus tôt l’école publique, l’objet de ses plus tendres désirs. Dès le
1er février 1648, elle s’assembla chez M. de Beaubrun pour procéder
à l’élection des douze anciens, qui, aux termes des statuts, devaient

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3'1 pér., t. XIV, p. 367.