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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 6
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Müntz, Eugène: L' enseignement des beaux-arts en France, 2: le siècle de Louis XIV
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0502

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472

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

diriger cette école, chacun pendant un mois, et avoir soin de la
police et des autres affaires de la Compagnie. »

Les séances de modèles commencèrent presque immédiatement,
et, le 9 mai suivant, un cours de perspective fut inauguré par Abraham
Bosse, le graveur éminent, dont le burin a fait revivre les mœurs
du temps en des estampes offrant autant de tenue que de charme,
mais dont la plume, plus acérée encore, atracé le plus violent réquisi-
toire contre l’Académie, une fois qu’il se fut brouillé avec elle.

En 1651, un cours d’anatomie vint compléter renseignement
académique.

D’autre part, dès 1654, le besoin de développer l’émulation fit
adopter une série de mesures des plus efficaces.

L’Académie décida que « tous les ans, le 17 octobre, veille de Saint-
Luc, il sera donné un sujet général sur les Actions héroïques du Roi
à tous les étudiants pour chacun d’eux en faire un dessin, et les rap-
porter tousla veille de la Notre-Dame de février suivant, à l’assemblée,
pour y être vus, examinés et jugés; de tous lesquels dessins celui qui
sera trouvé le mieux sera peint et exécuté par l’étudiant qui l’aura
fait, lequel sera obligé de donner ledit tableau trois mois après à
l’Académie, qui en cette considération lui ordonnera un prix d’hon-
neur proportionné au mérite du travail '. »

Une collection d’originaux — peintures, marbres, bronzes, — for-
mée sur le modèle dé celles de Florence, de Rome, de Bologne, devait
renforcer l’enseignement oral. L’Académie comprit de bonne heure la
nécessité d’avoir son musée à elle; la rigueur avec laquelle, jusqu’au
dernier moment, elle réclama à ses membres leurs « morceaux de
réception », le prouve surabondamment. Elle réussit ainsi à former
des séries de premier ordre, annales vivantes de l’art français
pendant un siècle et demi, que le Louvre et l’École des Beaux-Arts
se sont partagées après 1793.

Dans son histoire de l’Académie royale de peinture et de sculpture,
M. Vitet a raconté, avec l’esprit qu’on lui connaît, la résistance
habile et opiniâtre de la maîtrise, transformée en Académie de Saint-
Luc sous le principat de Simon Vouet. La plus perfide de ses
manœuvres fut la création d’une école gratuite, pourvue de deux mo-
dèles. La foule vint à flots et la séance d’ouverture, ajoute M. Vitet,
eut l’éclat d’une cérémonie. Pendant sept à huit jours, Vouet posa le
modèle et donna la leçon. Mais ce succès fut éphémère. Vouet, âgé,

1. Voir L’Académie royale de peinture et de sculpture, deM. Vitet, p. 234.
 
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