LES SALONS DE 1895
(troisième article1)
YI
Les derniers Salons ont établi
à l’évidence l’ascendant exercé sui-
les générations nouvelles par
M. Puvis de Chavannes et par
M. Eugène Carrière. En l’an 1895,
une autre influence prédomine, non
moins symptomatique, celle de
M. Gustave Moreau. La copie ser-
vile, quel que soit le modèle, se
trouve condamnée, vouée au néant ;
elle répugne autant que la paresse ;
on la hait comme un dol. Mais
gardons-nous de crier à la contre-
façon sans examen, sans preuve,
sans délai surtout. La hâte sied
si mal à qui souhaite tirer l’horoscope d’un avenir ou juger un talent
en voie de formation ! De toute manière, des préférences, coup sur
coup affirmées dans un même sens, prennent, au regard de l’obser-
vateur, une valeur singulièrement renseignante, et nul ne saurait
se méprendre sur les aspirations d’une jeunesse qu’un commun élan
entraîne vers les maîtres les plus soucieux de spiritualisme et
d’intellectualité.
Elle est allée à M. Gustave Moreau d’instinct, sans connaître son
I. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e per., t. ΧΙΠ, p. 353 et 441.
(troisième article1)
YI
Les derniers Salons ont établi
à l’évidence l’ascendant exercé sui-
les générations nouvelles par
M. Puvis de Chavannes et par
M. Eugène Carrière. En l’an 1895,
une autre influence prédomine, non
moins symptomatique, celle de
M. Gustave Moreau. La copie ser-
vile, quel que soit le modèle, se
trouve condamnée, vouée au néant ;
elle répugne autant que la paresse ;
on la hait comme un dol. Mais
gardons-nous de crier à la contre-
façon sans examen, sans preuve,
sans délai surtout. La hâte sied
si mal à qui souhaite tirer l’horoscope d’un avenir ou juger un talent
en voie de formation ! De toute manière, des préférences, coup sur
coup affirmées dans un même sens, prennent, au regard de l’obser-
vateur, une valeur singulièrement renseignante, et nul ne saurait
se méprendre sur les aspirations d’une jeunesse qu’un commun élan
entraîne vers les maîtres les plus soucieux de spiritualisme et
d’intellectualité.
Elle est allée à M. Gustave Moreau d’instinct, sans connaître son
I. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e per., t. ΧΙΠ, p. 353 et 441.