JEAN-BAPTISTE TIEP0L0
ET
DOMINIQUE TIEPOLO
(deuxième et dernier article1)
II
J’aborde enfin les eaux-fortes de Jean-Baptiste et de Dominique
Tiepolo et je le fais avec allégresse, délivré que je suis des réserves
que j’ai cru devoir faire sur leurs peintures. La petite esthétique de
l'eau-forte, le sermo pedestris par excellence des arts du dessin, se
prête davantage à la pure fantaisie. Cette qualité capitale de la vie,
qu’ils ont conservée jusqu’à la fin à l’école vénitienne, s’y déploie
avec une richesse, une aisance, une clarté tout à fait séduisantes, et
ils s’y montrent de vrais maîtres.
Il n’est pas pour l’artiste d’instrument plus direct et plus vivant
de sa pensée, après la peinture, que la gravure à l’eau-forte. La
plume et le crayon ne l’égalent point: le crayon parce qu’il est plus
mou, la plume parce que l’emploi de l’encre expose à des pâtés, à
des bavures, à des accidents dont la crainte gêne la main et l’élan
du dessinateur. Rien de pareil dans le dessin à la pointe sur le
métal verni. Obligé à une attention particulière, l’artiste frappe
1. Voir Gazette des Beaux-Arts. 3»' péi\, t. XIV, p. 177.
ET
DOMINIQUE TIEPOLO
(deuxième et dernier article1)
II
J’aborde enfin les eaux-fortes de Jean-Baptiste et de Dominique
Tiepolo et je le fais avec allégresse, délivré que je suis des réserves
que j’ai cru devoir faire sur leurs peintures. La petite esthétique de
l'eau-forte, le sermo pedestris par excellence des arts du dessin, se
prête davantage à la pure fantaisie. Cette qualité capitale de la vie,
qu’ils ont conservée jusqu’à la fin à l’école vénitienne, s’y déploie
avec une richesse, une aisance, une clarté tout à fait séduisantes, et
ils s’y montrent de vrais maîtres.
Il n’est pas pour l’artiste d’instrument plus direct et plus vivant
de sa pensée, après la peinture, que la gravure à l’eau-forte. La
plume et le crayon ne l’égalent point: le crayon parce qu’il est plus
mou, la plume parce que l’emploi de l’encre expose à des pâtés, à
des bavures, à des accidents dont la crainte gêne la main et l’élan
du dessinateur. Rien de pareil dans le dessin à la pointe sur le
métal verni. Obligé à une attention particulière, l’artiste frappe
1. Voir Gazette des Beaux-Arts. 3»' péi\, t. XIV, p. 177.