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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

DOI issue:
Nr. 4
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Prost, Bernard: Les arts à la cour du duc de Berry, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0365

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LES

ARTS A LA COUR DU DUC DE BERRY

(deuxième article1 2.)

Si la biographie des frères de Limbourg reste pleine d'obscu-
rité et de lacunes, à supposer même qu'il faille les identifier
avec les frères Manuel qui, en 1402-1401, travaillaient il Paris
pour le duc de Bourgogne, ils fournissent du moins, selon
l'expression de M. de Champeaux, « le dernier mot de l’art
de l’enluminure » à leur époque. C’est à eux en effet, comme
l'a établi à peu près péremptoirement M. L. Delisle, qu’est due
l’admirable décoration primitive des heures du duc de
Berry laissées inachevées à sa mort, terminées par d’autres
artistes vers le milieu du xv" siècle et faisant partie actuellement des collections
de Chantilly. Toutes les formules laudatives ont été épuisées sur ce chef-d'œuvre
unique, dont plus d'un miniaturiste de la fin du moyen âge paraît s’être inspiré.
Bornons-nous à rappeler qu’au sentiment autorisé de M. Delisle, — sentiment ratifié
par tous ceux à qui il a été donné de voir ce précieux manuscrit, — c’est là le
« roi des livres d’heures du duc de Berry, l’incomparable volume qui brille au
premier rang parmi les merveilles do tout genre que Mgr le duc d’Aumale a
rassemblées dans son château de Chantilly » et si princièrement léguées à la
France, devons-nous ajouter, depuis que M. Delisle écrivait ces lignes -.

Deux noms enfin, avant de quitter la bibliothèque ducale : Jean Flamel, écrivain
attitré du prince, et Pierre de Vérone, enlumineur milanais, fixé de 1397 à 1421 à
Paris, où il dirigeait un atelier de miniaturistes et de calligraphes, tout en étant
chargé, au moins pendant un certain temps, de « gouverner la librairie de Mgr de
Berry ».

Les joyaux de prix, les belles pierreries, les somptueuses vaisselles d'or et d’ar-
gent avaient pour ce prince un attrait si irrésistible que nulle autre clientèle, peut-
être, n’enrichit davantage les orfèvres, les changeurs et les marchands, français
ou étrangers, établis à Paris sous Charles VI, en qualité de fournisseurs de la
cour, des oncles du roi et des autres grands seigneurs. Indépendamment de ses
acquisitions et de ses commandes au dehors, il avait au nombre des officiers de sa

1. Voir la Gazette des Beaux-Arts, 3° période, t. XIV (1893), p. 234.

2. Gazette des Beaux-Arts, 2» periode, t. XXIX (1884J, p. 401. L’article de M. Delisle
est accompagné de cinq héliogravures d’après le manuscrit de Chantilly.
 
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