HOUDON DANS SON ATELIER
PAR BOILLY
Boilly est un de ces jolis maîtres qui vont sans cesse grandissant.
Depuis quelques années, le vent enfle sa voile, et si cela dure je ne
sais où il ira. C’est qu’il est bien lui-même, toujours avec son
originalité propre, représentant son temps d’une façon charmante, le
photographiant en quelque sorte de la manière la plus amusante. Il
est le plus vrai des peintres : à la fois précis et minutieux dans les
détails, grand dans les résultats. A peine âgé de dix ans, sans leçons,
sans maitre1 2 *, il portraiture déjà ceux qui l’entourent. Il ne doit
rien à personne et n’est jamais allé en Italie, comme tant d’autres
l’ont fait chercher le secret de son délicat talent. Il brillede sapropre
lumière, et quand on l'étudie, dans l’immense quantité de ses portraits
(4,500 au moins, écrit un de ses amis et compatriotes5) on le regarde,
tout de suite on le reconnaît, on l’apprécie, on l’aime.
De bien peu de nos peintres actuels on pourra en dire autant.
Boilly, dans son jour un peu mystérieux, grandit toujours davantage.
Ses toiles ont déjà atteint de hauts prix ; elles ne s’arrêteront pas là, si
le goût continue à s’affiner. En voyant ici même, il y a quelque
1. On ne peut appeler ainsi son père, simple sculpteur sur bois, du bourg de la
Bassée (Nord).
2. Arthur IJinaux, Arci), du Nord de la France. In-8, Valenciennes, 1848.
XIV. — 3” période. 39
PAR BOILLY
Boilly est un de ces jolis maîtres qui vont sans cesse grandissant.
Depuis quelques années, le vent enfle sa voile, et si cela dure je ne
sais où il ira. C’est qu’il est bien lui-même, toujours avec son
originalité propre, représentant son temps d’une façon charmante, le
photographiant en quelque sorte de la manière la plus amusante. Il
est le plus vrai des peintres : à la fois précis et minutieux dans les
détails, grand dans les résultats. A peine âgé de dix ans, sans leçons,
sans maitre1 2 *, il portraiture déjà ceux qui l’entourent. Il ne doit
rien à personne et n’est jamais allé en Italie, comme tant d’autres
l’ont fait chercher le secret de son délicat talent. Il brillede sapropre
lumière, et quand on l'étudie, dans l’immense quantité de ses portraits
(4,500 au moins, écrit un de ses amis et compatriotes5) on le regarde,
tout de suite on le reconnaît, on l’apprécie, on l’aime.
De bien peu de nos peintres actuels on pourra en dire autant.
Boilly, dans son jour un peu mystérieux, grandit toujours davantage.
Ses toiles ont déjà atteint de hauts prix ; elles ne s’arrêteront pas là, si
le goût continue à s’affiner. En voyant ici même, il y a quelque
1. On ne peut appeler ainsi son père, simple sculpteur sur bois, du bourg de la
Bassée (Nord).
2. Arthur IJinaux, Arci), du Nord de la France. In-8, Valenciennes, 1848.
XIV. — 3” période. 39