Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 5.1911)

LE DRAME GREC, PAR FL A X M A N
(FRAGMENT DE LA FRISE DÉCORANT L'ANCIEN C O V E N T G A R D E N)

JOHN FLAXMAN

(1755-1826)

(deuxième et dernier article1)

Lorsque Flaxman revint à Londres, après six ou sept ans
d’absence, le prestige dont il jouissait lui permit de s’adonner
cnlin à la grande sculpture2. Il fait sa réapparition à la
Royal Academy avec le Monument, à la mémoire de Lord Mans fie Id
(Salon de 1796). Deux ans plus tard, il est nommé associé, puis
membre, et en 1810 on crée pour lui la première chaire de sculpture.
Il p rofesse avec autorité et savoir

A part quelques bas-reliefs et statues inspirés de l’antique comme
Apollon et Marpessa, Mercure et Pandore, Psyché, L’Amour, et les
grandes frises faites pour Covent Garden Le Drame cjrec et Le Drame
moderne, son œuvre sculptural est surtout religieux.il prêche l’Evan-
gile sur des monuments et stèles funéraires. L’esprit biblique qui
l’anime le distingue tant soit peu des Westmacott et des Chantrey,
de cet art si froid, en général, et si guindé. Ces qualificatifs
n’eussent point été ratifiés par Dallaway 4. L’orgueil du clocher lui
fit écrire : « Depuis l’école de sculpture fondée par Bacon, Banks,
Nollekens et Wilton, aucune nation, excepté l’Italie, ne peut riva-
liser avec l’Angleterre. » Voilà qui est net. Oser prétendre après
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1911, t. ï, p. 233.

2. A Rome, il avait exécuté quelques groupes, entre autres Céphale et Aurore
pour Thomas Hope, et La Furie d'Athamas pour le comte de Bristol.

3. John Flaxman, Lectures on Sculpture, 10 leçons enseignées à la Royal
Academy.

4. Les Beaux-Arts en Angleterre.