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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0015

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LA LUNE

Dans la moderne guerre de Troie entre deux déesses
artistes, la Belle-Hélène a demandé un avis :

demande.— Silly-Oreste bien méchante avec moi, que faire?
réponse.— Continuer cascades en public, no rien dire à cama-
rade ( pas celui de Scholl ). _ Jf! \

*
* *

Divers bureaux se montent en ce moment pour des con-
sultations sur objets variés.

Ainsi M. Veuillot donne des recettes pour tomber un ad-
versaire.

Sa clientèle se compose de journalistes.

demande. — Je voudrais en faire une bonne à mon collègue
du Publicateur de Molinchart.

réponse. — Prenez gros légume et lui lancez entreTeâ jam-
"ès; pouvez aussi prendre quelques adjectifs à forte odeur,
fournisseur : M. Domange. »

*
* *

M. de.Girardin donnera des consultations sur l'art d'avoir
toujours raison et une.idée par jour.

M. de la Guéronniôre.: Sur le moyen de se maintenir dans
les nuages sans ballon.

M. de Jallais : Sur la construction des l'ours.

M. Ilugelmann : Sur la manière de remettre Corneille à
neuf. j^ëhÈEw

M. Ulmartfii : Sur l'organisation des concerts de province.

M. Ponson du Terrail : Sur le mouvement perpétuel dit
Racambole.

Mlle Fleur d'Absinthe : Sur ln culture et l'usage du co-

codès. . -~ :4 "■

Le bureau des consultations offre les correspondances les
plus curieuses ; voici quelques dépèches échangées dès les
Premiers jours :

demande. — Je trouve le temps long.
réponse. — Faites des billets à échéance.
demande. — Indiquez-moi un bon roman.
Réponse. — Dès qu'il paraîtra.

demande. — On veut me marier à un homme que je n'aime
Pas, quand je préférerais mon cousin.
réponse. — Epousez l'homme pour vous venger.
demande. — Je ne peux pas dormir.
réponse. — lisez la Gazette de France.
demande. — Ma femme m'ennuie.
réponse. —• Fftitt s que cela s'arrête là.
demande. -«■ Je voudrais m'amuser et rire franchement.
Réponse. — Abonnez-vous à la Lwie.

Halo.

GAZETTE A LA MAIN

... Que si je possédais les façons de parler qui émergent, —
*ttwi qu'un tuyau de brûle-gueule, — des lèvres de nos boulevar-
diers et de nos benoitonnes, avec quelle exaspération je m'écrie-
rais :

— Trop de Japonais à la clef ! ? "
Car cela est ainsi, en vérité !

Qu'un jour, — il y a cinq ou six Ans, — Paris, affamé de nou-
veautés,--ait mis le nez à la fenêtre pour regarder passer ces

bonshommes de pain d'épice en rupture de boutique foraine, je
le comprends et le pardonne...

Depuis la fameuse ambassade du faux Méhémet Riza bey, dont
fut bernée ta vieille-se de Louis XIV, la France, en fait, d'illus-
trations de cuir de Cordoue, n'avait guère admiré qu'Alexandre
Dumas, Victor Séjour et Cochinat!.,.

v *fc ; J! il S;

* *

Mais après les Japonais sont venus :

Les Siamois,___ - -

Les Cochinchinois, f/».

liés AKnamitesfi.

Puis les Japonais sont revenus...

Et les voici qui re... — reviennent !...

Tous tes autres aussi — probablement — re... — reviendront
à la file!...
Ainsi de suite — jusqu'à annexion I

*

* *

Ah ! Nadar est bien coupable!

S'il n'avait pas si vaillamment campé sur le papier ces laide-
rons exotiques au teint couleur de sou, aux rjarinoa ôvasrjoa à
l'instar d'une paire de tremblons et aux petits yeux posés de
de travers comme le chapeau de Barbey d'Aurôvilly, nous ne
verrions pas aujourd'hui Koudê-Yana-Tono-Kami et les officier!
de sa suite manger du poiSBon oru, boire du Champagne et se
moucher dans des feuilles de papier — 6 cigaretteI...

Manger du poisson Cru!

Boire du Champagne!

La belle affaire !...

Je connais à Paris bon nombre de petites dames qui ont les
mômes goûts, et qui n'en sont pas plus Japonaises pour cela,

*

* *

ne passé, en se promenant dans Paris, les avant-
aponàÎB se faisaient traduire et expliquer toutes les on-

L'automne
derniers .la
seisrnes.

L'un des plus considérables de ces diplomates d'oUlrê-mBr de-
manda au capitaine A...., principal interprète, cê que signifiaient
quelques mots imprimés »ur Une pancarte à la vitrd d'un épicier
de la rue Saint«ÀlttOlfté< OeS mots étaient :

bon vin a emporter

Le capitaine expliqua à l'Excellence que quiconque achetait du
vin dans cette maison, pouvait le transporter chez lui ou ail-
leurs, à sa volonté, et l'y rrn're dans un temps donné, pourvu
toutefois qu'il en eût acquitté le prix.

L'ambassadeur se montra très-satisfait — et très-préoccupé —
do cette explication.

La veille de son départ, notre dignitaire se fit conduire à Ma-
bille.

Il y avait remarqué Mlle L..., que ses façons accortes de faire
au reste de l'univers les honneurs de la capitale ont fait surnom-
mer le Guide de l'étranger da?is Paris.

Un trailé d'alliance fut débattu — par signes — entre elle et
lui.

Pour sceller ce traité, l'ambassadeur tira de son doigt un dia-
mant qui pouvait bien valoir une dizaine de mille francs.

Jugez si k Guide de l'étranger dans Paris se précipita avec fureur
sur cette occasion de renouveler son mobilier!

* *

Quelques jours après, dans les appartements de l'ambassade,
Mlle L... pria qu'on lui fît avancer une voiture et voulut prendre
congé.

Mais le Japonais la retint du gestej — et héla un interprète
subalterne, qu'il apostropha vivement.
Celui-ci, à son tour, interpella la petite dame :

— Son Excellence me charge do vous dire qu'elle vous emporte...

— Qu'elle m'emmène, voulez-vous dire, mon brave homme? —
Trè9*biefï< — Et où m'emmène-t-elle , s'il vous plaît... ? Déjeu-
ner!.. Ça me vas Allons-y gaiement!

—Nous partons dans .deux heures pour le pays de mon maître.

— Quel pays 1

— NangaS&M, la ville aux cent pagodes... Il faut trois cent
soixante-cinq jours avant que d'arriver à ses murailles sacrées...

— Nangasa,., Et bien, qu'est-ce que cela me fait, à moi ? Bon
voyage !

L'interprète appuya gravement :

— Puisque mon maître vous emporte...

— Où cela? Quand cela? Pourquoi faire?

— Avec lui, chez lui, pour lui.

— Mlle L... éclata de rire.

— A trois mille lieues !... Merci!... Elle est drôle, celle-là!.,.
Ah bien, vous ôles encore de jolis cascadeurs!...

Et elle voulut sortir. Les deux Japonais l'arrêtèrent.

— Allons, voyons, pas do bêtises ! s'écria-t-elle. Je la trouve,
mauvaise. Si vous ne voulez pas m'olfrir à déjeuner, laissez-moi
m'en aller!

* *

L'ambassâdeur frappa sur un timbre. — Plusieurs serviteurs
apparurent...

Pur un signe de leur maître, ils s'élancèrent sur la petite
dame.

Celle-ci se démenait comme un beau diable, des pieds, des
ongles et de la vpix.'i.

— Sacrebleu! allez-vous me lâchée?... Intrigants! goujats!
Porter la main sur une femme!... Au secours! à la garde!
au feu !

Ce fut un tumulte effroyable. Le capitaine A... accourut. Les
voisins furent quérir le commissaire, —qui intervint, suivi
d'une brigade de sergents de ville...

L'ambassadeur avait pris le capitaine à partie.

—> Bon vin, répétait-il avec colère, bon vin a emporter !

Le capitaine poussa un cri : il avait compris!...

Oui, mais il lui fallut deux heures de raisonnements, à lui et
au magistrat, pour faire comprendre à Son Excellence qu'il n'eu
est pas en France des femmes comme du vin.

Faits divers

. Sont décédés cotte semaine :
■ M. Ingre;

Mlle Georges Weyoaer;

Et M. Léon Rossignol.

Cette semaine sont nés
La Vogue parisienne ;
L'Esprit nouveau;
Et le Camarade.

*
* *

La Vogue parisienne et l'Esprit nouveau Boni deux feuilles hebdo-
madaire* du calibre huit, — imprimées avec un certain luxe, —
honnôies do fond et de forme... •

La première,— qui a pour directeur M, Arthur Berr de Turi-
que, et pour rédacteur en chef M. Anlédée de Oésenrt, *-> ne tend
rien moins qu'à devenir le cicérone le plu? élégant et le plus
amusant des voyageurs, et, peut-être biott rtiisH-î, des Parisiens à.
Paris. L'annonce et la littérature s'y coudoient dons une Stffc ■
mesure ; celle-là faisant passer coile-Ci ; celle-ci faisant Vi\
celle-là.

MM. A- de Gaspérini et Léon Leroy — de tKspiit nouveau —
visent plus haut qu'à affirmer l'excellence tfes produits de la
Belle Jardinière et des Doefcs de la cordonnerie...

Ce sont deux critiques d'art pleins de science et de conviction.

Leur affiche est une profession de foi...

Je souhaite qu'ils ne soient p«s les Bertron du succès.

*
* *

Quant au Camarade, liguroz-vous le Figaro dédoublé !

Le Figaro avec Aurôlien Scholl, avec Edmond Aboul, avec Théo-
dore Barrière, avec Xavier Aubryet, avec Charles bataille, avec
Charles Monsclet, avec Amédéc Rolland!

En vérité, ce Scholl est insatiable !...

11 a ceux-là, — et il lui lui en faut d'autres : Lcspès, Joliet,
Naquet, Désarbres!...

Je crois — Dieu me pardonne — qu'on lui offrirait Dumas
tils pour faire la cuisine du Camarade, et qu'il demuntlerait en-
core Philibert Andebrand !...

Mordioux I n'oublions pas la transformation du Mousquetaire!

D'artagnan — agrandi — a la taille de Porlhnai À la pointe do
sa rapière, il agite, — non le feutre à plume rougU^c )a compa-
gnie de Tréville ou le feutre à plume. blanche dé la compugnie
des Essarts, — mais un de ces délicieux nids fie mousseline, de
rubans et de fleurs que chiffonnent les doigts de fée de Mme
Céline Lambert.

Alexandre Dumas vient de commencer, dans le Mousquetaire,
la publication du grand roman si impatiemment attendu : les
Blans et les Bleus.

Le nom d'Alexandre Dumas appelle les anecdotes..

*

Un jour, le célèbre écrivain tombe chez Porcher.
— Donnez-moi un louis. Je n'ai pas un maravedis, e't il faut
que je paye mon cocher...
Le louis lui est remis à l'instant...

Puis madame Porcher se souvient que la dernière, fois qu'il a
dîné chez elle, il a trouvé certains cornichons excellents...

Mais le mur aussi, vous comprenez, mes enfants? le mur est
Pas mal tîtffi..

Plus du,? qiio la lêle à Rocambde, si
j'use le dvff .5i \ •

Et voilà rdmme on s'abîme la tronche,
mes enffaols.i . ■.....• • •

Rocambolo a tort de faire comme ça :
V lan ! v'lah I. ,....... i .

Uocunibu'c se détériore.

Faut prendre garde à cela vicomte !

t ue si jolie tronche!... Quelle scie ! ! .--

i!!!!!!!!!'!!!!!!!!!!! .' N**^?

Mais en voilà bien une autre — de scie : / Vw

Une scie qui fait un rond pirluit — tout i ™
simplement comme ça : un rond parfait ! \

Quelle scie! mes enfants, quelle scie! W____^/

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!'

Aussi faut dire que c'est la scie de
Timoléon.

■ r^n^^ Bravo, Ti.w»léouI J I ! ! ! I J ! ! !

• v3>«^^B /T^Tfc^ ! ! ! ! ! ! ! ! I ! I 1 1 ! ! ! ! I ! I !

Si jamais je veux me faire scier
quelque chose, tu peux compter sur
ma pratique, mon petit Timoléon ! ! !
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Seulement ce rond-là ne le portera pas bonheur, mon bon

ami.....

Le fond fait, Timoléon s'en-
cadre dans son rond, et Rocam-
bote saisit l'occasion...
Paf ! uri coup de pistolet !
Parbleu ! vous comprenez ? une cible totite faite.

And. Gill,

(La suite au prochain numéro.)

t'RIME DE LA LUNE

Toute personne qui prendra un abonnement d'«î<
an k la Lune, recevra gratuitement, en prime, tous
les numéros parus depuis le 15 septembre jusqu'au
15 janvier 1867.

Envoyer directement le montant de l'abonnement
en mandat ou timbres-poste, à M. Daniel Lévy, direc-
teur du journal, 5, cité Bergère, à Paris.

Grand «tsant d'armes, donné par Pons neveu, 251, rue Saint-
Honoré, salle Yalentino, le dimanche 20 janvier 1867, à 1 h. \ /2 très-
précise, avec le concours de MM. Slaat, Gatecliair, Robert aîné, Mimia-
gue, Peilcrin, Gras fils, Hamel, Jacob et Mérignac (Ils.

Prix d'entrée : .'i francs.

LA NOUVELLE

GAZETTE DES ABONNÉS

Journal jjOui* î-ien.

Les personnes qui, par l'entremise de Gazette, s'abonnent à un
plusieurs journaux pour une somme s'élevunt au moins à 2'i fr. pour trois
mois, 50 fr. pour six mois, et 100 fr. pour un an, ont droit de recevoir
pour rien la Gazette, des Abonnes pendant la durée de l'abonnement.

Tout abonné d'un an à un seul grand journal politique quotidien rteeoi!
la Gazette des Abonnes pétulant six mois; l'abonné de As mois la reçoit
pendant trois mois ; l'abonné de trois mois pendant six sfetrtàines'seule-
ment.

Toutefois les personnes abonnées à un seul grand journal politique
quotidien, qui voudraient recevoir la Gazitte pendant lu durée de leur
abonnement, ont la faculté de compléter le chiffre exigé de 25 fr. par tri-
mestre par des achats de livres ou de musique faits par l'entremise de ln
Gazette.

Les abonnés peuvent encore compléter ces chiffres de 2:1 fr. pour trois
mois, 50 fr. pour six mois, 100 fr. pour un an, on versant, à défaut dé-
commandes de livres ou de musique, 1 fr. pour trois mois, 2 fr. pour six
mois, i fi. pour un an.

Des prospectus particuliers feront connaître les avantages exceptionnels
réservés aux Cercles et aux grands Etablissements.

Les mandats de poste ou les effets sur Paris doivent être adressés
franco à

M. Jules V1NÇAKD,

Directeur de la Nouvelle Gazette des Abonnés,
11, rue Urange-fhlelière.

trouble» nerveux, tu.utk des kkvkai.i.iks oI'imiatuks, par
la NÉvRAsiNi; t.iiciifa.i.ii, aj, rue Lamartine. (Notice /ranco.)
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La dernière mort de Rocambole par Gill
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gill, André
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Rocambole, Fiktive Gestalt
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

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Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
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Public Domain Mark 1.0
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La Lune, 3.1867, Nr. 46, S. 46_3

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