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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0019

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LA LUNK

3

sont situés dans le pelit salon à droite (mouvement ! mouvement de
sortie ! )

Me voici revenu, le grog était bon, Alphonse Duchesne préfère
liqueur de Gambrinus, et il la déclare délectable.
Mais les frères Lionnet venaient de chanter le Noël de Lecocq
(très-beau, savez-vous) et une chanson de pâtre fort distinguée
"l'Armand Gouzien, lorsque la voix de Carjat se fit de nouveau en-
tendre.

—■ Messieurs, on vient de trouver un portefeuille...

— Bourré de billets de banque, ajoute une voix.

1— Je le tiens à la disposition de son propriétaire.

L'agent de change fait un mouvement; mais il no se dénonce
P^s, ou plutôt il ne croit pas se dénoncer, car lorsque Capoul
chante si merveilleusement l'Adélaïde de Beethoven, il se plaint.

Puis Villarec et Castelmary nous font entendre le duo de la
Muette : un triomphe. David nous dit VEcocation des nonnes. On

-rie bis, on hurle : encore ! et le jeune artiste chante un air de
Jérusalem. Nouveaux applaudissements.

la. voix dis oakjat. — Messieurs, il y a toujours de la bière et
des grogs.

La marée monte vers le petit salon à droite.

Trois coups. C'est le Guignol lyonnais. L'agent de change n'est
satisfait. Qu'on lui rende son portefeuille!

Puis c'est MM. Diômer et Durandeau qui se couvrent do gloire
Pendant que tout le monde tient à honneur de féliciter Alphonse
Daudet sur son prochain mariage.

Jules Richard fait des mots, de jolis mots, Pelloquet l'urne tou-
jours, Monselet sourit à la vie, et quelques seigneurs décorés se
Montrent aux embrasures des portes.

Coquelin dit, d'une voix émue, de beaux vers d'Hugo.

11 est une heure et demie. Les salons se vident. Le grand Pothey \

prend son paletot, je puis enfin mettre ma main dans celle de
Carjal, qui me dit :

— Pourquoi n'es-tu pas venu plus tôt ! Mais il y a encore des
grogs.

Une seule chose m'inquiète.

L'agent de change a-t-il réclamé son portefeuille V

Os. ■

PRIME DE LA LUNE

Plusieurs numéros de la Lune étant complètement
épuisés, nous nous voyons dans l'obligation de chan-
ger la prime que nous donnions précédemment à nos
nouveaux abonnés. •

Dorénavant, toute personne qui prendra un abon-
nement d'un an à la Lune aura droit :

1° Aux numéros parus depuis le 25 novembre jus-
qu'à ce jour.

2° A un mois d'abonnement gratis, c'est-à-dire que
l'abonné d'un an recevra le journal pendant treize
mois.

Envoyer directement le montant de l'abonnement
en mandat ou timbres-poste, à M. Daniel Lévy, direc-
teur du journal, 5, cité Bergère, à Paris.

GAZETTE A LA MAIN

Nous sommes, en plein Pétersbourg.

Les boyardes du monde— et do ses fractions —patinent eu ha-
bit d'astrakan sur les lacs du bois de Boulogne, et l'on a vu di-
manche des stroikas, des drostchis, des kibkhts glisser sur la neige
durcie le long dos Champs-Elysées, dont les arbres poudrés à blanc
formaient, en s'échelonnant vers l'Étoile, une perspective... de
Niowsky...

Cependant les rnoujieks de Paris soufflent dans leurs doigts et
batlcnt la semelle...

Je ne serais pas éloigné d'aflirmer qu'avant dix mois l'on con-
statera une notable augmentation de population dans les classes
pauvres...

Les nuits sont si fraîches !...

* *

L'autre jour, le célèbre banquier Z... sortait de la Bourse. Les
quatre vents jouaient aux quatre coins dans la rue, et le thermo-
mètre de l'ingénieur Chevalier marquait nombre de degrés au-
dessous des bals masqués de la salle Vcntadour.

Malgré son ample pardessus, ses gants fourrés et son cache-
nez, le Crésus était morfordu.

Sous la porte cochère de son hôtel grelottait une famille de
malheureux à demi nus.

Le banquier hèle son concierge :

— Brrrrou ! Joseph, je suis transi !... Que diable ! regardez ces
pauvres créatures : on ne peut pas les laisser geler ainsi, sacre-
bleu !... Vous monterez chez moi tout à l'heure : je vous donne-
rai de quoi leur procurer des vêtements et du bois...

*

Quelques instants plus tard, notre marchand d'argent — en
robe de chambre et en pahtoulles — achevait de déjeuner en
face d'un feu superbe.

Entre Joseph :

— Monsieur, c'est pour ces gens...

— Quelles gens ?... Ah ! oui, les mendiants de la porte cochère...
Eh bien, il ne fallait pas me déranger: le froid est passé à
présent.

Notre ami Léon Charly nous fait l'aubaine des rimes suif
vanles, qui, en ces temps d'égorgillements littéraires, nè
manquent point d'un certain à-propos.

C'est un sonnet...

Un duel

Le pistolet au poing, à vingt pas, et la face
Déjà! btême, ces gens font, ricaner le Mort.
L'un est un franc coquin, à cette arme très-fort
L'autre un peureux naïf, l'usant triste grimace.

Le premier a tiré. Pourtant la balle passe
Kl va se perdre. Ici, louons le juste sort
Qui protège le l'aible alors qu'il n'a point tort,
Lien qu'il tremble, ignorant s'il vit ou s'il trépasje.

Pauvre homme! il se rassure on se tàtant. un peu.
Se voyant remuer, il dit : Filez muxcade!...
Bref, le sut, tout joyeux, et par fanfaronnade,

Tire en l'air. Un oiseau reçoit le coup de feu.

Sur l'homme il valait mieux que l'arme fût braquée :

L:hironde!le aux pelits apportai! la becquée.

Hn de nos confrères causait avec l'une des sommités cléricales
du faubourg Saint-Germain.

Ces mois lui-échappèrent à propos de Victor-Emmanuel :
—' Un prétond que le roi d'Italie...

— Monsieur, -interrompit sèchement son interlocuteur, vous
semblez oublier que les princes de la maison de Bourbon sont
les seuls souverains légitimes de cet infortuné pays.

— Comment faut-il dire, alors, monseigneur, ou plutôt com-
ment dites-Vous, vous-même ?

— Je dis : L'kx-koi de Piémont.

Le buksu

Voici, sans conlredit, la plus heureuse reprise que la Porte-
Saint-Martin ait tentée depuis bien longtemps.

Je ne vous ferai pas l'injure de vous raconter le Bossu. L'épopée
du beau Lagardère a sonné son choed'épées sur tous les théâtres
de France... et d'autres lieux. Vous y retrouverez cette puissance
d'invention, cette science du mouvement, cetl ! originalité du dé-
tail qui c ractérisent à un si haut degré Paul Féval, — cet écri-
vain émule d'Alexandre Dumas et de Frédéric Soulié...

Emmanchées au poignet des maîtres en fait d'armes, les lames
des rapières parlent haut dans le Bossu; elles sont bavardes, mais
elles sont éloquentes; elles ont le dialogue étineelant, l'apostro-
phe incisive, la réplique acérée, l'exorde cavalier et la péroraison
mortelle. A travers tous ces ferraillements, l'idylle des amours
de Blanche et de Henri fleurit en scènes charmantes, comme un
rosier sur la fenêtre d'une salle d'escrime.

*
* *

Nous avons constaté plus haut le talent de Mélingue.

Vannoy, Laurent, Brindeau et Démarsy ont retrouvé à ses côtés
leurs succès d'autrefois.

Deux ballets d'un saléro effréné pimentent la pièce et régalent
les yeux. Mlle Mariquita s'y trémousse très-agréablement.

Et VÉspaaa, terre divine,
La brûlante et brune E.spana,
Rit dans un pli de sa basqulno
Du Prado jusqu'à l'Alhambra.

M. Pons neveu a donné — dimanche— dans la salle Valentino,
un brillant assaut d'armes auquel a concouru l'élite de ses con-
frères.

M. Prudhomme, qui y a assisté, a dit, en rentrant, à son

épouse :

— Il faudra que, demain ou après, j'appelle sur le pré un de
ces gaillards-là...

— Y penses-tu, Joseph? Des gens adroits, oh ! mais adroits!...

— Qu'est-ce que ça me fait, Joséphine? Puisqu'on a décrété la
suppression de l'adresse !

Le Courrier boulonnais, après avoir annoncé à ses abonnés la
mort de MM. Ingres et Cousin, s'expi'imc en ces termes :

« Que le lecteur no soit pas surpris de voir figurer à côté do
ces noms illustres le nom de Léon Rossignol. N'y a-t-il pas plus
de mélancolie dans la fin prématurée de ce jkune lutteur que
dans la disparition prévue de l'athlète depuis longtemps hors de
service et mis aux invalides de la gloire ? »

Le rapprochement me semble singulier — et jeune lutteur me
paraît excessif.

Certes, si le Courrier boulonnais est reçu dans l'extramonde où.
flottent de compagnie les ombres du peintre de l'Apothéose d'Ho-
mère, du grand philosophe éclectique et du fondateur de Paris-
Cascade, cette derniôro n'aura pas manqué de s'écrier, dans le
langage pittoresque, expressif et, imagé des Lettres d'un bon jeune
homme à sa Niui :

— Jeune lutteur ! Oh ! là là ! lu t'en ferais péter les nerfs du dos
comme îles cordes de contre basse'. ! !

Ceci a couru la coulisse :

L'emprunt espagnol no fait pas florès.
Combien je les plains, gogos égarés,
Céox qui, confiants dans les pagure*,
De ce liasco ne se sont pan garé*.

Cette plaisanterie financière me rappelle qu'au temps où les
affaires Mirés commençaient à s'embarrasser, on avait ainsi mo-
diiié à la Bourse l'orthographe et l'agencement de l'enseigne
suivante :

CAISSE GÊNÉE.... HA LE DES ACTIONNAIRES

Saluons — en passant — la résurrection du Bouffon.

Le Bouffon a pour rôdaetoux on chef Anatole le Guillois, — une
personnalité hardie, remuante et tapageuse. S'il ne faut pour
réussir que de l'activité, du mouvement et de l'audace, le Bouffon
agitera longtemps ses grelots. -,

l'.n police correctionnelle

lu président un prévenu, — Qu'avez-vous à ajouter pour votre
défense?

le prévenu.— Rien, mon président. Je m'en rapporte à l'égui-
tation du tribunal.

le président à l'un de ses assesseurs. — G est juste ! On sait que
nous-sommes à cheval sur la loi.

Terminons par une gauloiseHe du Village à Paris, — un des rares
journaux qui affirment en province la décentralisation do l'es"
prît' :

at :•?.!«■ Î3 'Ai ,.uq i:'. ;!■;>"•..ru *?>:f||«'.W''

Au carnaval de l'année dernière, un employé des bois de ma-
rine avait donné vingt francs à un bûcheron, à condition que
celui-ci les dépenserait en un repas avec sa famille.

Le bûcheron, la bûcheronne et leurs enfants firent une de ces
ripailles pantagruéliques qui consistent principalement en tripes,
boudins et autres pièces de résistance.

Il y a quelques jours, un des lils, qui n'avait pas oublié cette
bombance anormale, disait à son père :

— Quand donc reviendra cette fête, papa?

— Quelle fête, petiot?

— Eh I tu sais bien, cetle fête ousquu nous avons tous... fait
nettoyer nos lits le lendemain !.., '

Emile Blondet.

----j ^w;^ \-

t»e l« suéi i«in des mnu.v d'wtamac, de fpie, d'intestins, par
le Wlsewtif Hufeiund. — Notices chez Léehellc, .'ia, rue Lamirtinc

Le directeur-gérunt : Daniel Lévy.

paris. — imprimerie internationale! db <î. t<v»i «s
9, rur d'abookir.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Carjat est resté chez lui!!
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Journalist <Motiv>
Carjat, Etienne
Frankreich
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 47, S. 47_3

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Erschließung

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg
 
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