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REVUE COMIQUE
29 octobre 1871.
Corne de bœuf ! mon cher Pouyer-Quertier, fit le prince Von
ri
Bismarck en vidant son verre, vous avez, cette semaine, des
généraux qui manient vigoureusement la plume.
— Oh 1 les généraux ! les généraux ttl
Le prince lui-même a été général. Aussi M. Ferry (Charles),
un homme dévoué et actif, celui-là, ne le perd pas un instant
de vue.
Le général Gambetta, en sa qualité de général en'chef, vient, lui aussi, de faire sa tartine.
Mais M. Ferry (Charles) ne perd pas pour cela le prince voyageur : il ira
partout, partout, partout.
— A votre santé, mon excellent Bismarck. — A la vôtre, mon bon Pouyer-Quertier; vous faites bien les choses; je vous
rendrai tout cela un jour. — J'y compte bien.
LA GRANDE CONSPIRATION
Puisque Y Officiel lui-même parle
de la « grande conspiration, » nous
avons voulu en avoir le cœur net.
Nous sommes allés aux informa-
tions et nous devons à l'obligeance
d'un membre de la commission de
surveillance la communication des
pièces suivantes :
Rapport 7i° 1. — Confidentiel.
Monsieur le Ministre,
Mon devoir do fonctionnaire, l'ad-
miration que je professe pour
l'homme illustre qui préside à nos destinées provisoires
m'obligeait à porter à votre connaissance certains faits
de nature à éveiller l'attention du gouvernement.
L'hydre du bonapartisme, monsieur le Ministre, relève la
tète ; sans respect pour la morale publique et les lois impres-
criptibles de la pudeur, les anciens séides de ce système
odieux se montrent dans les cafés, dînent dans les restau-
rants, se promènent sur les boulevards, vont au théâtre,
lisent les journaux, accomplissent en un mot tous les
actes qui, sous un régime libre, devraient être le monopole
exclusif des amis du gouvernement.
Je fais partie, monsieur le ministre du cercle x-|-y-f-z.
L'an dernier (j'étais alors au service de l'homme de Se-
dan) on y tenait, sur le compte de l'assassin de Décembre,
des propos tellement injurieux, que j'avais dû me retirer
d'une compagnie aussi compromettante.
Eh bien, monsieur le Ministre, je me vois aujourd'hui
placé dans un semblable embarras. Les mêmes hommes,
qui objurguaient S. M. l'empereur le portent aux nues.
Tous, du gérant au garçon de salle, regrettent le vainqueur
de Mexico, et aujourd'hui comme il y a dix-huit mois,
mon devoir de fonctionnaire m'oblige à me retirer de ce
centre séditieux.
Bien que Votre Excellence ait daigné m'aftirmer que
mes services ne seraient pas rémunérés sur le chapitre 13
(fonds secrets), mon rôle n'est pas, monsieur le Ministre,
REVUE COMIQUE
29 octobre 1871.
Corne de bœuf ! mon cher Pouyer-Quertier, fit le prince Von
ri
Bismarck en vidant son verre, vous avez, cette semaine, des
généraux qui manient vigoureusement la plume.
— Oh 1 les généraux ! les généraux ttl
Le prince lui-même a été général. Aussi M. Ferry (Charles),
un homme dévoué et actif, celui-là, ne le perd pas un instant
de vue.
Le général Gambetta, en sa qualité de général en'chef, vient, lui aussi, de faire sa tartine.
Mais M. Ferry (Charles) ne perd pas pour cela le prince voyageur : il ira
partout, partout, partout.
— A votre santé, mon excellent Bismarck. — A la vôtre, mon bon Pouyer-Quertier; vous faites bien les choses; je vous
rendrai tout cela un jour. — J'y compte bien.
LA GRANDE CONSPIRATION
Puisque Y Officiel lui-même parle
de la « grande conspiration, » nous
avons voulu en avoir le cœur net.
Nous sommes allés aux informa-
tions et nous devons à l'obligeance
d'un membre de la commission de
surveillance la communication des
pièces suivantes :
Rapport 7i° 1. — Confidentiel.
Monsieur le Ministre,
Mon devoir do fonctionnaire, l'ad-
miration que je professe pour
l'homme illustre qui préside à nos destinées provisoires
m'obligeait à porter à votre connaissance certains faits
de nature à éveiller l'attention du gouvernement.
L'hydre du bonapartisme, monsieur le Ministre, relève la
tète ; sans respect pour la morale publique et les lois impres-
criptibles de la pudeur, les anciens séides de ce système
odieux se montrent dans les cafés, dînent dans les restau-
rants, se promènent sur les boulevards, vont au théâtre,
lisent les journaux, accomplissent en un mot tous les
actes qui, sous un régime libre, devraient être le monopole
exclusif des amis du gouvernement.
Je fais partie, monsieur le ministre du cercle x-|-y-f-z.
L'an dernier (j'étais alors au service de l'homme de Se-
dan) on y tenait, sur le compte de l'assassin de Décembre,
des propos tellement injurieux, que j'avais dû me retirer
d'une compagnie aussi compromettante.
Eh bien, monsieur le Ministre, je me vois aujourd'hui
placé dans un semblable embarras. Les mêmes hommes,
qui objurguaient S. M. l'empereur le portent aux nues.
Tous, du gérant au garçon de salle, regrettent le vainqueur
de Mexico, et aujourd'hui comme il y a dix-huit mois,
mon devoir de fonctionnaire m'oblige à me retirer de ce
centre séditieux.
Bien que Votre Excellence ait daigné m'aftirmer que
mes services ne seraient pas rémunérés sur le chapitre 13
(fonds secrets), mon rôle n'est pas, monsieur le Ministre,
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
La semaine
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La revue comique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
ZST 3069 C RES::1.1871
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildbeschriftung: "Beurre"; "Tartine Gambetta" Sonstige Angaben: "Lefman Sc"
Kommentar
Initialbild
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La revue comique, 1.1871, Nr. 3, S. 26
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg