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29 octobre 1871.

REVUE COMIQUE

29

LE MUSEE DES SOUVERAINS

LE COLONEL LANGLOIS

Depuis tantôt 53 ans, il est sur le feu.

Langlois Amédée est né à Paris en 1817.

Son père était membre de l'Institut, officier de la Légion
d'honneur, peintre distingué, d'un talent réel, mais sans
chaleur, — du Gros refroidi dans une décoction de David.

Cependant, à peine éclos. Amédée Langlois entra en
ébullition. Il se mit à bouillir vigoureusement dans son
berceau.

Puis il bouillit de plus belle en pension, et bouillit encore
mieux dans cette sorte de four de campagne qu'on appelle
le collège.

Rien n'y fit.

Los douches froides du caractère et du talent paternels
furent impuissantes à rafraîchir ce tempérament exaspéré
par un feu intérieur.

Il se fit marin, devint officier distingué et courageux,
mais continua do bouillir sur mer comme il avait bouilli
précédemment sur terre, si bien qu'un beau jour il aban-
donna le vaisseau sur lequel il était à l'étroit, vint rebouil-
lir à Paris et se plongea bravement la téte en avant dans
la grande marmite politique qui chauffait pour tous à l'épo-
que de 1848.

La chaleur et l'excentricité de Proudhon l'attirèrent, et
il vint former avec Greppo la suite du vieux polémiste,
qui voulait révolutionner la société, la morale et la philo-
sophie.

Mais le rôle d'admirateur et dé thuriféraire silencieux du
maître, tel que le comprenait Greppo, ne pouvait convenir à
Langlois. Il éclatait en feux d'artifice inattendus, en dé-
tonations fulminantes, à la suite du patron, dont il troublait
par son tapage la méthode et les sophismes.

C'était alors que l'école franc-comtoise se signalait par
ses formules à casser les vitres. En même temps que Prou-
dhon criait à tue-téte dans les rues, pour faire mettre le
public aux fenêtres : Dieu, c'est le mal, et la propriété, c'est
le roi, l'autre Franc-Comtois de carton qu'on appelle Cour-
bet prêchait, lui aussi, en pleine brasserie.

— Il faut empoigner, disait-il, M. Scribe, M..Paul Dela-
poche, Mlle Rachel, et f...ieher tout ça à l'eau. S'il y en a
un qui se sauve, ça sera un malheur pour l'humanité.

C'est ainsi que l'on coupait alors la queue de son chien, à
le faire crier, afin d'ameuter les badauds dans les rues et
faire sortir les curieux sur le pas de leur porte.

Dire ce que Langlois recueillit à tort et à travers, parmi
toutes les ébullitions proudlionniennes, courbettistes, so-
cialistes, babouvistes, cabettistes et autres, nous n'en sa-
vons rien, ni lui non plus. 11 bouillait par ci, bouillait par
là, explosion à droite, explosion à gauche sauvé presque
toujours à temps par un fonds de bon sens, d'honnêteté et
de jugement qui surnageait presque malgré lui au milieu
de toutes ses effervescences.

Qu'a-t-il récolté là? des idées de crédit, d'association,

de banques étranges, de fraternités impossibles ou incom-
prises, qu'il a lancées, comme des bombes à feu de bengale,
dans tous les clubs, où il passe pour une sorte d'apôtre con-
vaincu et entraînant.

# #

La guerre venue avec la Prusse, Langlois, qui ne mar-
chande pas avec le danger, est élu chef de bataillon du
116e de la garde nationale.

Vibrant et énergique, il se signale si bien à la Gare-
aux-Bœufs, et à Buzenval, où il est blessé, qu'il est nommé
colonel, porté à l'ordre du jour et décoré.

Langlois est populaire ou du moins l'était. Il a été nommé
député au rang des premiers, parles avancés et par les ré-
trogrades ; il n'a pas pactisé avec les communeux, et lui,
l'homme de feu, a répudié violemment les incendiaires.

Maintenant, il bout de plus en plus à l'Assemblée natio-
nale.

Ses éclats de voix, ses gestes au picrate, ses soubresauts
ont le don d'épouvanter les compassés, les froids et les
cravates blanches de la droite et du centre.

Quand le colonel Langlois dit : Bonjour, mon ami, il le dit
d'une allure et d'une voix à faire croire qu'il commande un
assaut; lorsqu'il monte à la tribune, il semble s'élancer à
l'abordage.

Il n'a qu'à se montrer, la sonnette du président tinte
d'elle-même, le verre d'eau sucrée sacramentel se met en
danse. Quand il dit : « Soyons calmes, » il semble qu'on
entend sauter une poudrière. Et la droite se voile en fré-
missant.

Au demeurant, le bouillant Langlois est un homme brave,
honnête et impersonnel. En fouillant dans son passé en-
flammé,- on y rencontre cette certitude : il n'a jamais fait
de tort à personne, si ce n'est à lui — quelquefois.

Quand il s'agit de flamme, de chaleur, de feu, il n'est per-
sonne à la Chambre qui nie sa véritable compétence.

Aussi a-t-il été mis des premiers dans la commission des
fumistes.

COMMINES.

PROFILS POLITIQUES

—"rsJLr-—

BONVALET

— Mesdames et messieurs, je suis votre valet,
L'ancien traiteur, l'ami du peuple, Bonvalel.

Je ne crains pas qu'on me contemple.
Brébant et Dinochau proclament ma vertu.
J'ai sur terre deux biens, l'estime de Mottu

El l'amour du faubourg du Temple.

Comme traiteur, j'étais un dieu. Je maintenais
La discipline austère au sein des cabinets,

Entra les messieurs et les dames.
Mes abonnés trouvaient mon local exigu.
Le grand Caslellano m'apportait l'Ambigu,

Dennery me lisait ses drames.

J'aurais pu vivre heureux parmi mes jambonneaux,
Dormant le jour, mais prêt à courir aux fourneaux

Quand le soir ramène l'absinthe,
Et puis me retirer gros, gras, loin des méchants,
Avec trois mille francs par mois, au fond des champs,

Et, chargé d'ans, mourir sans plainte.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La revue comique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
ZST 3069 C RES::1.1871

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildbeschriftung: "La propriété, c’est le vol"

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Prozession
Mann <Motiv>
Weihrauch
Frankreich
Karikatur
Politiker <Motiv>
Langlois, Amédée Jérome
Greppo, Jean-Louis
Proudhon, Pierre-Joseph
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

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La revue comique, 1.1871, Nr. 3, S. 29

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