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REVUE COMIQUE
10 novembre 18*1.
SOCIÉTÉ DU CRÉDIT MILITAIRE ALLEMAND.
Administrateur-gérant : Prince il<> Bismarck.
« Actionnaires: L'opération financière que nous liquidons
« on ce moment doit vous inspirer toute confiance.. La
« Prusse, grâce à votre habile administrateur-gérant, a
« trouvé enfin sa véritable voie.
« Chaque pays a son industrie : les chevaliers ont aussi
« la leur. Nous serons les chevaliers. Il s'agit tout simplc-
« mont de prendre aux voisins ce que nous n'avons pas
« chez nous, et qu'ils ont bêtement produit au lieu de se
« livrer comme nous à l'étude dos moyens par lesquels on
« peut se l'appliquer sans travail.
« La première mise de fonds nous a permis île perfec-
« tionner notre outillage militaire et de mettre notre entre-
« prise en plein rapport.
« La petite opération du Slessvig a été notre essai et a
« montré ce que nous pouvions faire.
« Celle de Sadowa a produit davantage et nous a mis en
« position d'augmenter notre usine.
« Nous avons contraint les différentes compagnies alle-
« mandes à se fusionner avec nous.
Le roi de Bavière nous a rendu comme aussi celui de et celui de Hanovre, et celui de Wurtemberg,
d'importants services, Saxe. etc., etc.
« Les grands-ducs, les ducs, les princes, les mar-
« graves et les burgraves graissent les roues, astiquent
« les courroies, chauffent les moteurs et ainsi de suite, tout
« le monde est animé du plus pur, du plus noble désinté-
« ressèment, et travaille pour le roi de Prusse.
« Honneur à ces vaillants travailleurs.
« Nous allons encore vous faire un appel de fonds, pour
« arriver à de plus fructueux résultats.
« L'opération a été très-bien eonduite on France : comme
« fends de roulement, nous avons dépensé une centaine de
« mille hommes et deux ou trois cent mille bras ou jam-
« bes. Ce n'est rien.
« Car les dividendes de l'année se composent de cinq mil-
« liards, beaucoup de pianos et un stock considérable do
« pendules.
« Nous garderons les cinq milliards et les pendules; nous
« distribuerons les pianos.
« Ceux qui auront perdu une jambe auront droit à
« 1 fr. 25.
« Deux; jambes, 2 fr. 50.
Fn bras sera payé le môme prix que deux jambes. Mais
cela en papier-monnaie, vu la crise monétaire.
« La gloire leur sera versée par-dessus le marché, sur un
bulletin détaché d'un registre à souche.
« Les impôts, en conséquence, vont être largement
augmentés, pour subvenir à ces dépenses nécessaires.
« L'opération, qui va être exécutée aura pour objectif
la Hollande, un joli pays, où il y a beaucoup d'horloges,
l'Autriche, la Suisse et la Lombardie, où l'on rencontrera
certainement quelques dividendes sérieux à récolter.
« Ne cessons donc,
« Messieurs les action-
« naîres, d'améliorer
« ces précieux moyens
« d'action qui sont
« l'honneur de l'hu-
« inanité et la richesse
« d'un peuple libre. »
(Bravos unanimes).
Les actionnaires ré-
clament — timide-
ment, il est vrai. On leur dit : Allez vous asseoir.
La Société La Muiile. plus connue sous le nom de Commission de permanence, continue le cours de ses paisibles tra-
vaux; pendant ce temps, elle persiste à regarder, à ne rien faire et à ne rien dire.
Sous un régime parlementaire, no pas pouvoir parler, quel supplice! Aussi quelques-uns essayent-ils de parler par
gestes. On ne les voit pas. Versailles est si loin!
Mais quand on otera le bâillon à ces honorables, que le flot de discours arrêtés au gosier menace d'étouffer, ils feront
bien vite leur paquet pour venir parler à Paris.
REVUE COMIQUE
10 novembre 18*1.
SOCIÉTÉ DU CRÉDIT MILITAIRE ALLEMAND.
Administrateur-gérant : Prince il<> Bismarck.
« Actionnaires: L'opération financière que nous liquidons
« on ce moment doit vous inspirer toute confiance.. La
« Prusse, grâce à votre habile administrateur-gérant, a
« trouvé enfin sa véritable voie.
« Chaque pays a son industrie : les chevaliers ont aussi
« la leur. Nous serons les chevaliers. Il s'agit tout simplc-
« mont de prendre aux voisins ce que nous n'avons pas
« chez nous, et qu'ils ont bêtement produit au lieu de se
« livrer comme nous à l'étude dos moyens par lesquels on
« peut se l'appliquer sans travail.
« La première mise de fonds nous a permis île perfec-
« tionner notre outillage militaire et de mettre notre entre-
« prise en plein rapport.
« La petite opération du Slessvig a été notre essai et a
« montré ce que nous pouvions faire.
« Celle de Sadowa a produit davantage et nous a mis en
« position d'augmenter notre usine.
« Nous avons contraint les différentes compagnies alle-
« mandes à se fusionner avec nous.
Le roi de Bavière nous a rendu comme aussi celui de et celui de Hanovre, et celui de Wurtemberg,
d'importants services, Saxe. etc., etc.
« Les grands-ducs, les ducs, les princes, les mar-
« graves et les burgraves graissent les roues, astiquent
« les courroies, chauffent les moteurs et ainsi de suite, tout
« le monde est animé du plus pur, du plus noble désinté-
« ressèment, et travaille pour le roi de Prusse.
« Honneur à ces vaillants travailleurs.
« Nous allons encore vous faire un appel de fonds, pour
« arriver à de plus fructueux résultats.
« L'opération a été très-bien eonduite on France : comme
« fends de roulement, nous avons dépensé une centaine de
« mille hommes et deux ou trois cent mille bras ou jam-
« bes. Ce n'est rien.
« Car les dividendes de l'année se composent de cinq mil-
« liards, beaucoup de pianos et un stock considérable do
« pendules.
« Nous garderons les cinq milliards et les pendules; nous
« distribuerons les pianos.
« Ceux qui auront perdu une jambe auront droit à
« 1 fr. 25.
« Deux; jambes, 2 fr. 50.
Fn bras sera payé le môme prix que deux jambes. Mais
cela en papier-monnaie, vu la crise monétaire.
« La gloire leur sera versée par-dessus le marché, sur un
bulletin détaché d'un registre à souche.
« Les impôts, en conséquence, vont être largement
augmentés, pour subvenir à ces dépenses nécessaires.
« L'opération, qui va être exécutée aura pour objectif
la Hollande, un joli pays, où il y a beaucoup d'horloges,
l'Autriche, la Suisse et la Lombardie, où l'on rencontrera
certainement quelques dividendes sérieux à récolter.
« Ne cessons donc,
« Messieurs les action-
« naîres, d'améliorer
« ces précieux moyens
« d'action qui sont
« l'honneur de l'hu-
« inanité et la richesse
« d'un peuple libre. »
(Bravos unanimes).
Les actionnaires ré-
clament — timide-
ment, il est vrai. On leur dit : Allez vous asseoir.
La Société La Muiile. plus connue sous le nom de Commission de permanence, continue le cours de ses paisibles tra-
vaux; pendant ce temps, elle persiste à regarder, à ne rien faire et à ne rien dire.
Sous un régime parlementaire, no pas pouvoir parler, quel supplice! Aussi quelques-uns essayent-ils de parler par
gestes. On ne les voit pas. Versailles est si loin!
Mais quand on otera le bâillon à ces honorables, que le flot de discours arrêtés au gosier menace d'étouffer, ils feront
bien vite leur paquet pour venir parler à Paris.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
La semaine
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La revue comique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
ZST 3069 C RES::1.1871
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La revue comique, 1.1871, Nr. 6, S. 62
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg