V'LA LES ANGLAIS QUI ARRIVENT _ Dessm de Femand Fau>
(Arton et Louise Michel).
LA MAITRESSE
blanche.
Incapable. Ne vous mettez pas dans la tête des idées de l'autre
monde. Restons sur celui-ci. Vos discours élevés ne me feraient
Par JULES RENARD point sourire au malheur. Je suis une pauvre femme paresseuse, et
TJ1 . , in,i/iTT/iv depuis mon âge le plus tendre je n'ai manqué de rien. Gardez.-vous
Illustrations de t. \ ALLUlWiV de compter sur ma vaillance, en cas d infortune. D'ailleurs je
(suite) n'exige que le nécessaire.
maurice.
Pauline vous l'aurez. Un doute m'offenserait.
blanche.
Vous savez bien que vous n'êtes pas riche.
maurice.
Je gagnerai ma vie. J'utiliserai mon instruction, évidemment
reçue dans ce but.
blanche.
Loin de moi la pensée de vous décourager, mon ami. Mettez-
vous à la besogne. Embrassez des carrières. Un homme s'arrange
VI
toujours. Gagnez votre vie. Mais qui gagnera la mienne ?
D'OU VIENT L'ARGENT? Maurice.
Dame ! nous partagerons.
blanche. blanche.
Maurice, on ne vit pas de l'air du temps. Nous partagerons vos deux mille quatre I Généreux Maurice! je
Maurice ^ve ce^e question brûlante parce que je suis plus raisonnable que
Blanche les nations l'affirment. ' vous. Tout à l'heure vous le disiez, j'ai de l'ordre. Mes précautions
sont prises et ma vie gagnée. Ne vous occupez que de la vôtre.
Fiiûc ri;*™* „„c,o- blanche. , - Seulement, il me fallait encore, quitte à blesser votre amour-pro-
rrS l i« SLt T r c.haumife et un .cœur- °f J'accepte le pre, écarter ce second motif de guerre. Soyez sage. Faites un
Sm,vp,J?nnt t * chau,miere- ?onnf™oi un palais, S! vous nouvel eff0rt et promettez-moi de ne jamais me demander d'où
pouvez, tout au moins un logement confortable. La misère m'épou- vien+ l'araent
vante. Je ne sais rien faire de mes dix doigts que des caresses, et
i6ar«ntipSfp^n<; SS^t qU6 J6 P,ahJ -t0lIt tr°UV<\ Je v^ux ^tre C'est drôle. Je voudrais m'hXgner et je ne peux pas. Vous me
garantie longtemps d avance contre la faim à venir et îe n'imagine (]à^vcnr,n^7
je n imagine désarçonnez.
blanche.
pas de plus cruelles tortures que celles de l'estomac. Certes, je
anîlLl* tllQJ0ès[- à 7168 momer^ P?rdus> mais i1 me faut Mon am; vous vous lamenterions tard. Mieux vaut en finir,
quelques heures par jour de prose fortifiante. Ces aiguii^S) que j-ai pair de vous enfoncer par méchanceté dans
. Maurice. la chair, s'y dissoudront à votre insu. Il parait que même physi-
Et vous vous sentez incapable de supporter la pauvreté avec moi. quement ça peut arriver.
(Arton et Louise Michel).
LA MAITRESSE
blanche.
Incapable. Ne vous mettez pas dans la tête des idées de l'autre
monde. Restons sur celui-ci. Vos discours élevés ne me feraient
Par JULES RENARD point sourire au malheur. Je suis une pauvre femme paresseuse, et
TJ1 . , in,i/iTT/iv depuis mon âge le plus tendre je n'ai manqué de rien. Gardez.-vous
Illustrations de t. \ ALLUlWiV de compter sur ma vaillance, en cas d infortune. D'ailleurs je
(suite) n'exige que le nécessaire.
maurice.
Pauline vous l'aurez. Un doute m'offenserait.
blanche.
Vous savez bien que vous n'êtes pas riche.
maurice.
Je gagnerai ma vie. J'utiliserai mon instruction, évidemment
reçue dans ce but.
blanche.
Loin de moi la pensée de vous décourager, mon ami. Mettez-
vous à la besogne. Embrassez des carrières. Un homme s'arrange
VI
toujours. Gagnez votre vie. Mais qui gagnera la mienne ?
D'OU VIENT L'ARGENT? Maurice.
Dame ! nous partagerons.
blanche. blanche.
Maurice, on ne vit pas de l'air du temps. Nous partagerons vos deux mille quatre I Généreux Maurice! je
Maurice ^ve ce^e question brûlante parce que je suis plus raisonnable que
Blanche les nations l'affirment. ' vous. Tout à l'heure vous le disiez, j'ai de l'ordre. Mes précautions
sont prises et ma vie gagnée. Ne vous occupez que de la vôtre.
Fiiûc ri;*™* „„c,o- blanche. , - Seulement, il me fallait encore, quitte à blesser votre amour-pro-
rrS l i« SLt T r c.haumife et un .cœur- °f J'accepte le pre, écarter ce second motif de guerre. Soyez sage. Faites un
Sm,vp,J?nnt t * chau,miere- ?onnf™oi un palais, S! vous nouvel eff0rt et promettez-moi de ne jamais me demander d'où
pouvez, tout au moins un logement confortable. La misère m'épou- vien+ l'araent
vante. Je ne sais rien faire de mes dix doigts que des caresses, et
i6ar«ntipSfp^n<; SS^t qU6 J6 P,ahJ -t0lIt tr°UV<\ Je v^ux ^tre C'est drôle. Je voudrais m'hXgner et je ne peux pas. Vous me
garantie longtemps d avance contre la faim à venir et îe n'imagine (]à^vcnr,n^7
je n imagine désarçonnez.
blanche.
pas de plus cruelles tortures que celles de l'estomac. Certes, je
anîlLl* tllQJ0ès[- à 7168 momer^ P?rdus> mais i1 me faut Mon am; vous vous lamenterions tard. Mieux vaut en finir,
quelques heures par jour de prose fortifiante. Ces aiguii^S) que j-ai pair de vous enfoncer par méchanceté dans
. Maurice. la chair, s'y dissoudront à votre insu. Il parait que même physi-
Et vous vous sentez incapable de supporter la pauvreté avec moi. quement ça peut arriver.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1895
Entstehungsdatum (normiert)
1890 - 1900
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 2.1895-1896, No. 56 (30 Novembre 1895), S. 3
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg