GALXPETTES
(mots de directeurs)
On répétait généralement une comédie intitulée : VEscarpolette.
Le rideau se lève. L'auteur n'apercevant pas en scène l'accessoire
dont le nom servait de titre à la pièce et qui était absolument indis
pensable à l'action, demande au directeur :
— Eh bien! la balançoire?
— Je l'ai remplacée par un fauteuil.
C'est ce même directeur qui avait monté le Misanthrope à Fon-
tainebleau et, comme le dernier acte n'était pas su du tout, il fit
lever le rideau, s'avança devant la rampe et, après les trois saluts
traditionnels :
— Mesdames, Messieurs, le cinquième acte étant indigne de
Molière, nous ne le jouerons pas.
C'est le tour qui fut joué-
Dialogue entre directeur et artiste.
— Comment, une augmentation? Ah! çà, que faites vous de vos
deux cents francs?
— Hein?
— Mais moi, mon cher garçon, quand j ai commencé le théâtre,
il'y a trente ans, j'avais 75 francs, en province...Eh bien !...20 francs
de pension... 15 de chambre... 6 de blanchissage... 12 de femmes...
Je mettais de l'argent de côté... Combinaison!
Ce directeur, un nommé Dafer, ne réalisait pas d'énormes recettes
avec un vaudeville à couplets, aussi remerciait-il quotidiennement
une de ses pensionnaires, afin de diminuer ses frais.
Un soir, une de ces petites femmes dont on dit : « Elle est gentil-
lette » fut, de la part d'une avant-scène remplie d'habits noirs, l'ob-
jet d'une ovation monstre.
Dafer l'appelle en son cabinet, à l'issue de la représentation, et,
comme le renard de la fable, lui tint à peu près ce langage :
— D'abord, je te félicite de ton succès de ce soir... Je suis très
content de toi. Voyons, qu'est-ce que tu gagnes ici?
La jeune acteuse n'en croyant pas ses ouïes, nomme la modeste
somme.
Et Dafer :
— Eh bien! réjouis-toi, je ne te diminuerai pas.
— A partir d'aujourd'hui, disait-il à une «utilité», vous n'êtes plus
premier figurant... vous êtes artiste... les petits rôles.
— Oh! monsieur!!!
— Oui, vous aurez donc une légère diminution.
Il n'est pas unique, le directeur de province qui faisait imprimer
chaque jour au bas de ses affiches cet avis ineffable :
La Direction prévient MM. les Commerçants de la ville qu'elle
ne répond pas des dettes contractées par les Artistes.
Et, en caractères plus gros :
Les Artistes sont payés tous les lundis, de 1 heure à 2 heures.
La légende raconte que Lireux étant directeur de l'Odéon, cons-
tata, un soir de choléra, la présence dans la salle de trois specta-
teurs seulement.
Les infortunés se regardaient lugubrement, tandis que, derrière
le rideau, les acteurs navrés se désolaient à l'idée de jouer cinq
actes devant un tel public.
Lireux, soudain, fit lever la toile et, s'avançant devant la rampe :
— Messieurs, la représentation de ce soir ne serait pas, je crois,
plus gaie pour vous que pour nous. Si donc vous le voulez bien,
vous allez passer au bureau où l'on vous rendra votre argent, Après
quoi, vous voudrez bien venir me rejoindre au café Tabourin, en
Ol'frVdes °TO"-S hv- \ Officiers ministériels.
• / • & ? J \ 1?ds de fab* de pierres et diamants imitation, t.
&ieniques et un f1 des Immeubles-Industriels, 5 et 7; av.force motrice
whist a quatre. et droitaubail, etc. Aadj. et.M«Manuel,not.l82,rue
Rivoli,ielloct.971h.M.àp.(p'èt.baiss.)20.000f.March.
Félix Galipaux. \ ensus.S'ad,àM.chale,synd.,7,DdStMicheletaunot.
(mots de directeurs)
On répétait généralement une comédie intitulée : VEscarpolette.
Le rideau se lève. L'auteur n'apercevant pas en scène l'accessoire
dont le nom servait de titre à la pièce et qui était absolument indis
pensable à l'action, demande au directeur :
— Eh bien! la balançoire?
— Je l'ai remplacée par un fauteuil.
C'est ce même directeur qui avait monté le Misanthrope à Fon-
tainebleau et, comme le dernier acte n'était pas su du tout, il fit
lever le rideau, s'avança devant la rampe et, après les trois saluts
traditionnels :
— Mesdames, Messieurs, le cinquième acte étant indigne de
Molière, nous ne le jouerons pas.
C'est le tour qui fut joué-
Dialogue entre directeur et artiste.
— Comment, une augmentation? Ah! çà, que faites vous de vos
deux cents francs?
— Hein?
— Mais moi, mon cher garçon, quand j ai commencé le théâtre,
il'y a trente ans, j'avais 75 francs, en province...Eh bien !...20 francs
de pension... 15 de chambre... 6 de blanchissage... 12 de femmes...
Je mettais de l'argent de côté... Combinaison!
Ce directeur, un nommé Dafer, ne réalisait pas d'énormes recettes
avec un vaudeville à couplets, aussi remerciait-il quotidiennement
une de ses pensionnaires, afin de diminuer ses frais.
Un soir, une de ces petites femmes dont on dit : « Elle est gentil-
lette » fut, de la part d'une avant-scène remplie d'habits noirs, l'ob-
jet d'une ovation monstre.
Dafer l'appelle en son cabinet, à l'issue de la représentation, et,
comme le renard de la fable, lui tint à peu près ce langage :
— D'abord, je te félicite de ton succès de ce soir... Je suis très
content de toi. Voyons, qu'est-ce que tu gagnes ici?
La jeune acteuse n'en croyant pas ses ouïes, nomme la modeste
somme.
Et Dafer :
— Eh bien! réjouis-toi, je ne te diminuerai pas.
— A partir d'aujourd'hui, disait-il à une «utilité», vous n'êtes plus
premier figurant... vous êtes artiste... les petits rôles.
— Oh! monsieur!!!
— Oui, vous aurez donc une légère diminution.
Il n'est pas unique, le directeur de province qui faisait imprimer
chaque jour au bas de ses affiches cet avis ineffable :
La Direction prévient MM. les Commerçants de la ville qu'elle
ne répond pas des dettes contractées par les Artistes.
Et, en caractères plus gros :
Les Artistes sont payés tous les lundis, de 1 heure à 2 heures.
La légende raconte que Lireux étant directeur de l'Odéon, cons-
tata, un soir de choléra, la présence dans la salle de trois specta-
teurs seulement.
Les infortunés se regardaient lugubrement, tandis que, derrière
le rideau, les acteurs navrés se désolaient à l'idée de jouer cinq
actes devant un tel public.
Lireux, soudain, fit lever la toile et, s'avançant devant la rampe :
— Messieurs, la représentation de ce soir ne serait pas, je crois,
plus gaie pour vous que pour nous. Si donc vous le voulez bien,
vous allez passer au bureau où l'on vous rendra votre argent, Après
quoi, vous voudrez bien venir me rejoindre au café Tabourin, en
Ol'frVdes °TO"-S hv- \ Officiers ministériels.
• / • & ? J \ 1?ds de fab* de pierres et diamants imitation, t.
&ieniques et un f1 des Immeubles-Industriels, 5 et 7; av.force motrice
whist a quatre. et droitaubail, etc. Aadj. et.M«Manuel,not.l82,rue
Rivoli,ielloct.971h.M.àp.(p'èt.baiss.)20.000f.March.
Félix Galipaux. \ ensus.S'ad,àM.chale,synd.,7,DdStMicheletaunot.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le Rêve (rien de M. Detaille)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 3.1896-1897, No. 153 (9 octobre 1897), S. 9
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg