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Le rire: journal humoristique — 4.1897-1898 (Nr. 157-208)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16982#0015

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PARENTS DE DORMIR

Le bon Croquemitaine.—Me voilà, mon petit Jean, — Bois un coup devin, petit Jean, ça — Là! je vais continuer ma tournée;

je viens corriger ta méchante mère, et je tJemmène te remettra. seulement, tu sais, si dans une minute tu

chez moi. Dessin de g. Delaw. n'es pas endormi, j'appelle ta mère!

ENTRE GENS CONVENABLES

—^~~~™~ Précisément, dans un petit cabinet attenant au vestiaire s'était

retirée la mariée, alanguie sans doute par une émotion. Je venais

Le beau-père était un monsieur très convenable, qui avait pour de tourner le bouton de la serrure et de pousser la porte, quand un

son gendre « la plus grande estime ». Celui-ci avait été présenté cri éclata :

par des personnes convenables, avait fait, durant l'époque des fîan- — N'entrez pas!

cailles, les cadeaux d'usage, avait dit très exactement ce qu'il fallait Elle avait dégrafé son corsage, et, en ce moment même, en tirait

dire, n'avait montré ni trop ni trop peu d'enthousiasme. Une ou son corset, avec un effort qui dérangeait deux mignonnes ron-

deux fois, il avait embrassé sa fiancée en cachette, comme la chose deurs..., que recueillirent fort à propos mes mains,

est admise. Furieusement, j'embrassais à tort et à travers, en homme que le

La mariée avait été une jeune fille quelconque, bien raisonnable, temps presse et qui s'attend trop bien à être interrompu,

bien soumise aux usages de la société. Elle avait été en pension, et Pourtant, contre toute attente, elle avait, quoique surprise, retenu

en était sortie avec un badigeon suffisant d'instruction. Elle avait le cri qui tout d'abord allait lui échapper.

une belle petite écriture anglaise, un style assez honnête et beau- Sa défense maladroite ne pouvait embarrasser longtemps une

coup d'orthographe. Elle avait lu Cherbuliez et Feuillet, et les expérience sérieuse. Mais... au moment même où j'étais vainqueur,

proprets romans de Mme Bentzon. Elle s'était quelquefois entretenue au moment délicat où je commençais à n'avoir plus rien à désirer,

d'amour avec ses amies, leur esquissant le mari idéal qu'ollé vou- la porte s'ouvrit toute grande,

lait rencontrer. Puis, sans le moindre regret, elle avait accepté le C'était le mari !

jeune homme convenable qui s'était présenté. Elle avait même dé- Une seconde, il resta comme cloué sur le seuil. Puis ses bras se

cidé qu'elle l'aimait — comme elle aurait du reste aimé tout autre tendirent au-dessus de sa tête. Il ht un pas vers nous,

monsieur. Moi-même, pendant ce temps, je m'étais redressé. Réparant d'une

Les témoins du marié étaient des personnes convenables. L'un main, hâtivement, le désordre de ma toilette, je m'apprêtais, de

était médecin, et l'autre avocat. Ils s'inclinaient à droite, ils s'in- . l'autre, à le bien recevoir.

clinaient à gauche; on lisait dans leurs yeux une approbation per- Et je dus avoir l'air d'un homme décidé à vendre chèrement sa

pétuelle pour tout ce qui est bien, tout ce qui est convenable. peau.

Un vieux député et un gros éditeur servaient de témoins à la Car soudain, — à l'instant où nous nous touchions presque, — je

jeune mariée. Ils s'inclinaient à droite, ils s'inclinaient à gauche; lus sur sa figure une irrémédiable lâcheté.

ils disaient à chacun, dans un style et sur un ton convenables, les II devint plus livide que son plastron de bal, eut un balbutiement,

paroles convenables. sembla étrangler, et...

Et à voir ces mannequins, classiquement sanglés dans leur uni- Très digne et très correct, avec le ton d'un homme convenable

forme de drap noir, il me venait d'insurmontables nausées; et qu'une inconvenance froisse et scandalise, il osa hardiment m'a-

aussi... une envie d'être outrageusement débraillé, incorrect, de dresser' ce reproche :

faire des gestes scabreux. Envie si impérieuse que, sentant bien — Vraiment, monsieur, ce que vous venez de faire là, ce n'est

que tôt ou tard je ne pourrais résister à la tentation, je préférais guère convenable.

que le scandale éclatât tout de suite. Nkchao.
LE BOIST COCHEE

..Ça serait trop égoïste aussi de garder pour soi -
seul un vêtement qui peut couvrir six pauvres bougres !

Dessins de Radiguet.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Conte pour empêcher les parents de dormir; Cinmartin le bon cocher
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Radiguet, Maurice
Delaw, Georges
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 157 (6 Novembre 1897), S. 3

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Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
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