V — '
— Et puis, vous savez, quand ca vous dira, faut pas avoir peur de
— Vous ne vous en irez pas sans emporter un joli bouquet. venir piUer mon jardia Dess^n de G>
Tête de veau
En cethôteî de la Soupière emballée, ils étaient assis autour de ia
table d'hôte où tous les soirs, à l'heure du repas, se réunissaient
les célibataires endurcis des Mureaux, près Meulan.
Entre les deux services, M. Lacroidemamaire, collectionneur ne
retraite (il rapporta des Pyramides l'empreinte des bottes du grand
Napoléon), contait, avec une verve que lui aurait enviée Démosthène
avant les cailloux, ses exploits. Oh ! ces empreintes de bottes trou-
vées dans le sable — sur une pyramide — ce qu'elles en prenaient
des proportions! Certainement, Charlemagne, jaloux, pleurait dans
sa tombe.
M. Lacroidemamaire fut interrompu par l'entrée d'un excellent
personnage : une tête de veau cuite à point, toute fumante, sur un
lit de persil, entourée d'oignons crus et d'aulx odorants.
— Je vais partager la tête, dit un voyageur en « pets de nonne »
et « rillettes de Tours «...Durant cette opération, continuez, mon-
sieur Lacroidemamaire.
Lacroidemamaire, très flatté, continua son discours pyramidal,
cependant que le voyageur écoutait d'une oreille distraite, car sous
la table il manipulait un linge, en sortait une charmante grenouille
qu'il introduisit dans la tête de veau.
M. Lacroidemamaire continuait toujours. Il disait : « Oui, ce pied
me suggéra d'en faire une pantomime.,., mais en vers », lorsque la
grenouille incommodée par la chaleur de cette brave tète de veau
répondit tranquillement : « Crououaacc ! »
Tous blêmirent et le voyageur en « pets de nonne » et « rillettes de
Tours » hurla : « La tète de veau à l'huile qui parle! »
— Tête de veau! cria Lacroidemamaire, insolent ! Tète de veau
vous-même! Jamais plus vous ne me reverrez!
Et Lacroidemamaire s'en fut en face, pour les vexer et commanda :
— A dinei, s'il vous plaît... tout ce que vous avez, mais pas de
tête de veau... vous entendez, pas de veau! Ah! c'est vous le nègre.
Georges Brandimbourg.
SANDWICH PAIN NOIR
rP--o QrriMrU
po^rïi'àKeSdï Choïe^ ™ - Tu V0ÎS ^ «a ira> leS ^nS Qô S'611 devront même pns.
— Je n'en ai qu'un pour moi, il est vrai qu'il , Dessins de G. Delaw.
est de taille et si tu en veux la moitié ..
— Et puis, vous savez, quand ca vous dira, faut pas avoir peur de
— Vous ne vous en irez pas sans emporter un joli bouquet. venir piUer mon jardia Dess^n de G>
Tête de veau
En cethôteî de la Soupière emballée, ils étaient assis autour de ia
table d'hôte où tous les soirs, à l'heure du repas, se réunissaient
les célibataires endurcis des Mureaux, près Meulan.
Entre les deux services, M. Lacroidemamaire, collectionneur ne
retraite (il rapporta des Pyramides l'empreinte des bottes du grand
Napoléon), contait, avec une verve que lui aurait enviée Démosthène
avant les cailloux, ses exploits. Oh ! ces empreintes de bottes trou-
vées dans le sable — sur une pyramide — ce qu'elles en prenaient
des proportions! Certainement, Charlemagne, jaloux, pleurait dans
sa tombe.
M. Lacroidemamaire fut interrompu par l'entrée d'un excellent
personnage : une tête de veau cuite à point, toute fumante, sur un
lit de persil, entourée d'oignons crus et d'aulx odorants.
— Je vais partager la tête, dit un voyageur en « pets de nonne »
et « rillettes de Tours «...Durant cette opération, continuez, mon-
sieur Lacroidemamaire.
Lacroidemamaire, très flatté, continua son discours pyramidal,
cependant que le voyageur écoutait d'une oreille distraite, car sous
la table il manipulait un linge, en sortait une charmante grenouille
qu'il introduisit dans la tête de veau.
M. Lacroidemamaire continuait toujours. Il disait : « Oui, ce pied
me suggéra d'en faire une pantomime.,., mais en vers », lorsque la
grenouille incommodée par la chaleur de cette brave tète de veau
répondit tranquillement : « Crououaacc ! »
Tous blêmirent et le voyageur en « pets de nonne » et « rillettes de
Tours » hurla : « La tète de veau à l'huile qui parle! »
— Tête de veau! cria Lacroidemamaire, insolent ! Tète de veau
vous-même! Jamais plus vous ne me reverrez!
Et Lacroidemamaire s'en fut en face, pour les vexer et commanda :
— A dinei, s'il vous plaît... tout ce que vous avez, mais pas de
tête de veau... vous entendez, pas de veau! Ah! c'est vous le nègre.
Georges Brandimbourg.
SANDWICH PAIN NOIR
rP--o QrriMrU
po^rïi'àKeSdï Choïe^ ™ - Tu V0ÎS ^ «a ira> leS ^nS Qô S'611 devront même pns.
— Je n'en ai qu'un pour moi, il est vrai qu'il , Dessins de G. Delaw.
est de taille et si tu en veux la moitié ..
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1897
Entstehungsdatum (normiert)
1892 - 1902
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 161 (4 Décembre 1897), S. 3
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg