EGHOS DU RXRS
— Vous avez déjà été condamné pour ivresse manifeste.
— Ça, mon juge, c'est la plus grande erreur judiciaire
du siècle.
Le succès du théâtre féministe, donne.de l'ouvrage.aux
femmes à barbe employées désormais exclusivement clans
les rôles d'hommes.
REVUE DE Flîf D'ANNÉE
— Assez, assez !... Trop !...
L'illustrissimo signor Gabriel d'Annunzîo
vient d'assister à la première de sa Ville
Morte à la Renaissance. Le député-poète
italien est, dit-on, un élégant et joli garçon,
quelque chose comme un Hugues Le Roux,
avec moins de cravate. On sait que notre ami
Ruoltz (ou Melchior) de Vogue l'a surnommé
admirativement le député de la Beauté.
— Sapristi, disait hier l'excellent Clovis
Hugues, j'ai beau être, moi aussi, un député-
poète, voilà un titre qu'on n'aura jamais la
gracieuseté de me décerner ! .
On manifeste de tous les côtés. On s'as-
somme un peu partout. On est pour ou contre
Zola, pour ou contre Dreyfus. L'antisémi-
tisme passe des théories à la pratique. On a
bombardé nombre de boutiques juives, à
Marseille, notamment. Le Petit Marseillais
dit même à ce sujet :
« L'une des boutiques saccagées — celle
de M. Ephraïm Lévy — a failli être la proie
des flammes. Un incendie s'était en effet dé-
claré, mais les pompiers ont heureusement
pu le circoncire à temps. »
Circoncire pour circonscrire. La coquille
était tout indiquée.
Dans l'église de la Trinité, un monsieur
pénètre dans un confessionnal, s'agenouille
en habitué du » tribunal de la pénitence »
et commence d'une voix ferme :
— Mon père, j'accuse...
— Pardon, reprend doucement le confes-
feur, je 7?i'accuse !
— Mon père, j'accuse... recommence le
pénitent.
—4 Pardon'. Je m'accuse... corrige encore
le prêtre.
Et comme l'étrange « fidèle » récidive avec
ténacité, l'ecclésiastique soulève légèrement
la grille du confessionnal, jette un coup d'œil
sur l'homme agenouillé et murmure :
— Parbleu ! j'aurais dû m'en douter !
Il avait reconnu M. Zola.
Un vieux beau, brillant causeur, mais,
hélas ! possesseur d'une haleine plutôt fâ-
cheuse, pérorait l'autre jour dans le salon de
Mme de C...
— Je considérai, dit-il, que mon interlo-
cutrice était une fine mouche et que le mieux
était de lui dire les choses en face... A peine
avais-je ouvert la bouche qu'elle tomba raide,
comme morte...
— Parbleu '. fit quelqu'un, vous avez rai-
son. C'était une fine mouche !
Les potaches manifestent. Condorcet, Roi-
lin, Chaptal donnent comme un seul bahut.
Des colonnes de moutards arpentent nos ave-
nues au cri farouche de : « Conspuez Zola!
Mort aux juifs ! »
Les-agents regardent, paternels. Quelques-
uns fredonnent :
Il ne faut coller aux enfants
Nulle beigne, même légère,
Ils sont si doux, les innocents, etc.
(Musique de Massenet.)
— Aglaé, dit Monsieur Prudhomme, mon
habit se mange aux vers. Enveloppe-le dans
ces numéros de la Libre Parole. Il y a là
quelques articles de Drumont, excellents
contre ces mites !
Narcisse.
LA NOUVELLE DIRECTION DE L'OPÉRA-COMIQUE
Le compositeur Charpentier. — ... Allons donc, ma
chère Louise, n'aie pas peur d'entrer là-dedans? Je te jure
qu'aujourd'hui ça va marcher carrément.
PIEUX MENSONGE
— Qu'est-ce que c'est tout ce tapage dehors, Alexis ?
Le fidèle serviteur. — Ce sont des jeunes gens qui
veulent porter de force monsieur à l'Académie.
— Comment, voilà déjà trois semaines que tu es décoré
tu n'y es pas encore habitué?
LA ' TORTUE BIJOU
— C'est monsieur qui m'a bien recommandé de mettre
la tortue de madame dans le potage.
Échos illustrés d'Henry Somm.
— Vous avez déjà été condamné pour ivresse manifeste.
— Ça, mon juge, c'est la plus grande erreur judiciaire
du siècle.
Le succès du théâtre féministe, donne.de l'ouvrage.aux
femmes à barbe employées désormais exclusivement clans
les rôles d'hommes.
REVUE DE Flîf D'ANNÉE
— Assez, assez !... Trop !...
L'illustrissimo signor Gabriel d'Annunzîo
vient d'assister à la première de sa Ville
Morte à la Renaissance. Le député-poète
italien est, dit-on, un élégant et joli garçon,
quelque chose comme un Hugues Le Roux,
avec moins de cravate. On sait que notre ami
Ruoltz (ou Melchior) de Vogue l'a surnommé
admirativement le député de la Beauté.
— Sapristi, disait hier l'excellent Clovis
Hugues, j'ai beau être, moi aussi, un député-
poète, voilà un titre qu'on n'aura jamais la
gracieuseté de me décerner ! .
On manifeste de tous les côtés. On s'as-
somme un peu partout. On est pour ou contre
Zola, pour ou contre Dreyfus. L'antisémi-
tisme passe des théories à la pratique. On a
bombardé nombre de boutiques juives, à
Marseille, notamment. Le Petit Marseillais
dit même à ce sujet :
« L'une des boutiques saccagées — celle
de M. Ephraïm Lévy — a failli être la proie
des flammes. Un incendie s'était en effet dé-
claré, mais les pompiers ont heureusement
pu le circoncire à temps. »
Circoncire pour circonscrire. La coquille
était tout indiquée.
Dans l'église de la Trinité, un monsieur
pénètre dans un confessionnal, s'agenouille
en habitué du » tribunal de la pénitence »
et commence d'une voix ferme :
— Mon père, j'accuse...
— Pardon, reprend doucement le confes-
feur, je 7?i'accuse !
— Mon père, j'accuse... recommence le
pénitent.
—4 Pardon'. Je m'accuse... corrige encore
le prêtre.
Et comme l'étrange « fidèle » récidive avec
ténacité, l'ecclésiastique soulève légèrement
la grille du confessionnal, jette un coup d'œil
sur l'homme agenouillé et murmure :
— Parbleu ! j'aurais dû m'en douter !
Il avait reconnu M. Zola.
Un vieux beau, brillant causeur, mais,
hélas ! possesseur d'une haleine plutôt fâ-
cheuse, pérorait l'autre jour dans le salon de
Mme de C...
— Je considérai, dit-il, que mon interlo-
cutrice était une fine mouche et que le mieux
était de lui dire les choses en face... A peine
avais-je ouvert la bouche qu'elle tomba raide,
comme morte...
— Parbleu '. fit quelqu'un, vous avez rai-
son. C'était une fine mouche !
Les potaches manifestent. Condorcet, Roi-
lin, Chaptal donnent comme un seul bahut.
Des colonnes de moutards arpentent nos ave-
nues au cri farouche de : « Conspuez Zola!
Mort aux juifs ! »
Les-agents regardent, paternels. Quelques-
uns fredonnent :
Il ne faut coller aux enfants
Nulle beigne, même légère,
Ils sont si doux, les innocents, etc.
(Musique de Massenet.)
— Aglaé, dit Monsieur Prudhomme, mon
habit se mange aux vers. Enveloppe-le dans
ces numéros de la Libre Parole. Il y a là
quelques articles de Drumont, excellents
contre ces mites !
Narcisse.
LA NOUVELLE DIRECTION DE L'OPÉRA-COMIQUE
Le compositeur Charpentier. — ... Allons donc, ma
chère Louise, n'aie pas peur d'entrer là-dedans? Je te jure
qu'aujourd'hui ça va marcher carrément.
PIEUX MENSONGE
— Qu'est-ce que c'est tout ce tapage dehors, Alexis ?
Le fidèle serviteur. — Ce sont des jeunes gens qui
veulent porter de force monsieur à l'Académie.
— Comment, voilà déjà trois semaines que tu es décoré
tu n'y es pas encore habitué?
LA ' TORTUE BIJOU
— C'est monsieur qui m'a bien recommandé de mettre
la tortue de madame dans le potage.
Échos illustrés d'Henry Somm.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Échos du Rire
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 169 (29 Janvier 1898), S. 5
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg