Cette voiture, assez bizarre, peut faire en temps de neige un traîneau assez présentable.
^-Yo "
(Life, New-York.)
C A R N A V AJ_S_ £A R I S I E N S
Voici un méritant petit livre de Louis Môrin, qui arrive, on peut le dire, comme
mars en Carême, ou comme une note vraiment gaie, artistique et française au
milieu de toutes nos récentes et cârêmesques lugubrités.
Notre spirituel collaborateur a étudié toutes les dernières tentatives pour ressus-
citer le Carnaval, qui était bien malade. Sous une l'orme élégante et pleine de
verve, secondée par des légions de petits dessins amusants comme tout, pleins
d'invention, de finesse et de grâce bouffonne, il formule ses observations, ses cri-
tiques, ses admirations.
Il réclame, avec autant de justesse que d'éloquence, le droit à la gaieté, en somme
aussi essentiel à un peuple que le droit au pain quotidien. Il proclame l'avènement
d'un Carnaval nouveau, qui s'inspire de l'art, de la fantaisie et de poésie.
« Sous ce nouvel avatar, le Carnaval nouveau peut prendre place au grand soleil
et donner l'exemple de belles fêtes populaires, car il est tout à fait conforme à la
bonne tradition française
de gaieté spirituelle et
de grâce.
« Et puis voilà : les
gens austères vont crier à
la décadence bourgeoise !
Il y a longtemps qu'elle
est commencée, ce ne
sont pas les pruderies qui
l'ont arrêtée, et nous y
perdrons la bonne hu-
meur sans laquelle la vie
est insupportable. Lais-
sons crier et tâchons de
nous amuser un peu,
avant que le socialisme
nous parque dans ses ma-
nufactures d'Etat, sous la
règle des Trois-Huit. »
Bravo, mon cher Morin, voilà de la bonne philosophie, la seule qui convienne à
notre temps panaché. Dirai-je maintenant l'art exquis avec lequel votre livre est
présenté, la façon attachante et pittoresque dont vous étudiez successivement le
Bal des 4-z'-Arts, la Vache enragée, le classique Bœuf Gras, les Cortèges des Etu-
diants, les Cortèges du Moulin-Rouge, si curieusement organisés par des artistes
"tels que Willette, Rœdel, Delaw, Vallet?
Ce n'est pas par négligence que je préfère renvoyer le lecteur au livre lui-même.
Comment, en effet, donner idée de ce texte si plein de renseignements et de capri-
ces, et de tous ces dessins, provocants ou co-
miques, qui babillent comme les mille grelots
d'argent, apanage sonore de la folie ?
A. A.
Illustrations de L. Morin pour les Carnavals Parisiens. (Librairie illustrée.)
^-Yo "
(Life, New-York.)
C A R N A V AJ_S_ £A R I S I E N S
Voici un méritant petit livre de Louis Môrin, qui arrive, on peut le dire, comme
mars en Carême, ou comme une note vraiment gaie, artistique et française au
milieu de toutes nos récentes et cârêmesques lugubrités.
Notre spirituel collaborateur a étudié toutes les dernières tentatives pour ressus-
citer le Carnaval, qui était bien malade. Sous une l'orme élégante et pleine de
verve, secondée par des légions de petits dessins amusants comme tout, pleins
d'invention, de finesse et de grâce bouffonne, il formule ses observations, ses cri-
tiques, ses admirations.
Il réclame, avec autant de justesse que d'éloquence, le droit à la gaieté, en somme
aussi essentiel à un peuple que le droit au pain quotidien. Il proclame l'avènement
d'un Carnaval nouveau, qui s'inspire de l'art, de la fantaisie et de poésie.
« Sous ce nouvel avatar, le Carnaval nouveau peut prendre place au grand soleil
et donner l'exemple de belles fêtes populaires, car il est tout à fait conforme à la
bonne tradition française
de gaieté spirituelle et
de grâce.
« Et puis voilà : les
gens austères vont crier à
la décadence bourgeoise !
Il y a longtemps qu'elle
est commencée, ce ne
sont pas les pruderies qui
l'ont arrêtée, et nous y
perdrons la bonne hu-
meur sans laquelle la vie
est insupportable. Lais-
sons crier et tâchons de
nous amuser un peu,
avant que le socialisme
nous parque dans ses ma-
nufactures d'Etat, sous la
règle des Trois-Huit. »
Bravo, mon cher Morin, voilà de la bonne philosophie, la seule qui convienne à
notre temps panaché. Dirai-je maintenant l'art exquis avec lequel votre livre est
présenté, la façon attachante et pittoresque dont vous étudiez successivement le
Bal des 4-z'-Arts, la Vache enragée, le classique Bœuf Gras, les Cortèges des Etu-
diants, les Cortèges du Moulin-Rouge, si curieusement organisés par des artistes
"tels que Willette, Rœdel, Delaw, Vallet?
Ce n'est pas par négligence que je préfère renvoyer le lecteur au livre lui-même.
Comment, en effet, donner idée de ce texte si plein de renseignements et de capri-
ces, et de tous ces dessins, provocants ou co-
miques, qui babillent comme les mille grelots
d'argent, apanage sonore de la folie ?
A. A.
Illustrations de L. Morin pour les Carnavals Parisiens. (Librairie illustrée.)
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 175 (12 Mars 1898), S. 9
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg