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Le rire: journal humoristique — 4.1897-1898 (Nr. 157-208)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16982#0319

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SCÈNE III
Mme LHOMME seule, puis ADÈLE

mme lhomme. — Neuf heures du soir! M. Lhomme est à Melun, et
moi, je suis tout émue parce que je vais recevoir en cachette le
vicomte Narcizzio, un superbe Italien qui me fait la cour. Dans une
heure, j'aurai trompé mon mari. Cependant il importe d'éloigner
la bonne, afin qu'elle ne puisse pas raconter à M. Lhomme com-
ment je m'égaie en son absence.

adèle, entrant, à part. — Elle a acheté de la galantine truffée !..•
{Flairant le dos de Mme Lhomme.) Et elle s'est imbibée d'odeurs-
Il y a quelque chose... (Haut.) Tout est prêt, madame.

mme lhomme. — Puisque votre ouvrage est terminé de bonne heure,
je vous permets de sortir un peu, ce soir.

adèle. — Merci, j'en ai pas envie.

mme lhomme. — Mais si, mais si, ça vous fera du bien.

adèle. — Je suis fatiguée, j'aime autant me coucher.

mme lhomme. -- Vous coucher, à cette heure-ci? 'Quelle pares-
seuse ! Allez donc vous promener, puisque vous en mourez d'envie.

adèle. — Moi? J'en meurs d'envie?

mme lhomme. — Adèle, apprenez que les domestiques doivent tou-
jours avoir envie de faire ce que veulent les maîtres !

adèle, entre ses dents. — C'est justement ce que me dit M. Lhomme
quand il m'embrasse dans les coins.

mme lhomme. — Que marmottez-vous là?

adèle. — Je m'en vais... Madame sera couchée quand je ren-
trerai ?
mme lhomme. — Certes.

adèle. — Bonsoir. Bien du plaisir à madame. (Elle sort.)

SCÈNE IV

Mme LHOMME seule, puis LE VICOMTE

mme lhomme. — Il me semble que cette fille a des soupçons de
mon intrigue. Dès que le vicomte Narcizzio sera mon amant, il
achètera le silence de la bonne, comme ça se fait généralement.
(On sonne.) Ah ! Lui, enfin ! (Elle va ouvrir, puis rentre en scène.)
Par ici, mon cher vicomte ; vous m'embrasserez dans le salon.

— Par ici, mon cher vicomte; vous m'embrasserez dans le salon.

le vicomte, beaucoup de chie, de bijoux, de redingote et d'accent
rasta. — Ah ! c'est le salon ? Il est pas mal, il est joli.
mme lhomme. — Maintenant, embrassez-moi.

le vicomte.— A propos, c'est vrai. (Il l'embrasse.) Et... la chambre
de mon adorée ?

mme lhomme, pudiquement. — Oh !... pas si vite.

le vicomte. — Ce n'est pas pour ce que vous pensez ! Je m'oriente
seulement.

mme lhomme. — Ma chambre est là... N'en abusez pas!
le vicomte. — Et la bonne?...

mme lhomme. — Eile couche là, n'en abusez pas non plus. D'ail-
leurs, je l'ai éloignée ce soir.

le vicomte. — Vous êtes seule, alors? Votre mari?

mme lhomme. — Il voyage.

le vicomte. — Le lâche, qui laisse une faible femme toute seule !
'avez-vous pas peur?

Mme lhomme. — Que non ! Je suis solide, j'ai du biceps de quoi as-

sommer un bœuf. Tenez. (Elle lui donne plusieurs coups de poing
violents.)

— Que non ! Je suis solide, j'ai du biceps de quoi assommer un bœuf. Tenez.

le vicomte. — Eh là!... Eh là! Doucement! N'abimez pas l'homme
qui vous aime.

mme lhomme, tendre. — Oh ! oui, vous m'aimez ! Répétez-le moi.
le vicomte. — Si je ne vous aimais pas, serais-je ici? On voulait
me retenir chez la duchesse, ou j'ai dîné. J'ai dû me sauver.

mme lhomme. — Quelles intrigantes que ces femmes du monde ;
elles essayent de vous voler à moi, mon cher amour.

le vicomte. — Elles peuvent se brosser, elles ne m'auront pas.
Quel joli meuble vous avez là?

mme lhomme. —C'est le secrétaire: de mon mari; c'est là qu'il serre
son argent, le vieux grigou. Croyez-vous que je n'en ai même pas
la clef?

le vicomte. — C'est un infâme gueux! Que mettez-vous dans cette
commode ?

mme lhomme. — Ma vieille argenterie de famille.

le vicomte. — Touchante habitude !... Que vous êtes jolie ce soir,
ma belle !

mmc lhomme. — Prenez-moi dans vos bras. Je ferai tout juste la
résistance qu'il faut pour vous prouver que je suis une femme hon-
nête. (Elle se jette dans ses bras.)

le vicomte, la repoussant. — Non... ne profanons pas le senti-
ment que nous avons l'un pour l'autre !.. Tiens? vous ne portez pas
de bijoux ?

mme lhomme. — J'en ai beaucoup, mais je les laisse dans mon ar-

— Ah! vicomte... Vous me fascinez!

moire à glace... Ah ! vicomte... Vous me fascinez ! (Elle se jette dans
ses bras.)

le vicomte. — Merci... Mais l'amour que vous m'inspirez ne com-
porte aucune sensualité.

(A suivre.) Pierre Veber, illust. de Jean Veber.
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Werk/Gegenstand/Objekt

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Titel/Objekt
Flirt nocturne
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Veber, Jean
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
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Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 183 (7 Mai 1898), S. 3

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