M. lhomme. — C'est ce qui vous trompe. On finit toujours par y m. lhomme. — Appelez-le!
trouver quelque chose, à la longue, et à force d'y envoyer des in- chubin. '— Allô ! Monsieur Narcisse !
génieurs... V, „ voix de narcisse. — Allô! je viens!
chubin. — Alors, pourquoi vos Moukèr vous genent-elles? _
m. lhomme. — Parce que, dans celles-là, il n'y a rien de rien...
pas même du caillou... J'ai tenu le coup jusqu'ici. Mais, dans trois
jours, ça se liquidera aux Pieds-Humides. Tant que les ingénieurs
sont là-bas... ils ne bavardent pas... les valeurs se maintiennent...
chubin. — Lâchez-les... c'est le moment.
m. lhomme. — Eh! j'en ai un paquet de 200. Si je les lâche, les
cours baisseront, et ça peut faire du vilain.
chubin. — J'entrevois !...
m. lhomme. — D'un autre côté, ça m'embêterait de boire une tasse
de 200,000!
chubin. — Êtes-vous heureux, vous, de pouvoir perdre de l'argent.
Je ne risque pas de perdre 200,000.
m. lhomme. — Peuh ! l'argent ne fait pas le bonheur !
chubin, amer. — Vous croyez? Eh bien, donnez-moi de l'argent,
pour que j'essaie... à mon tour. {Saluant, à la cantonade.) Bon- -Prép^rez-le, pendant que Je nage Jusqu'au radean
jour !... Venez-vous avec nous :
m. lhomme. — Préparez-le, pendant que je nage jusqu'au radeau.
(7/ se jette à l'eau et disparaît.)
SCÈNE II
CHUBIN, M. NARCISSE
m. narcisse, arrivant à la nage. — Pouah ! l'eau d'ici a un goût
de Casino! (Chubin lui tend la main et Vaide à monter.) Merci
Votre compagnon est parti?
chubin.— Il craignait de nous gêner. Sur ce roc, il v a place pour
deux. r r
m. narcisse. — On se serait serrés... Quand il y en a pour deux...
Il me semble l'avoir déjà rencontré, votre ami?
chubin. — C'est un de vos confrères... M. Lhomme.. le banquier
Lhomme.
m. narcisse. — Je ne lui ai jamais parlé.
chubin. C'est un malin.
m. narcisse. — Oui... il a de l'argent, et avec ça prudent, du coup
d luiI ! U où le connaissez-vous?
........... _______.__~~____
— D'où le connaissez-vous?
— Bonjour i Venez-vous avec nous.
voix ee narcisse, à la cantonade. — Merci. Je nage jusqu'au
radeau.
chubin. — L'eau est bonne !
voix de narcisse. — Pas mauvaise... mais le soleil tape dur.., Au
revoir.
m. lhomme, à Chubin. — Qui est-ce ?
chubin. — Narcisse... le remisier. Vous devez le connaître?
m. lhomme. — Oh! de vue... A la Bourse on ne tutoie pas tout le
monde.
chubin. — Narcisse est un malin !
m. lhomme. — Oui... il est prudent... il a de l'argent et du coup
d'œil. Vous êtes en relations avec lui?
chubin. — J'ai fait le portrait de sa femme... Nous sommes très
bien.ensemble. chubin. — J'ai fait le portrait de sa femme... Nous sommes assez
m. lhomme, insistant. — Si bien que ça ? liés.
chubin. — Certes. Il n'y a qu'avec les pauvres bougres que les m. narcisse. — Si liés que ça?
gens riches soient vraiment amis ; ils ne s'en défient pas. chubin. — Certes... Il me raconte tout.
_m. lhomme,, pensif — Ils ne s'en défient pas... C'est très juste. m> narcisse. — Ce garçon-là est de première force... il a monté
{Un temps.) Savez-vous ce que vous feriez si vous étiez gentil? une affaire superbe.
chubin. — J'irais chercher le bateau. chubin. — Les Bab-El-Moukèr ? Splendide !
m. lhomme. — Vous me présenteriez à Narcisse. m. narcisse. — Et je m'y connais. Les valeurs à lots, on réussit,
chubin. — Comme ça, dans l'eau. ou on ne réussit pas... on ne sait jamais.
m. lhomme. — Parbleu... c'est moins cérémonieux. Et puis, il chubin. — Lhomme ne se compromet pas dans la spéculation,
m'est venu une idée ; pendant que je le tiens là, si j'essayais de lui Dès que l'entreprise est en bonne voie, il la repasse avec un petit
coller mes 200 Moukèr. bénéfice.
chubin, hautain. — De mauvaises valeurs? Fi! Ce serait mal- m. narcisse. — Il a raison... le gain est moindre, mais plus
honnête, et, pour ma part, je... certain.
m. lhomme, vivement. — Pour votre part, vous aurez 2,000 francs chubin. — Un exemple : les Moukèr montent, n'est-ce pas ?
de courtage, si l'affaire réussit. m> narcisse. — Elles gagneront trente pour cent. ^
chubin. — A la bonne heure !... Il ne s'agit que d'une affaire?...
Je marche I (A suivre.) Pierre Veber, illust. de Puppett.
trouver quelque chose, à la longue, et à force d'y envoyer des in- chubin. '— Allô ! Monsieur Narcisse !
génieurs... V, „ voix de narcisse. — Allô! je viens!
chubin. — Alors, pourquoi vos Moukèr vous genent-elles? _
m. lhomme. — Parce que, dans celles-là, il n'y a rien de rien...
pas même du caillou... J'ai tenu le coup jusqu'ici. Mais, dans trois
jours, ça se liquidera aux Pieds-Humides. Tant que les ingénieurs
sont là-bas... ils ne bavardent pas... les valeurs se maintiennent...
chubin. — Lâchez-les... c'est le moment.
m. lhomme. — Eh! j'en ai un paquet de 200. Si je les lâche, les
cours baisseront, et ça peut faire du vilain.
chubin. — J'entrevois !...
m. lhomme. — D'un autre côté, ça m'embêterait de boire une tasse
de 200,000!
chubin. — Êtes-vous heureux, vous, de pouvoir perdre de l'argent.
Je ne risque pas de perdre 200,000.
m. lhomme. — Peuh ! l'argent ne fait pas le bonheur !
chubin, amer. — Vous croyez? Eh bien, donnez-moi de l'argent,
pour que j'essaie... à mon tour. {Saluant, à la cantonade.) Bon- -Prép^rez-le, pendant que Je nage Jusqu'au radean
jour !... Venez-vous avec nous :
m. lhomme. — Préparez-le, pendant que je nage jusqu'au radeau.
(7/ se jette à l'eau et disparaît.)
SCÈNE II
CHUBIN, M. NARCISSE
m. narcisse, arrivant à la nage. — Pouah ! l'eau d'ici a un goût
de Casino! (Chubin lui tend la main et Vaide à monter.) Merci
Votre compagnon est parti?
chubin.— Il craignait de nous gêner. Sur ce roc, il v a place pour
deux. r r
m. narcisse. — On se serait serrés... Quand il y en a pour deux...
Il me semble l'avoir déjà rencontré, votre ami?
chubin. — C'est un de vos confrères... M. Lhomme.. le banquier
Lhomme.
m. narcisse. — Je ne lui ai jamais parlé.
chubin. C'est un malin.
m. narcisse. — Oui... il a de l'argent, et avec ça prudent, du coup
d luiI ! U où le connaissez-vous?
........... _______.__~~____
— D'où le connaissez-vous?
— Bonjour i Venez-vous avec nous.
voix ee narcisse, à la cantonade. — Merci. Je nage jusqu'au
radeau.
chubin. — L'eau est bonne !
voix de narcisse. — Pas mauvaise... mais le soleil tape dur.., Au
revoir.
m. lhomme, à Chubin. — Qui est-ce ?
chubin. — Narcisse... le remisier. Vous devez le connaître?
m. lhomme. — Oh! de vue... A la Bourse on ne tutoie pas tout le
monde.
chubin. — Narcisse est un malin !
m. lhomme. — Oui... il est prudent... il a de l'argent et du coup
d'œil. Vous êtes en relations avec lui?
chubin. — J'ai fait le portrait de sa femme... Nous sommes très
bien.ensemble. chubin. — J'ai fait le portrait de sa femme... Nous sommes assez
m. lhomme, insistant. — Si bien que ça ? liés.
chubin. — Certes. Il n'y a qu'avec les pauvres bougres que les m. narcisse. — Si liés que ça?
gens riches soient vraiment amis ; ils ne s'en défient pas. chubin. — Certes... Il me raconte tout.
_m. lhomme,, pensif — Ils ne s'en défient pas... C'est très juste. m> narcisse. — Ce garçon-là est de première force... il a monté
{Un temps.) Savez-vous ce que vous feriez si vous étiez gentil? une affaire superbe.
chubin. — J'irais chercher le bateau. chubin. — Les Bab-El-Moukèr ? Splendide !
m. lhomme. — Vous me présenteriez à Narcisse. m. narcisse. — Et je m'y connais. Les valeurs à lots, on réussit,
chubin. — Comme ça, dans l'eau. ou on ne réussit pas... on ne sait jamais.
m. lhomme. — Parbleu... c'est moins cérémonieux. Et puis, il chubin. — Lhomme ne se compromet pas dans la spéculation,
m'est venu une idée ; pendant que je le tiens là, si j'essayais de lui Dès que l'entreprise est en bonne voie, il la repasse avec un petit
coller mes 200 Moukèr. bénéfice.
chubin, hautain. — De mauvaises valeurs? Fi! Ce serait mal- m. narcisse. — Il a raison... le gain est moindre, mais plus
honnête, et, pour ma part, je... certain.
m. lhomme, vivement. — Pour votre part, vous aurez 2,000 francs chubin. — Un exemple : les Moukèr montent, n'est-ce pas ?
de courtage, si l'affaire réussit. m> narcisse. — Elles gagneront trente pour cent. ^
chubin. — A la bonne heure !... Il ne s'agit que d'une affaire?...
Je marche I (A suivre.) Pierre Veber, illust. de Puppett.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Valeurs a lots
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 187 (4 Juin 1898), S. 3
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg