NOTES POUR UN ROM \N — ••• Je ne ferai pas de vieux os, pensait le chien en regar-
dant les restes du poulet qu'il s'apprêtait à dévorer.
— Quand la misère entre dans une maison, disait sentencieuse-
— Je vous suis supérieur en tout, disait-il, mais ma modestie ment le vieillard, c'est toujours mauvais signe,
m'empêche de l'avouer.__
En apercevant le buste de son mari, la marquise se précipita à ■ ' • La Sloire des B'rands Sommes n'atteint tout son éclat qu'après
ses pieds. *eur mort- H est évident que si Napoléon n'était pas mort, il nau-
— rait pas été enterré aux Invalides.
La jeune fille, avec sa facilité à voir tout en bleu, ne faisait plus ~~—
que des rêves roses. ... La marquise sauta sur l'occasion qui lui était offerte, avec
tant de vivacité, qu'elle se foula un pied.
C'était un démocrate exalté. Pendant la révolution de 1848 il _
avait usé un pantalon à crier : « Vive la République! » sur les bar- „ „ . . , . , , ,
ricades ... En se retrouvant face a face avec sa victime, le misérable
1- laissa immédiatement pousser sa barbe, pour ne pas être reconnu.
Il avait fait vœu de pauvreté, de chasteté et de bonhomie. -
- — Si je vous prête cette somme, lui dit l'usurier, c'est que je
Il avait eu deux enfants légitimes, trois naturels et un artificiel. vous Porte beaucoup d'intérêt.
_^ Et, en effet, il lui porta quatre-vingts pour cent.
Le médecin lui ayant ordonné de prendre ses deux potions
l'une dans un verre à Bordeaux, l'autre dans un verre à Madère, • • • 11 arriva> très inquiet, devant le rassemblement, redoutant un
il fit immédiatement ses malles pour se rendre dans ces deux accident, écoutant anxieusement les propos de la foule. On parlait
villes. d'une chute malheureuse, de trois côtes enfoncées. Plus de doute,
■ c'était son frère, son malheureux frère que ses forces avaient trahi!
... L'enfant était si appliqué qu'aussitôt après avoir achevé ses II poussa un cri d'angoisse... Mais il ne tarda pas à se rassurer en
études il entra dans celle d'un notaire. apprenant qu'il s'agissait d'un melon tombé de l'étalage d'une frui-
,_, tière. Lord Cheminot.
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dant les restes du poulet qu'il s'apprêtait à dévorer.
— Quand la misère entre dans une maison, disait sentencieuse-
— Je vous suis supérieur en tout, disait-il, mais ma modestie ment le vieillard, c'est toujours mauvais signe,
m'empêche de l'avouer.__
En apercevant le buste de son mari, la marquise se précipita à ■ ' • La Sloire des B'rands Sommes n'atteint tout son éclat qu'après
ses pieds. *eur mort- H est évident que si Napoléon n'était pas mort, il nau-
— rait pas été enterré aux Invalides.
La jeune fille, avec sa facilité à voir tout en bleu, ne faisait plus ~~—
que des rêves roses. ... La marquise sauta sur l'occasion qui lui était offerte, avec
tant de vivacité, qu'elle se foula un pied.
C'était un démocrate exalté. Pendant la révolution de 1848 il _
avait usé un pantalon à crier : « Vive la République! » sur les bar- „ „ . . , . , , ,
ricades ... En se retrouvant face a face avec sa victime, le misérable
1- laissa immédiatement pousser sa barbe, pour ne pas être reconnu.
Il avait fait vœu de pauvreté, de chasteté et de bonhomie. -
- — Si je vous prête cette somme, lui dit l'usurier, c'est que je
Il avait eu deux enfants légitimes, trois naturels et un artificiel. vous Porte beaucoup d'intérêt.
_^ Et, en effet, il lui porta quatre-vingts pour cent.
Le médecin lui ayant ordonné de prendre ses deux potions
l'une dans un verre à Bordeaux, l'autre dans un verre à Madère, • • • 11 arriva> très inquiet, devant le rassemblement, redoutant un
il fit immédiatement ses malles pour se rendre dans ces deux accident, écoutant anxieusement les propos de la foule. On parlait
villes. d'une chute malheureuse, de trois côtes enfoncées. Plus de doute,
■ c'était son frère, son malheureux frère que ses forces avaient trahi!
... L'enfant était si appliqué qu'aussitôt après avoir achevé ses II poussa un cri d'angoisse... Mais il ne tarda pas à se rassurer en
études il entra dans celle d'un notaire. apprenant qu'il s'agissait d'un melon tombé de l'étalage d'une frui-
,_, tière. Lord Cheminot.
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Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Petite mythologie parisienne - No II. Mars, Vénus et Flore
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 4.1897-1898, No. 195 (30 Juillet 1898), S. 2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg