LOUFOQUERIES
Etc.
Les avis, les on-dit, les conseils dont on
abreuvait journellement Raymond Ions ,
commençaient à l’énerver au point de le î eni
furieux.
C’était toujours la même rengaine;
marades s’occupaient un peu trop de ses
et gestes. S’il en rencontrait un:
— Bonjour, Raymond. Et cette littérature.
Ça va-t-il' un peu mieux?
Raymond répondait :
— Comme ci, comme ça.
— Où demeures-tu maintenant?
— Poste restante.
Et l’ami, de s’écrier ; (
— Poste restante! Ali! si j’étais à ta
Mais si j’avais tes idées, je voudrais Ç?
mille francs par mois; avan deux ans, J <-
cheval et voiture; je ferais passer les pic
partout... Tu ne peux donc pas entrer dans u^
journal aux appointements fixes"....-mj
ton talent...
— 11 est beau!
— Enfin, si j’étais toi...
- EU bien! si tu étais moi, lune serais pas
toi. Moi, c’est moi, et toi, tais-toi, car J.® •
nience à en avoir plein le dos! Vingt-cinq
Par jour, la même antienne, c’est a en ne _
i
(
m’écoutes, i’en ai assez, je ~~ . - t
. ’ •> ..... • __ io« murs esi
gagner
.’ aurais
loufoque; quand ce n’est.pas toi, <• r , ■
« -. lit p’atati, et patata; pourquoi te la^es-tu
monter le coup? » Et que sais-je? bon uieu ...
l’u m’écoutes, j’en ai assez, je ne veux I
rien entendre.' Si déjeuner tous les jours es
une maladie chronique, je suis malaue.
toi bien et laisse-moi tranquille. Au ie\ -
Sa colère était justifiée,'car la position n e
plus tenable. Son père lui avait coup *j.
yres. A chaque demande d’argent, i .
invariablement répondu : « Mon cher
viens do lire dans un dictionnaire ■ e
que « littérature rimait avec patuio t
r‘Clle)- " ■ . . Tl 1 " f- 1-
Oui, la position devenait critique. 111
lait prendre une détermination.
Raymond écrivit à son père ;
"Tu m’as dit souventes lois que j eci "ai a
à droite et à gauche,, au lieu de smvre la tra
dition de notre famille et de te succéder •
ton exploitation de guano, etqu ainsi je
nore le nom des Toussard. _
11 Pour t’être agréable, père, je P*1el\ s>, g
Partir do ce jour, un pseudonyme. Dans
lettres, je m’appellerai désormais . L. -
Le mois suivant, M. Toussard père i eijL'ûl
une énorme malle remplie d aimant
Sur tous se lisait, en tète :
« L’Almanach de... publie des chromques,
nouvelles et contes des auteurs les plus appie
niés du public. » ,
Suivaient deux cents noms toujours teimi
nés par le fameux pseudonyme de ltaynioni .
Etc., répété jusqu’à deux et trois 01 • . ;
quante revues, trois cents journaux
également parmi leurs collaborateurs . •
Le lendemain, nouvel envoi; M. ous®aio_
recevait une seconde lettre avec 1
gramme, détaché d'un important joui n •
, " L’Opéra se propose de remonter-JoMPJ,
de Méhul; Macbeth, de Verdi; Œdipe C
'onne, de Sacchini. '
" Mais le clou de cette année sera „
de Bergerac, de M. Edmond de Rostand, h,te.
Papa Toussard en fut estomaqué ,
grosses larmes orgueilleuses Pe}‘é nt
Paupières. 11 appela madame, et lui pr
le programme : R
- Regarde, ma chérie, comme notre K]r
*n°nd travaille... Tu vas lui envoyer cinqc
francs... Mais regarde donc : Et°s^n,Ustand,
11 collabore maintenant avec M. de
Georges Brandimbourg.
_ |jjen de ]a pUre coquetterie, Joséphine, de vous déshabiller complètement pour
prendre un bain de pieds. Dessin d’Abel Faivre.
i 4
Victimes de l’impôt sur l’alceol, les serpents interpellent.
Dessin de George
Etc.
Les avis, les on-dit, les conseils dont on
abreuvait journellement Raymond Ions ,
commençaient à l’énerver au point de le î eni
furieux.
C’était toujours la même rengaine;
marades s’occupaient un peu trop de ses
et gestes. S’il en rencontrait un:
— Bonjour, Raymond. Et cette littérature.
Ça va-t-il' un peu mieux?
Raymond répondait :
— Comme ci, comme ça.
— Où demeures-tu maintenant?
— Poste restante.
Et l’ami, de s’écrier ; (
— Poste restante! Ali! si j’étais à ta
Mais si j’avais tes idées, je voudrais Ç?
mille francs par mois; avan deux ans, J <-
cheval et voiture; je ferais passer les pic
partout... Tu ne peux donc pas entrer dans u^
journal aux appointements fixes"....-mj
ton talent...
— 11 est beau!
— Enfin, si j’étais toi...
- EU bien! si tu étais moi, lune serais pas
toi. Moi, c’est moi, et toi, tais-toi, car J.® •
nience à en avoir plein le dos! Vingt-cinq
Par jour, la même antienne, c’est a en ne _
i
(
m’écoutes, i’en ai assez, je ~~ . - t
. ’ •> ..... • __ io« murs esi
gagner
.’ aurais
loufoque; quand ce n’est.pas toi, <• r , ■
« -. lit p’atati, et patata; pourquoi te la^es-tu
monter le coup? » Et que sais-je? bon uieu ...
l’u m’écoutes, j’en ai assez, je ne veux I
rien entendre.' Si déjeuner tous les jours es
une maladie chronique, je suis malaue.
toi bien et laisse-moi tranquille. Au ie\ -
Sa colère était justifiée,'car la position n e
plus tenable. Son père lui avait coup *j.
yres. A chaque demande d’argent, i .
invariablement répondu : « Mon cher
viens do lire dans un dictionnaire ■ e
que « littérature rimait avec patuio t
r‘Clle)- " ■ . . Tl 1 " f- 1-
Oui, la position devenait critique. 111
lait prendre une détermination.
Raymond écrivit à son père ;
"Tu m’as dit souventes lois que j eci "ai a
à droite et à gauche,, au lieu de smvre la tra
dition de notre famille et de te succéder •
ton exploitation de guano, etqu ainsi je
nore le nom des Toussard. _
11 Pour t’être agréable, père, je P*1el\ s>, g
Partir do ce jour, un pseudonyme. Dans
lettres, je m’appellerai désormais . L. -
Le mois suivant, M. Toussard père i eijL'ûl
une énorme malle remplie d aimant
Sur tous se lisait, en tète :
« L’Almanach de... publie des chromques,
nouvelles et contes des auteurs les plus appie
niés du public. » ,
Suivaient deux cents noms toujours teimi
nés par le fameux pseudonyme de ltaynioni .
Etc., répété jusqu’à deux et trois 01 • . ;
quante revues, trois cents journaux
également parmi leurs collaborateurs . •
Le lendemain, nouvel envoi; M. ous®aio_
recevait une seconde lettre avec 1
gramme, détaché d'un important joui n •
, " L’Opéra se propose de remonter-JoMPJ,
de Méhul; Macbeth, de Verdi; Œdipe C
'onne, de Sacchini. '
" Mais le clou de cette année sera „
de Bergerac, de M. Edmond de Rostand, h,te.
Papa Toussard en fut estomaqué ,
grosses larmes orgueilleuses Pe}‘é nt
Paupières. 11 appela madame, et lui pr
le programme : R
- Regarde, ma chérie, comme notre K]r
*n°nd travaille... Tu vas lui envoyer cinqc
francs... Mais regarde donc : Et°s^n,Ustand,
11 collabore maintenant avec M. de
Georges Brandimbourg.
_ |jjen de ]a pUre coquetterie, Joséphine, de vous déshabiller complètement pour
prendre un bain de pieds. Dessin d’Abel Faivre.
i 4
Victimes de l’impôt sur l’alceol, les serpents interpellent.
Dessin de George
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
- C’est bien de la pure coquetterie, Joséphine, de vous déshabiller complètement pour prendre un bain de pieds.;
Victime de l’impôt sur l’alcool, les serpents interpellent.
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1898
Entstehungsdatum (normiert)
1893 - 1903
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)