(le prévenir nos maîtres. En temps ordinaire, il nous était permis
de rester dehors jusqu’à neuf heures. Passé ce délai, les retarda-
taires devaient seulement dire leur nom au concierge. Le directeur
changeait, du reste, fréquemment ce modeste fonctionnaire; le trai-
tement était, sans doute, insuffisant, car je ne vis jamais, on ren-
trant, deux jours de suite la même figure.
On se montrait avec nous d'une douceur extrême. Je n’en veux
pour exemple que l’histoire d’un jeune homme appelé Émile qui
entra en même temps que moi au pensionnat. Ses parents, inquiets
de son caractère libre et difficile, entendant, d’autre part, dire
monts et merveilles du système d’éducation adopté dans notre pen-
sion, l’avaient engagé à y entrer pour quatre ans.
Dès son arrivée, Emile refusa de prendre part à nos travaux en
commun. Notre directeur, ne voulant pour rien au monde le con-
trarier, lui fit donner une éducation particulière et le logea-dans un
II, NE FAUT PAS JUGER LES GENS SUR L’APPARENCE (Silhouettes modernes)
M. Pierre Carré, M. Poëte, Legrand premier rôle Un simple spectateur Un paisible voyageur. Un voleur de grands
le poète bien connu. géomètre. du théâtre forain Zanfretta. de ce théâtre. chemins.
5-
Un dangereux repris Un noilorable Le commandant Lava- M. Pruneau, Un écrivain Un membre actif de l.i société de
de justice. commercent. chon, retiré des affaires, épicier retraité. de race. gymnastique de Bécon-les-Bruyères
M. Mangeapoil, employé l’oitrinasse, le fameux Auguste, Taillardini, le célèbre Un infâme bourgeois. Un grand artiste,
de bureau. , tueur de panthères. marchand maître d’armes italien.
de vins.
petit pavillon séparé, attenant à la pension. Mais comme, au bout
de trois mois, Emile persistait dans ses résolutions, notre directeur,
craignant pour sa santé, l’envoya à la succursale, en Algérie. Tant
de prévenances eussent sans doute porté leurs fruits si, par malheur,
Emile ne s’ôtait tué un beau jour en tombant sur une route qu’on
était en train d’empierrer. Quand on apprit cette triste fin au pen-
sionnat, plusieurs d’entre nous s’efforcèrent d’en rire, tant ils
avaient à cœur de dissiper le profond chagrin de notre directeur.
Je ne restai qu’un an dans cet établissement, en raison de mes
éludes antérieures.
J’en emportai le meilleur souvenir. Mes parents m’avaient telle-
ment habitué à considérer les choses sous leur jour le plus agréable,
que je ne voulus qu’à grand’peine me rendre à l’évidence lorsqu’on
m’annonça que j’étais resté tout bonnement un an au régiment.
W. de Pawlowski.
Dessin de Delaw.
de rester dehors jusqu’à neuf heures. Passé ce délai, les retarda-
taires devaient seulement dire leur nom au concierge. Le directeur
changeait, du reste, fréquemment ce modeste fonctionnaire; le trai-
tement était, sans doute, insuffisant, car je ne vis jamais, on ren-
trant, deux jours de suite la même figure.
On se montrait avec nous d'une douceur extrême. Je n’en veux
pour exemple que l’histoire d’un jeune homme appelé Émile qui
entra en même temps que moi au pensionnat. Ses parents, inquiets
de son caractère libre et difficile, entendant, d’autre part, dire
monts et merveilles du système d’éducation adopté dans notre pen-
sion, l’avaient engagé à y entrer pour quatre ans.
Dès son arrivée, Emile refusa de prendre part à nos travaux en
commun. Notre directeur, ne voulant pour rien au monde le con-
trarier, lui fit donner une éducation particulière et le logea-dans un
II, NE FAUT PAS JUGER LES GENS SUR L’APPARENCE (Silhouettes modernes)
M. Pierre Carré, M. Poëte, Legrand premier rôle Un simple spectateur Un paisible voyageur. Un voleur de grands
le poète bien connu. géomètre. du théâtre forain Zanfretta. de ce théâtre. chemins.
5-
Un dangereux repris Un noilorable Le commandant Lava- M. Pruneau, Un écrivain Un membre actif de l.i société de
de justice. commercent. chon, retiré des affaires, épicier retraité. de race. gymnastique de Bécon-les-Bruyères
M. Mangeapoil, employé l’oitrinasse, le fameux Auguste, Taillardini, le célèbre Un infâme bourgeois. Un grand artiste,
de bureau. , tueur de panthères. marchand maître d’armes italien.
de vins.
petit pavillon séparé, attenant à la pension. Mais comme, au bout
de trois mois, Emile persistait dans ses résolutions, notre directeur,
craignant pour sa santé, l’envoya à la succursale, en Algérie. Tant
de prévenances eussent sans doute porté leurs fruits si, par malheur,
Emile ne s’ôtait tué un beau jour en tombant sur une route qu’on
était en train d’empierrer. Quand on apprit cette triste fin au pen-
sionnat, plusieurs d’entre nous s’efforcèrent d’en rire, tant ils
avaient à cœur de dissiper le profond chagrin de notre directeur.
Je ne restai qu’un an dans cet établissement, en raison de mes
éludes antérieures.
J’en emportai le meilleur souvenir. Mes parents m’avaient telle-
ment habitué à considérer les choses sous leur jour le plus agréable,
que je ne voulus qu’à grand’peine me rendre à l’évidence lorsqu’on
m’annonça que j’étais resté tout bonnement un an au régiment.
W. de Pawlowski.
Dessin de Delaw.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Il ne faut pas juger les gens sur l'apparence (Silhouettes modernes)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum (normiert)
1899 - 1899
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 225 (25 Février 1899), S. 4
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg