,89ipril£60 Si
n’était jamais trouvée par le fils
es iiwiisons
Mais leur pantoufle de verre
du roi.
Car bien que cette histoire se passe autrefois, il n’y avait plus de
fées.
Après avoir peiné courageusement d’une Saint-Syl vestre à l’autre,
elles recevaient pour tout salaire trois écus par an et une paire de
sabots à la Chandeleur.
De toutes les servantes d’auberge, la petite Alice était sûrement
la plus malheureuse.
C’était dans un village perdu au milieu des bois. Le:
s’éparpillaient sur la grand’route qui traversait la forêt.
Le clocher de l’église se confondait avec le haut des
grands chênes. D’ailleurs, il était couvert de motissé,
comme eux.
C’est là que vivait la petite Alice, et elle était servante
d’auberge, sans que personne sût comment. Des gens
pensaient que c’était l’enfant abandonnée par un grand
seigneur et qu’elle serait princesse un jour.
Mais, en attendant, sa vie se passait dans une grande
frappant sur les tables de grands coups de poing, et elle
craignait, en marchant, de laisser tomber la mousse.
Dans la journée, quand les valets sont aux champs et que les rouliers
des champignons dans la forêt.
Elle avait ainsi fait la connaissance d’un certain nombre d’oiseaux.
En ce temps-là, les servantes d’auberge ôtaient très malheu-
reuses.
Si malheureuses que vous ne pouvez pas l’imaginer.
11 leur fallait se lever à l’aube, aussitôt que le coq avait chanté.
Sinon, la vieille mégère d’aubergiste venait les réveiller à coups de
balai. Tout le jour elles travaillaient, servant les soldats et les pay-
sans, lavant des brocs, tirant la bière, allumant les pipes. Bien
heureuses quand, le soir venu, on leur permettait de se blottir dans
le coin du feu, comme de pauvres Cendrillons.
cuisine obscure, puis on l’appelait de la salle, en
accourait, portant des brocs de .bière, dont , elle
ne passent plus, on l’envoyait avec un panier chercher
Et, en vérité, au milieu des bois, il fallait une oreille bien exercée pour distinguer ses paroles
de leur chant.
Elle était, en outre, aussi jolie de figure que de voix.
C’est pour cela qu’au village, tout le monde la détestait, de même que les.vieilles fermières,
qui n’osent plus danser, cassées et ridicules, aux assemblées, détestent les violoneux.
Le dimanche, Alice partait toute seule, et s’en allait sous les arbres, très loin, aux endroits
où personne ne va jamais.
On n’osait pas, en effet, traverser le milieu de la forêt, à cause des loups.
Car, s’il n’y avait plus de fées, il y avait encore des loups.
La petite fille était sûre, du moins, de ne rencontrer là ni le vieux meunier, qui lui faisait pour de la noyer chaque fois qu’elle
passait près du moulin, ni le bedeau à longue perruque qui, dans la rue, la menaçait de sa canne, ni les enfants du village qui lui
jetaient sans cesse des pierres parce qu’elle était jolie.
Elle n’avait un peu de repos que les dimanches et les jours de fête.
Or, cette année, la Chandeleur tomba justement un dimanche. Les villageoises, toute la semaine précédente, firent de grands pré-
paratifs. On lava les salles à grande eau, et les cuivres furent frottés avec énergie.
On avait commencé, trois mois avant, à engraisser les oies.
n’était jamais trouvée par le fils
es iiwiisons
Mais leur pantoufle de verre
du roi.
Car bien que cette histoire se passe autrefois, il n’y avait plus de
fées.
Après avoir peiné courageusement d’une Saint-Syl vestre à l’autre,
elles recevaient pour tout salaire trois écus par an et une paire de
sabots à la Chandeleur.
De toutes les servantes d’auberge, la petite Alice était sûrement
la plus malheureuse.
C’était dans un village perdu au milieu des bois. Le:
s’éparpillaient sur la grand’route qui traversait la forêt.
Le clocher de l’église se confondait avec le haut des
grands chênes. D’ailleurs, il était couvert de motissé,
comme eux.
C’est là que vivait la petite Alice, et elle était servante
d’auberge, sans que personne sût comment. Des gens
pensaient que c’était l’enfant abandonnée par un grand
seigneur et qu’elle serait princesse un jour.
Mais, en attendant, sa vie se passait dans une grande
frappant sur les tables de grands coups de poing, et elle
craignait, en marchant, de laisser tomber la mousse.
Dans la journée, quand les valets sont aux champs et que les rouliers
des champignons dans la forêt.
Elle avait ainsi fait la connaissance d’un certain nombre d’oiseaux.
En ce temps-là, les servantes d’auberge ôtaient très malheu-
reuses.
Si malheureuses que vous ne pouvez pas l’imaginer.
11 leur fallait se lever à l’aube, aussitôt que le coq avait chanté.
Sinon, la vieille mégère d’aubergiste venait les réveiller à coups de
balai. Tout le jour elles travaillaient, servant les soldats et les pay-
sans, lavant des brocs, tirant la bière, allumant les pipes. Bien
heureuses quand, le soir venu, on leur permettait de se blottir dans
le coin du feu, comme de pauvres Cendrillons.
cuisine obscure, puis on l’appelait de la salle, en
accourait, portant des brocs de .bière, dont , elle
ne passent plus, on l’envoyait avec un panier chercher
Et, en vérité, au milieu des bois, il fallait une oreille bien exercée pour distinguer ses paroles
de leur chant.
Elle était, en outre, aussi jolie de figure que de voix.
C’est pour cela qu’au village, tout le monde la détestait, de même que les.vieilles fermières,
qui n’osent plus danser, cassées et ridicules, aux assemblées, détestent les violoneux.
Le dimanche, Alice partait toute seule, et s’en allait sous les arbres, très loin, aux endroits
où personne ne va jamais.
On n’osait pas, en effet, traverser le milieu de la forêt, à cause des loups.
Car, s’il n’y avait plus de fées, il y avait encore des loups.
La petite fille était sûre, du moins, de ne rencontrer là ni le vieux meunier, qui lui faisait pour de la noyer chaque fois qu’elle
passait près du moulin, ni le bedeau à longue perruque qui, dans la rue, la menaçait de sa canne, ni les enfants du village qui lui
jetaient sans cesse des pierres parce qu’elle était jolie.
Elle n’avait un peu de repos que les dimanches et les jours de fête.
Or, cette année, la Chandeleur tomba justement un dimanche. Les villageoises, toute la semaine précédente, firent de grands pré-
paratifs. On lava les salles à grande eau, et les cuivres furent frottés avec énergie.
On avait commencé, trois mois avant, à engraisser les oies.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Les Sabots de la chandeleur
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum (normiert)
1899 - 1899
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 231 (8 Avril 1899), S. 2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg