ÉCHO DES COURSES
• Eh bien, vous-là, vous ne chargez pas?
• Vous attendrez tout de même bien que je voie si mon cheval arrive!
Dessin de J. Uépaquit.
I
■
L’homme qui sait reconnaître ses torts Pas sans avoir enten£u parier.de Bochard.
' — Bochard le cocu?
Vous y êtes... Quand ledit Bochard com-
— J’ai mes défauts, tout comme un autre,
répète volontiers Lagourdy, mais je sais re-
connaître mes torts...
Lagourdy fut longtemps l’ami, l’inséparable
de Bochard, du gros Bochard. Vous n’êtes
mit l’imprudence d’épouser Mllc Angèle Bi-
saleuil, Lagourdy étendit le bras avec solen-
nité pour dire à Bochard :
— La femme d’un ami... c’est sacré!...
Treize mois plus tard, un accident fâcheux
devait terrasser ce pauvre Lagourdy. Une
perte subite de la mémoire venait totalement
de lui faire oublier tout ce qu’Angèle Bo-
chard, née Bisaleuil, pouvait bien avoir de
sacré.
FEUILLETON DU RIRE
(1)
LE GRENADIER LA FUREUR
EN POMÉRANIE
V’ià l’affaire que le grenadier z’à cheval La Fureur (dont au-
quel) m’a z’à moi contée et racontée, n’a propos
du cheval qu’avait les pieds dans la sable, en
présence de mon oncle, la fois qu’il y avait
sur la table un gigot n’avec des pissenlits; à
preuve que ma tante a vu que c’était pas vrai
qu’il était trop cuit, et que la bouteille ori a
tari. Dont auquel, suffit! car le buffet était
garni. La cave aussi.
— Donc, bien avant, par-devant qu’on ait
z’étè gris, oui mon p’tit, il
faut, qu’a dit le grenadier
La Fureur, dit-il, que je te
conte une histoire de pays.
« Rapport qu’elle m’est
z’arrivée dans une sorte de
pays qui n’est pas, comme
qui dirait, situé par ici,
dont auquel, n’esl-ce pas?
il suffit, car on l’appelait
quand on voulait Suédoise
Poméranie.
(i Tu vois ça d’ici ?
— Oui, que j’dis, pardi!
— Donc, que j’dis, je ne
m’étais pas défié de la chose
du pourquoi qu’on l’appelait
Poméranie, oui mon p’tit.
« Mais, pour ce qui est qu’on l’appelait
n'aussi Suédoise, c’est surtout rapport qu’elle
était située, comme qui dirait, z’en plein sur
le continent.
« Même que ce n’est devenu d’appartenir
à d’autres que depuis les traités. Dont aux-
quels, suffit !
« N’est-ce pas, mon p’tit ?
—• Oui, l’ami, c’est compris !
— Donc, pour de bon et pour cette fois
seulement, prenant et surprenant, que c’était
dans l’an de grâce prenant jour pour jour de
l’an de l’année de 1807.
« En calendrier connu, ça va de soit! dont
auquel j’ons fait et je fons encore le signe
delà croix, romain, grégorien,z’etapprouvé,
c’est tapé!
« Vu que l’autre calendrier, l’était peut-
être, comme qui dirait, plus lastingué sj’et
distingué.
(Quand on y distinguait !)
n N'importe, qu’il y manquait les noms,
d’où ce qu’il arrivait z’à tout propos des
affaires trop gênantes pour les ceux qu’a de la famille, et pareil-
lement mêmoment pour les tous ceux autres qui n’avaient pas
tant de famille, rapport à la n de ce que » z’il n’y avait plus
tant seulement moyen de savoir le « quand que c'est que c’était « la
fête à Jeanne, à Louise, à Catherine ou à Marie, à grand-père, à
maman ou à marraine...
u — Eh! doucement, que j’dis...
« — Car le voilà, papa, l’embarras du pot de fleurs 1
ii Tout à l’heure !
« Donc, encore, l’Empereur Napoléon, premier du nom, ci-devant
Consul à vie,général aux armées, et même ci-devant canonnier, Bo-
i
• Eh bien, vous-là, vous ne chargez pas?
• Vous attendrez tout de même bien que je voie si mon cheval arrive!
Dessin de J. Uépaquit.
I
■
L’homme qui sait reconnaître ses torts Pas sans avoir enten£u parier.de Bochard.
' — Bochard le cocu?
Vous y êtes... Quand ledit Bochard com-
— J’ai mes défauts, tout comme un autre,
répète volontiers Lagourdy, mais je sais re-
connaître mes torts...
Lagourdy fut longtemps l’ami, l’inséparable
de Bochard, du gros Bochard. Vous n’êtes
mit l’imprudence d’épouser Mllc Angèle Bi-
saleuil, Lagourdy étendit le bras avec solen-
nité pour dire à Bochard :
— La femme d’un ami... c’est sacré!...
Treize mois plus tard, un accident fâcheux
devait terrasser ce pauvre Lagourdy. Une
perte subite de la mémoire venait totalement
de lui faire oublier tout ce qu’Angèle Bo-
chard, née Bisaleuil, pouvait bien avoir de
sacré.
FEUILLETON DU RIRE
(1)
LE GRENADIER LA FUREUR
EN POMÉRANIE
V’ià l’affaire que le grenadier z’à cheval La Fureur (dont au-
quel) m’a z’à moi contée et racontée, n’a propos
du cheval qu’avait les pieds dans la sable, en
présence de mon oncle, la fois qu’il y avait
sur la table un gigot n’avec des pissenlits; à
preuve que ma tante a vu que c’était pas vrai
qu’il était trop cuit, et que la bouteille ori a
tari. Dont auquel, suffit! car le buffet était
garni. La cave aussi.
— Donc, bien avant, par-devant qu’on ait
z’étè gris, oui mon p’tit, il
faut, qu’a dit le grenadier
La Fureur, dit-il, que je te
conte une histoire de pays.
« Rapport qu’elle m’est
z’arrivée dans une sorte de
pays qui n’est pas, comme
qui dirait, situé par ici,
dont auquel, n’esl-ce pas?
il suffit, car on l’appelait
quand on voulait Suédoise
Poméranie.
(i Tu vois ça d’ici ?
— Oui, que j’dis, pardi!
— Donc, que j’dis, je ne
m’étais pas défié de la chose
du pourquoi qu’on l’appelait
Poméranie, oui mon p’tit.
« Mais, pour ce qui est qu’on l’appelait
n'aussi Suédoise, c’est surtout rapport qu’elle
était située, comme qui dirait, z’en plein sur
le continent.
« Même que ce n’est devenu d’appartenir
à d’autres que depuis les traités. Dont aux-
quels, suffit !
« N’est-ce pas, mon p’tit ?
—• Oui, l’ami, c’est compris !
— Donc, pour de bon et pour cette fois
seulement, prenant et surprenant, que c’était
dans l’an de grâce prenant jour pour jour de
l’an de l’année de 1807.
« En calendrier connu, ça va de soit! dont
auquel j’ons fait et je fons encore le signe
delà croix, romain, grégorien,z’etapprouvé,
c’est tapé!
« Vu que l’autre calendrier, l’était peut-
être, comme qui dirait, plus lastingué sj’et
distingué.
(Quand on y distinguait !)
n N'importe, qu’il y manquait les noms,
d’où ce qu’il arrivait z’à tout propos des
affaires trop gênantes pour les ceux qu’a de la famille, et pareil-
lement mêmoment pour les tous ceux autres qui n’avaient pas
tant de famille, rapport à la n de ce que » z’il n’y avait plus
tant seulement moyen de savoir le « quand que c'est que c’était « la
fête à Jeanne, à Louise, à Catherine ou à Marie, à grand-père, à
maman ou à marraine...
u — Eh! doucement, que j’dis...
« — Car le voilà, papa, l’embarras du pot de fleurs 1
ii Tout à l’heure !
« Donc, encore, l’Empereur Napoléon, premier du nom, ci-devant
Consul à vie,général aux armées, et même ci-devant canonnier, Bo-
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Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Écho des courses; Le grenadier la fureur en Poméranie
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum (normiert)
1899 - 1899
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 242 (24 Juin 1899), S. 2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg