AVENTUBES IDE PARIS
LA LOI SUR LES ACCIDENTS
IDYLLE
Après la valse, en vous disant
Je ne sais plus quelle fadaise,
Je vous trouvai l’air séduisant
Et me sentis tout rempli d’aise.
Vers minuit, m’étant enhardi,
En vous quittant je vous ai dit :
« Demain, soyez à la fenêtre? »
Vous m’avez répondu : « Peut-être. »
Et, ce demain-là, palpitant,
Je suis allô dans votre rue.
J’y fis, pendant un bon instant,
Pour vos beaux yeux, le pied de grue.
Avant qu’eût bougé le rideau,
J’eus le temps d’écrire un rondeau !...
Je demandai : « Vous reverrai-je? »
Vous m’avez répondu : « Que sais-je? »
Mais je revins le lendemain.
Je m’entête quand je m’entiche.
Et j’attendis (c’est inhumain !)
Le temps d’écrire un acrostiche!...
Alors,je me suis décidé;
J’ai frappé, puis j'ai demandé :
« L’amour va-t-il se mettre en route? »
Vous m’avez répondu : « J’en doute. »
Ah! d’honneur! vous m’intéressiez!
Peut-être... Que sais-je ?... J'en doute...
Ainsi, dans mon cœur vous versiez
Du scepticisme, goutte à goutte...
Et, brûlant mes vaisseaux, un jour,
Je vous dis : « Quand, ma chère amour,
« A vos rigueurs ferez-vous trêve? «
Vous m’avez répondu : « J’y rêve... »
Pour le coup, c’était excessif;
Et, remâchant cotte réponse,
Je m’en retournai, tout pensif,
Songeant à part moi : « J’y renonce. »
Je repassai pourtant le soir,
Et vous dis : «■ Allez-vous asseoir !
« Je suis las de votre système. «
Vous m’avez répondu : « Je t’aime! »
Très justement abasourdi
Par cette brusque volte-face,
Tout haletant, je vous ai dit ;
« Voyons, que faut-il que je fasse
h Pour vous prouver combien mon cœur
« Subit votre charme vainqueur?...
« Parlez... Que voulez-vous, Thérèse? »
Vous m’avez répondu : « D’là braise 1 »
De point en point désappointé
Par cette riposte énergique,
Je demeurais tout démonté
Sous votre regard ironique...
Mais, soudain, prenant mon parti,
De la place je suis parti.
Tu crias : « Quoi ! vous partez, Charles? >■
Et je t’ai répondu : « Tu parles! »
Georges Docquois.
— Chouette! me v’ia rentier! Dessin de B. iubier-
— Aux propositions déshonnêtes quo je lui faisais dans le fiacre qui nous emmenait, la
.marquise baissa...
— Les yeux!
~ Non, le store. Dessin de Défaquk.
LE PROCHAIN BAGXLLE
Fleurdelys, mon vieil ami Fleurdelys a par-
fois des accès de royalisme déformant.
On parlait l’autre jour du mot fameux de
ce prieur qui, apprenant que Louis XV venait
de mourir de la petite vérole, déclara sen-
tencieusement r i. Rien n’est petit chez les
grands ! » — quand le docteur Massacre prit
la parole et nous dit :
h Sachez-le, messieurs, nous sommes à la
veille d’une découverte qui peut-être va met-
tre fin aux ravages de la terrible maladie à
laquelle dut sa fortune mon illustre confrère
Ricord. Le bacille, en effet, sera bientôt connu
de ce mal d’amour que rapportèrent nos che-
valiers de Palestine et dont un bienheureux
vaccin préservera dès lors l'humanité souf-
frante. »
Alors Fleurdelys de s’écrier de la meilleure
foi du monde :
— Quel malheur que ce virus n'ait pas été
découvert deux siècles plus tôt !
-- Pourquoi « deux siècles » fimes-noüs
intrigués?
Dessin de Dépaquii.
LA LOI SUR LES ACCIDENTS
IDYLLE
Après la valse, en vous disant
Je ne sais plus quelle fadaise,
Je vous trouvai l’air séduisant
Et me sentis tout rempli d’aise.
Vers minuit, m’étant enhardi,
En vous quittant je vous ai dit :
« Demain, soyez à la fenêtre? »
Vous m’avez répondu : « Peut-être. »
Et, ce demain-là, palpitant,
Je suis allô dans votre rue.
J’y fis, pendant un bon instant,
Pour vos beaux yeux, le pied de grue.
Avant qu’eût bougé le rideau,
J’eus le temps d’écrire un rondeau !...
Je demandai : « Vous reverrai-je? »
Vous m’avez répondu : « Que sais-je? »
Mais je revins le lendemain.
Je m’entête quand je m’entiche.
Et j’attendis (c’est inhumain !)
Le temps d’écrire un acrostiche!...
Alors,je me suis décidé;
J’ai frappé, puis j'ai demandé :
« L’amour va-t-il se mettre en route? »
Vous m’avez répondu : « J’en doute. »
Ah! d’honneur! vous m’intéressiez!
Peut-être... Que sais-je ?... J'en doute...
Ainsi, dans mon cœur vous versiez
Du scepticisme, goutte à goutte...
Et, brûlant mes vaisseaux, un jour,
Je vous dis : « Quand, ma chère amour,
« A vos rigueurs ferez-vous trêve? «
Vous m’avez répondu : « J’y rêve... »
Pour le coup, c’était excessif;
Et, remâchant cotte réponse,
Je m’en retournai, tout pensif,
Songeant à part moi : « J’y renonce. »
Je repassai pourtant le soir,
Et vous dis : «■ Allez-vous asseoir !
« Je suis las de votre système. «
Vous m’avez répondu : « Je t’aime! »
Très justement abasourdi
Par cette brusque volte-face,
Tout haletant, je vous ai dit ;
« Voyons, que faut-il que je fasse
h Pour vous prouver combien mon cœur
« Subit votre charme vainqueur?...
« Parlez... Que voulez-vous, Thérèse? »
Vous m’avez répondu : « D’là braise 1 »
De point en point désappointé
Par cette riposte énergique,
Je demeurais tout démonté
Sous votre regard ironique...
Mais, soudain, prenant mon parti,
De la place je suis parti.
Tu crias : « Quoi ! vous partez, Charles? >■
Et je t’ai répondu : « Tu parles! »
Georges Docquois.
— Chouette! me v’ia rentier! Dessin de B. iubier-
— Aux propositions déshonnêtes quo je lui faisais dans le fiacre qui nous emmenait, la
.marquise baissa...
— Les yeux!
~ Non, le store. Dessin de Défaquk.
LE PROCHAIN BAGXLLE
Fleurdelys, mon vieil ami Fleurdelys a par-
fois des accès de royalisme déformant.
On parlait l’autre jour du mot fameux de
ce prieur qui, apprenant que Louis XV venait
de mourir de la petite vérole, déclara sen-
tencieusement r i. Rien n’est petit chez les
grands ! » — quand le docteur Massacre prit
la parole et nous dit :
h Sachez-le, messieurs, nous sommes à la
veille d’une découverte qui peut-être va met-
tre fin aux ravages de la terrible maladie à
laquelle dut sa fortune mon illustre confrère
Ricord. Le bacille, en effet, sera bientôt connu
de ce mal d’amour que rapportèrent nos che-
valiers de Palestine et dont un bienheureux
vaccin préservera dès lors l'humanité souf-
frante. »
Alors Fleurdelys de s’écrier de la meilleure
foi du monde :
— Quel malheur que ce virus n'ait pas été
découvert deux siècles plus tôt !
-- Pourquoi « deux siècles » fimes-noüs
intrigués?
Dessin de Dépaquii.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum (normiert)
1899 - 1899
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 5.1898-1899, No. 246 (22 Juillet 1899), S. 3
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg