PRÉPARATIFS di3 VOYAGE
— Ci m'a dit qu'à Paris les femmes devaient
savoir porter la toilette: il n'e^t pas mauvais de
m'entrai.n-r un peu... Dessin d'ÀVELOï,
LES PETITS VAUDEVILLES
isr t délit
Le décor ordinaire des adultères bourgeois; dans le Ut saccagé. Madame et l'Amant
viennent de se faire subir des outrages qui, on a tout lieu de le croire, ne seront
pas les derniers.
L'amant. — Qui q i va donner une bonne bise à sa Loute aimée? C'est Mirai! (Le
bruit d'un baiser e/nq'ie dans les ténèbres de la chambre.)
madame. — Pas si fjj-t, mon chéri, la femme de chambre pourrait nous entendre.
l'amant. — La femme de chambre? Tu n'y penses pas!... Elle couche au sixième...
trois étages au-dessus de nous... Ah! par exemple, si elle entendait, celle-là, elle
n'aurait pas, pomme on dit, les oreilles nickelées,
madame. — Je t'en prie, ne plaisante pas... J'ai toujours peur qu'on nous surprenne.
l'amant.. — Qui? qui ?
madame.' — Kiki?. . je connais pas.
l'amant. — Mais non, qui?... Je te demande qui peut nous surprendre?
madame. — Mon mari!
l'amant. — Ton mari... Ah! le bon billet!... Tu sais bien qu'il est à son tripot, d'où
il ne revient qu'à deux hey.res du matin... Et il est à peine onze heures.
— Et maintenant, mon cher, si nous faisions une poule?...
Dessin rte Valéry Molles.
madame. — Ça ne fait rien... je ne suis pas tranquille... j'ai des pressentiments.
l'amant. — Moi, les pressentiments, je m'asseois dessus.
madame. — Aïe! tu t'asseois sur moi.
l'amant. — Petite chérie, va!... Alors, comme ça, on a le taf?
madame. — Mais non, je suis prudente... il ne faut qu'une fois pour se faire pincer.
Tiens! ce matin encore, j'ai lu dans mon journal un drame passionnel : un mari
outragé qui s'est vengé.
l'amant. — Il a tué sa femme?
madame. — Non... l'amant!
l'amant, pas rassuré. — Bigre!
madame. — Écoute, si tu voulais être bien gentil tu t'en irais.
l'amant. — Déjà!... On s'est à peine dit bonjour... Encore une petilo bise!
(On entend un bruit de pas dans l'escalier.)
madame. — Ah! mon Dieu! c'est lui!
l'amant, déjà à bas du lit. — Ton mari? Allons donc!
(Une clé grince dans la serrure, Monsieur fait son entrée dans la chambre.)
madame, affolée. — Nous sommes perdus! (Elle se cache sous les draps.)
monsieur, très calme, comme il sied à un homme du monde. — Ah! ah! je m'en
doutais... j'avais trop de veine au cercle.
— Ci m'a dit qu'à Paris les femmes devaient
savoir porter la toilette: il n'e^t pas mauvais de
m'entrai.n-r un peu... Dessin d'ÀVELOï,
LES PETITS VAUDEVILLES
isr t délit
Le décor ordinaire des adultères bourgeois; dans le Ut saccagé. Madame et l'Amant
viennent de se faire subir des outrages qui, on a tout lieu de le croire, ne seront
pas les derniers.
L'amant. — Qui q i va donner une bonne bise à sa Loute aimée? C'est Mirai! (Le
bruit d'un baiser e/nq'ie dans les ténèbres de la chambre.)
madame. — Pas si fjj-t, mon chéri, la femme de chambre pourrait nous entendre.
l'amant. — La femme de chambre? Tu n'y penses pas!... Elle couche au sixième...
trois étages au-dessus de nous... Ah! par exemple, si elle entendait, celle-là, elle
n'aurait pas, pomme on dit, les oreilles nickelées,
madame. — Je t'en prie, ne plaisante pas... J'ai toujours peur qu'on nous surprenne.
l'amant.. — Qui? qui ?
madame.' — Kiki?. . je connais pas.
l'amant. — Mais non, qui?... Je te demande qui peut nous surprendre?
madame. — Mon mari!
l'amant. — Ton mari... Ah! le bon billet!... Tu sais bien qu'il est à son tripot, d'où
il ne revient qu'à deux hey.res du matin... Et il est à peine onze heures.
— Et maintenant, mon cher, si nous faisions une poule?...
Dessin rte Valéry Molles.
madame. — Ça ne fait rien... je ne suis pas tranquille... j'ai des pressentiments.
l'amant. — Moi, les pressentiments, je m'asseois dessus.
madame. — Aïe! tu t'asseois sur moi.
l'amant. — Petite chérie, va!... Alors, comme ça, on a le taf?
madame. — Mais non, je suis prudente... il ne faut qu'une fois pour se faire pincer.
Tiens! ce matin encore, j'ai lu dans mon journal un drame passionnel : un mari
outragé qui s'est vengé.
l'amant. — Il a tué sa femme?
madame. — Non... l'amant!
l'amant, pas rassuré. — Bigre!
madame. — Écoute, si tu voulais être bien gentil tu t'en irais.
l'amant. — Déjà!... On s'est à peine dit bonjour... Encore une petilo bise!
(On entend un bruit de pas dans l'escalier.)
madame. — Ah! mon Dieu! c'est lui!
l'amant, déjà à bas du lit. — Ton mari? Allons donc!
(Une clé grince dans la serrure, Monsieur fait son entrée dans la chambre.)
madame, affolée. — Nous sommes perdus! (Elle se cache sous les draps.)
monsieur, très calme, comme il sied à un homme du monde. — Ah! ah! je m'en
doutais... j'avais trop de veine au cercle.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Préparatifs de voyage; Et maintenant, mon cher, si nous faisions une poule?...
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: - On m’a dit qu’à Paris les femmes devaient savoir porter la toilette: il n’est pas mauvais de m’entraîner un peu…
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1902
Entstehungsdatum (normiert)
1897 - 1907
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, 9.1902-1903, No. 420 (22 Novembre 1902), S. bt
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg