Le rire: journal humoristique (9.1902-1903 (Nr. 417-430))

Mme Félicité Lamouilleite était une caillette blonde fort
agréable à la vue, mais qui ne semblait pas avoir 'inventé le
détonateur à picrate.

Les séances de pose avaient lieu dans un petit salon moclleu-
sement capitonné, et, dés le troisième jour, elles élaient'coupècs
d'amusants papotages sur des divans propices.

Ali ! ces divans ! quels bons conducteurs d'électricité adulté-
rine !

Mais passons ! d'autant que ce sont là des choses où le chro-
niqueur n'a pas à mettre le nez.

L'œuvre terminée, M. Lamouillette l'ut satisfait. Il le fut dans
toute l'acception du mot.

— Maintenant, dit-il, à mon tour! Mais, pour garder la couleuï
locale, vous allez me peindre dans la prairie où vous avez déjà
peint ma vache.

John Docre se remit au travail; et, comme cette fois, il n'avait
plus les mêmes raisons de lambiner, le portrait fut confectionné
presque aussi vite qu'une tourte.

— Eh bien! comment le trouvez-vous? s'informa cet animal de
peintre animalier en se frottant les mains.

— Pas mal... pas mal... mais il manque quelque chose.

— Voulez-vous que j'ajoute une nouvelle couche?

— Non! ma couche me suffit. Tenez! c'est par la physionomie

Le pot a taiiac. — Ça va-t-il comme vous voulez mère Tirelin

que ça poche... la... au-dessus de la tete, vous avez oublié un je ija tùtoljre. — Peuh ! Je mange de l'urgent. Dessin de chair,
ne sais quoi.

Tous deux s'étaient reculés pour juger de l'effet à distance. Et John Docre de demander, avec un sérieux imperturbable:

Et, soudain, voilà un taureau furieux qui se précipite par la — Et maintenant, trouvez-vous encore qu'il vous manque

prairie et vient foncer en plein dans la toile, implantant sur quelque chose?

l'occiput du vénérable Lamouillette sa rude paire de cornes. Jacques Yvei..

Lui. — .. Un peu de pelotageî... oh! pardon!...

Elle. — Ah! mon pauvre ami, si ce potage est gras, le pelologe sera maigre! Dcsmii d'Abel Fxivbf