l'knfer diplomatique
... C'est le coup des Sisyphes...
LE RIRE DE LA SEMAINE
Qui sera élu président de la République?
M. Léon Bourgeois joue les coquettes... A ses amis qui le
supplient d'être candidat, il répond en chantant :
Non, mes amis, non, je ne veux rien être!
S'il se présentait, M. Bourgeois serait certainement élu... Et
dire qu'il y a tant d'hommes politiques qui rêvent de devenir le
principal locataire du faubourg Saint-Honoré ! Mais voilà, c'est
toujours l'histoire du monsieur qui ne veut pas coucher avec
une femme, parce que, justement, il ne dépend que de lui de la
'posséder. Ah ! si elle faisait mine de résister, si, au lieu de
s'offrir, elle avait l'habileté de se faire désirer!... Mais non, Ma-
rianne — c'est le nom de cette bonne fille — dit à qui veut
l'entendre :
— Ce Léon, ie l'adore!... Je meurs d'envie de coucher avec
lui : J
Et Léon Bourgeois — ah ! les hommes ! — lui répond :
— Non, ma petite... Cela ne me dit rien !
— Tu as tort... Tu sais, j'ai une jolie dot : 1.200.000 francs de
rente et un palais !
— Cela m'est égal.
- Je suis une très bonne affaire à tous les points de vue.
— Je m'en moque.
— Léon, je t'adore !...
— Marianne, laissez-moi tranquille.
— Je te veux, je t'aurai.
— Non, madame, je ne marche pas!...
Alors, que fera la pauvre Marianne? Sans doute, un mariage
de raison... Ne pouvant s'offrir le séduisant Léon, elle se conso-
lera peut-être avec l'aimable Paul, le costaud Aristide, voire —
les femmes sont si drôles! — avec Antonio, le vieux « mâ
cheur »... Evidemment, les mariages de raison ne sont pas les
plus mauvais ; ils sont même souvent une garantie de bonheur...
Mais allez donc faire entendre ce raisonnement à une femme
amoureuse !
Marianne en épousera un autre, c'est entendu, puisqu'il le
faut, mais elle regrettera toujours son petit Léon...
Voyons, monsieur Bourgeois, il est encore temps : pourquoi
faire pleurer de beaux yeux?...
Laissez-vous faire, que diable!
*
* *
Au fait, je me fiche bien de l'élection du Président. Les
présidents se suivent et se ressemblent: c'est toujours le même
monsieur en habit noir avec un large ruban rouge en bandou-
lière...
Et le plus triste, c'est que c'est aussi toujours la même prési-
dente, une grosse dame couperosée, coiffée d'un chapeau à
plumes d'autruche et vêtue d'une robe de soie brochée comme
en portent les belles-mères dans les mariages de province...
Oui, la présidente ne change pas : elle a toujours cinquante-
cinq ans et du ventre... Ah ! zut ! Et nous nous vantons d'avoir
une république athénienne!
Paris est la ville des jolies femmes; les Françaises ont, de
par le monde, la réputation, certes méritée, d'être élégantes et
gracieuses .. Et la première d'entre elles, celle qui, en leur nom,
reçoit les monarques et les ambassadeurs étrangers est, tradi-
tionnellement, une bonne grosse dame, parfaitement digne de
respect, c'est entendu, niais dénuée de tout charme, de tout
chic féminin ! Avouez que ce n'est pas logique !
Notre Constitution est mal faite... Voici comment le Congrès
devrait la reviser, en ce qui concerne l'élection présidentielle :
1" Seuls les célibataires pourront poser leur candidature au
poste de chef de l'Etat;
2° Le Congrès choisira en se plaçant non seulement au point
de vue politique, mais encore à celui de l'élégance extérieure,
de la beauté physique;
3° Une présidente sera également élue. Elle devra être jeune
et jolie et bien porter la toilette ;
4° Le président et la présidente devront se marier ensemble
le plus tôt possible
Quoi de plus logique?
La France ne serait-elle pas mieux représentée par un jeune
couple d'aspect agréable que par ces vieux ménages de pro-
vince que les combinaisons et les hasards de la politique con-
duisent, on ne sait pourquoi, à l'Elysée?
Cela nous ferait plaisir d'avoir une jolie présidente... Tous
les bons républicains — et même les mauvais — en seraient
amoureux.
Seulement, voilà, les oies du Capitole croiraient encore que
le régime est en danger. Lorsque la présidente serait acclamée
avec trop d'enthousiasme par ses adorateurs, ces éternels sau-
veurs de la République diraient :
— Tous ces gaillards rêvent à un coup d'Etat !...
Un coup d'Etat avec une gracieuse présidente? Au fait, ce
serait très intéressant...
*
* *
L'autre jour, j'ai publié ici le texte de la légitime protestation
du S. N. S. F., autrement dit du « Syndicat national des soute-
... C'est le coup des Sisyphes...
LE RIRE DE LA SEMAINE
Qui sera élu président de la République?
M. Léon Bourgeois joue les coquettes... A ses amis qui le
supplient d'être candidat, il répond en chantant :
Non, mes amis, non, je ne veux rien être!
S'il se présentait, M. Bourgeois serait certainement élu... Et
dire qu'il y a tant d'hommes politiques qui rêvent de devenir le
principal locataire du faubourg Saint-Honoré ! Mais voilà, c'est
toujours l'histoire du monsieur qui ne veut pas coucher avec
une femme, parce que, justement, il ne dépend que de lui de la
'posséder. Ah ! si elle faisait mine de résister, si, au lieu de
s'offrir, elle avait l'habileté de se faire désirer!... Mais non, Ma-
rianne — c'est le nom de cette bonne fille — dit à qui veut
l'entendre :
— Ce Léon, ie l'adore!... Je meurs d'envie de coucher avec
lui : J
Et Léon Bourgeois — ah ! les hommes ! — lui répond :
— Non, ma petite... Cela ne me dit rien !
— Tu as tort... Tu sais, j'ai une jolie dot : 1.200.000 francs de
rente et un palais !
— Cela m'est égal.
- Je suis une très bonne affaire à tous les points de vue.
— Je m'en moque.
— Léon, je t'adore !...
— Marianne, laissez-moi tranquille.
— Je te veux, je t'aurai.
— Non, madame, je ne marche pas!...
Alors, que fera la pauvre Marianne? Sans doute, un mariage
de raison... Ne pouvant s'offrir le séduisant Léon, elle se conso-
lera peut-être avec l'aimable Paul, le costaud Aristide, voire —
les femmes sont si drôles! — avec Antonio, le vieux « mâ
cheur »... Evidemment, les mariages de raison ne sont pas les
plus mauvais ; ils sont même souvent une garantie de bonheur...
Mais allez donc faire entendre ce raisonnement à une femme
amoureuse !
Marianne en épousera un autre, c'est entendu, puisqu'il le
faut, mais elle regrettera toujours son petit Léon...
Voyons, monsieur Bourgeois, il est encore temps : pourquoi
faire pleurer de beaux yeux?...
Laissez-vous faire, que diable!
*
* *
Au fait, je me fiche bien de l'élection du Président. Les
présidents se suivent et se ressemblent: c'est toujours le même
monsieur en habit noir avec un large ruban rouge en bandou-
lière...
Et le plus triste, c'est que c'est aussi toujours la même prési-
dente, une grosse dame couperosée, coiffée d'un chapeau à
plumes d'autruche et vêtue d'une robe de soie brochée comme
en portent les belles-mères dans les mariages de province...
Oui, la présidente ne change pas : elle a toujours cinquante-
cinq ans et du ventre... Ah ! zut ! Et nous nous vantons d'avoir
une république athénienne!
Paris est la ville des jolies femmes; les Françaises ont, de
par le monde, la réputation, certes méritée, d'être élégantes et
gracieuses .. Et la première d'entre elles, celle qui, en leur nom,
reçoit les monarques et les ambassadeurs étrangers est, tradi-
tionnellement, une bonne grosse dame, parfaitement digne de
respect, c'est entendu, niais dénuée de tout charme, de tout
chic féminin ! Avouez que ce n'est pas logique !
Notre Constitution est mal faite... Voici comment le Congrès
devrait la reviser, en ce qui concerne l'élection présidentielle :
1" Seuls les célibataires pourront poser leur candidature au
poste de chef de l'Etat;
2° Le Congrès choisira en se plaçant non seulement au point
de vue politique, mais encore à celui de l'élégance extérieure,
de la beauté physique;
3° Une présidente sera également élue. Elle devra être jeune
et jolie et bien porter la toilette ;
4° Le président et la présidente devront se marier ensemble
le plus tôt possible
Quoi de plus logique?
La France ne serait-elle pas mieux représentée par un jeune
couple d'aspect agréable que par ces vieux ménages de pro-
vince que les combinaisons et les hasards de la politique con-
duisent, on ne sait pourquoi, à l'Elysée?
Cela nous ferait plaisir d'avoir une jolie présidente... Tous
les bons républicains — et même les mauvais — en seraient
amoureux.
Seulement, voilà, les oies du Capitole croiraient encore que
le régime est en danger. Lorsque la présidente serait acclamée
avec trop d'enthousiasme par ses adorateurs, ces éternels sau-
veurs de la République diraient :
— Tous ces gaillards rêvent à un coup d'Etat !...
Un coup d'Etat avec une gracieuse présidente? Au fait, ce
serait très intéressant...
*
* *
L'autre jour, j'ai publié ici le texte de la légitime protestation
du S. N. S. F., autrement dit du « Syndicat national des soute-
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
L'enfer diplomatique
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: ... C'est le coup de Sisyphes...
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1912
Entstehungsdatum (normiert)
1907 - 1917
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire, N.S. 1912, No. 517 (28 Décembre 1912), S. bfr
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg