Le rire: journal humoristique (N.S. 1913 (Nr. 518-569))

L'AFFAIRE DU « PHALENE »

ou

LA MORBIDE CONTAGION

Non, pas en même temps qu'eux ! ! Ça nous ferait encore un courant d'air !

Dessin do Manfredini.

PREMIER ACTE
l'énigme

(La scène représente le bureau du Chef de
la Sécurité relative.)

le chef de la sécurité relative, à Loiifok-

Holmès. — Maître, depuis quelques jours
des plaintes arrivent par centaines à la
Prélecture de police : un nombre considé-
rable de jeunes filles et de femmes mariées
ont déserté le domicile familial ou conju-
gal.-Quel est le motif de ces innombrables
fugues? Voilà le mystère. C'est à vous,
maître, qu'il appartient de l'éclaircir.
loufok-holmès. — Voilà qui est étrange.

le chef de la sécurité relative. — D'au-
tant plus étrange que toutes ces plaintes de
maris abandonnés ou de pères et mères
èplorés mentionnent toutes que c'est de-
puis la première représentation du « Pha-
lène » que ces disparitions ont eu lieu.

loufok-holmès. — Ces jeunes tilles et
jeunes femmes appartenaient-elles à la classe
riebe de la société ?

le chef de la sécurité relative. — Non.

La plupart des fugitives sont de petites
bourgeoises peu fortunées. Les autres sont
des midinettes.

loufok-holmès. — Parfait. Je commence
à comprendre. Il faut dès ce soir faire des
descentes de police dans tous les cinémas
de Paris.

le chef de la sécurité relative. — Dans
tous les cinémas?
loufok-holmès. — Oui. Mes déductions

sont formelles. C'est là que Ton retrouvera
les fugitives.

DEUXIÈME ACTE

l'instinct d'imitation
(Même décor.)

le chef de la sécurité relative. - Mai-

G.A. JOURDE

BORDEAUX