viandes froides
— Quand ils ont su qu'on allait les manger, ça leur a jeté un froid, et on ne peut plus les réchauffer.
— C'est bien... On les mangera avec des cornichons. Dessin de J. Roossau.
— Allons chez vous, ma chère enfant! quitte, importun, à déclarer qu'il s'était d'indignation. C'est alors que son voisin
Et nous... ferons bien, tout en tâchant de trompé d'étage ou d'immeuble, 11 gravit lui murmura, confidentiellement, dans
faire vite. l'escalier, très ému,etsonna,lecœurbattant. l'ombre :
Elle acquiesça gentiment et ils s'en fu- Une vieille dame en pantoufles lui ouvrit — Oui... aujourd'hui, c'est assez niè-
rent, d'un pas pressé. Quelques instants et lui demanda, à mi-voix, en souriant : diocre... Mais hier, c'était rudement bien :
après, Graminée pénétrait dans la maison — Vous venez pour... un bon petit gros roux, râblé, à mousta-
correcte où logeait sa conquête. Ils mon- — Oui, je viens pour... ches... et qui se trémoussait!... Rigolo tout
tèrent trois étages; elle ouvrit la porte d'un — Vous êtes un peu en retard... plein! Henri Falk.
petit appartement, le fit passer dans une — En retard?? ------- -~---—
chambre à coucher, et lui dit, d'un ton — Mais oui... Eh bien? Les deux louis? Avis aux gens d'esprit :
suave, irrésistible : — Oh! pardon! fit M. Graminée," très
— Vous savez que je suis pressée... étonné, mais encore jIus curieux. 11 remit FA. N TAS I O = N O E L
Ce ne fut pas long! deux louis à la vieille qui, marchant sur la Superbe Numéro de luxe
Deux minutes plus tard, M. Graminée, pointe des pieds, le mena dans un cabinet
absolument dévêtu, témoignait à sa com- sombre, au fond duquel plusieurs messieurs PARAIT AUJOURD'HUI
pagne, comme lui en tenue d'exercices regardaient quelque chose a travers un
amoureux, que ses expansions, pour être carreau. Il s'approcha... PRIX : UN Franc
hâtives, n'en étaient pas moins généreuses. Il vit précisément la cham-
Sur quoi : bre où il s'était ébattu laveille;
A présent, lui dit-elle, partez vite, et, dans cette chambre, il re-
Vous ne voudriez pas qu'il m'advînt des connut son délicieux
ennuis... « chopin », en con-
— « Advint ))! Quel ange! Je m'en vais, tact avec un mon-
chère petite... Mais pounais-je bientôt ve- sieur dévêtu, mais
nir vous revoir? relativement peu fré-
— Sans doute... Seulement il faut m'at- nétique...
tendre dans la rue, à l'endroit où nous II ravalait un cri
nous sommes rencontrés.
—■ Demain, alors, même heure?
— Soit, demain, même heure.
M. Graminée sortit radieux, léger. Quelle
aubaine! Une femme charmante et gra-
tuite! « C'est, comme dit,..l'autre, ce que
nous demandons tous. » Il attendit le len-
demain avec fièvre, s'en fut, fleuri, au ren-
dez-vous. Il y demeura près d'une heure.
Elle ne vint point. Sans doute un malen-
tendu. Il résolut, frémissant de désir, de A7 .... ,
, , . , . „■ ' — vous connaissiez bien notre cher défunt, monsieur ?
monter a tout hasard chez la jeune femme, - Moi?... Nullement; mais j'ai horreur de me promener seul! Dessin de j. Gaza*.
— Quand ils ont su qu'on allait les manger, ça leur a jeté un froid, et on ne peut plus les réchauffer.
— C'est bien... On les mangera avec des cornichons. Dessin de J. Roossau.
— Allons chez vous, ma chère enfant! quitte, importun, à déclarer qu'il s'était d'indignation. C'est alors que son voisin
Et nous... ferons bien, tout en tâchant de trompé d'étage ou d'immeuble, 11 gravit lui murmura, confidentiellement, dans
faire vite. l'escalier, très ému,etsonna,lecœurbattant. l'ombre :
Elle acquiesça gentiment et ils s'en fu- Une vieille dame en pantoufles lui ouvrit — Oui... aujourd'hui, c'est assez niè-
rent, d'un pas pressé. Quelques instants et lui demanda, à mi-voix, en souriant : diocre... Mais hier, c'était rudement bien :
après, Graminée pénétrait dans la maison — Vous venez pour... un bon petit gros roux, râblé, à mousta-
correcte où logeait sa conquête. Ils mon- — Oui, je viens pour... ches... et qui se trémoussait!... Rigolo tout
tèrent trois étages; elle ouvrit la porte d'un — Vous êtes un peu en retard... plein! Henri Falk.
petit appartement, le fit passer dans une — En retard?? ------- -~---—
chambre à coucher, et lui dit, d'un ton — Mais oui... Eh bien? Les deux louis? Avis aux gens d'esprit :
suave, irrésistible : — Oh! pardon! fit M. Graminée," très
— Vous savez que je suis pressée... étonné, mais encore jIus curieux. 11 remit FA. N TAS I O = N O E L
Ce ne fut pas long! deux louis à la vieille qui, marchant sur la Superbe Numéro de luxe
Deux minutes plus tard, M. Graminée, pointe des pieds, le mena dans un cabinet
absolument dévêtu, témoignait à sa com- sombre, au fond duquel plusieurs messieurs PARAIT AUJOURD'HUI
pagne, comme lui en tenue d'exercices regardaient quelque chose a travers un
amoureux, que ses expansions, pour être carreau. Il s'approcha... PRIX : UN Franc
hâtives, n'en étaient pas moins généreuses. Il vit précisément la cham-
Sur quoi : bre où il s'était ébattu laveille;
A présent, lui dit-elle, partez vite, et, dans cette chambre, il re-
Vous ne voudriez pas qu'il m'advînt des connut son délicieux
ennuis... « chopin », en con-
— « Advint ))! Quel ange! Je m'en vais, tact avec un mon-
chère petite... Mais pounais-je bientôt ve- sieur dévêtu, mais
nir vous revoir? relativement peu fré-
— Sans doute... Seulement il faut m'at- nétique...
tendre dans la rue, à l'endroit où nous II ravalait un cri
nous sommes rencontrés.
—■ Demain, alors, même heure?
— Soit, demain, même heure.
M. Graminée sortit radieux, léger. Quelle
aubaine! Une femme charmante et gra-
tuite! « C'est, comme dit,..l'autre, ce que
nous demandons tous. » Il attendit le len-
demain avec fièvre, s'en fut, fleuri, au ren-
dez-vous. Il y demeura près d'une heure.
Elle ne vint point. Sans doute un malen-
tendu. Il résolut, frémissant de désir, de A7 .... ,
, , . , . „■ ' — vous connaissiez bien notre cher défunt, monsieur ?
monter a tout hasard chez la jeune femme, - Moi?... Nullement; mais j'ai horreur de me promener seul! Dessin de j. Gaza*.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Viandes froids; - Vous connaissiez bien notre cher défunt, monsieur?
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire: journal humoristique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: Bild 1: - Quand ils sont su qu'on allait les manger, ça leur a jeté un froid, et on ne peut plus les réchauffer. - C'est bien... On les mangera avec des cornichons. Bild 2: - Vous connaissiez bien notre cher défunt, monsieur? - Moi?... Nullement; mais j'ai horreur de me promener seul!
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1913
Entstehungsdatum (normiert)
1908 - 1918
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire, N.S. 1913, No. 567 (13 Décembre 1913), S. 7
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg