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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1916 (Nr. 59-111)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25445#0049
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L’union sacrée des fournisseurs.

Dessin de George-Edward.

MYRTIL OU L’ADROITE COURTISANE

DE LA VOLONTÉ ! DE l’ÉNERGIB !

— Assez discuté ! C’est moi l’unité de direction, ici.

Dessin de G. Hautot.

Linelte s’assit tout au bord du lit de Myrtil et poussa un pro-
fond soupir.

Myrtil, qui polissait l’ongle rose de son orteil avec sa courte-
pointe de satin blanc, la regarda avec inquiétude.

— Pourquoi soupires-tu? lui demanda-t-elle. Est-ce que le mo-
ratorium est supprimé?

— Non, murmura Linette, seulement voilà, je suis dans
l’incertitude. Je voudrais que tu me donnes un conseil. Tu con-
nais Chasselas ?

— Non! Qui est-ce?

— Un type épatant. Autrefois il était plongeur au « Gobe-
Mouche », mais son oncle lui a laissé une fortune et maintenant
il est milliardaire.

Myrtil abandonna son orteil pour se consacrer uniquement
au récit de Linette.

— Naturellement au moment de la mobilisation, il partit
comme tout le monde. Je ne pensais plus à lui, quand hier après-
midi je me trouve nez à nez avec lui place Vendôme. Il était
chic comme tout, en bleu-horizon ! et il s’appuyait sur une
canne, car il est blessé :

— » Ma petite Linette, qu’il me fait. J’ai encore huit jours à
passer à Paris, et je m’ennuie. Si tu étais gentille, tu me tien-
drais compagnie, et en partant je te donnerais un chic collier
de perles. »

— Alors?

— Alors me voilà. Tu comprends, il est bien gentil Chasselas,
seulement il pourrait bien me jouer un tour. Vois-tu que je
reste en carafe au bout des huit jours!

— Où habite-t-il? demanda Myrtil, en grattant son genou
d’une main distraite.

— Il est à « l’Astarté » parce que son appartement est en
réparation. Bien sûr qu’il est riche comme tout, seulement, on
ne sait jamais.

— Puisque tu le connais un peu, conseilla prudemment Myr-
til, dis-lui bien gentiment : « Chasselas, montre-le moi d’abord
le collier, et dis-moi où tu l’as acheté. » S’il s’embarrasse, tu
comprendras qu’il s’est fichu de toi, et tu le plaqueras.

— Tu crois? fit Linette. Elle inséra ses mains dans son man-
chon, embrassa Myrtil sur le bout du nez et partit.

A deux heures, Myrtil reçut un pneumatique échevelé :

« Tu n’es qu’un chameau avec tes conseils! Je déjeune avec
Chasselas, et je lui dis : « Montre voir ton collier, combien qu’il
coûte. » Il me fait un œil! Au dessert il me jette dans un taxi.
« Chez Cartier ! » qu’il dit. Nous voilà chez Cartier. Ah ! mon vieux.
Un bonhomme rasé arrive au-devant de nous. Chasselas sort
un écrin de sa poche.— C’est bien vous qui m’avez vendu ce col-
lier? — Oui, monsieur — Combien? — 100.000 francs! J’étais
comme deux sous de marrons. « Vous ferez choisir à Madame un
bibelot de 10 louis. » Il jette 10 louis sur une vitrine et s’en va en
emportant le collier. Si c’est pas malheureux. Va, tu me le
paieras avec tes conseils! »

Myrtil s’habilla avec un soin exquis et, comme par hasard, elle
montait le perron de J’Astarté comme Chasselas le descendait.
Il y eut une collision. Chasselas se cramponna à sa canne.
Myrtil rajusta son chapeau et fondit en larmes.

— Mon Dieu..., madame!

— Oh ! sanglota Myrtil... vous êtes blessé...

J’ai dû vous faire mal.

Chasselas consola de son mieux la belle
désespérée. Elle finit par essuyer ses lar-
mes... mais ils étaient déjà arrivés avenue
des Champs-Élysées.

— Une tasse de thé vous remettra sûre-
ment, affirma Chasselas.

— Je n’ose! pleura Myrtil.

Devant le plateau d'argent et les toasts
grillés, elle voulut bien sourire. Une heure
après, elle riait.

— Je m’ennuie, fit Chasselas... J’ai encore
huit jours à passer à Paris...; en partant...
collier de perles...

— Peu importe, s’écria Myrtil pâmée.
Je ne veux rien de vous... un glorieux
blessé.

Chasselas emmena Myrtil et quand il la
quitta il lui remit le collier. Seulement,
c’en était un autre. Et qui ne' valait que
30 francs.

Dessin de Hmvé-Baidle.

Francis Vareddes.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
L'union sacrée des fournisseurs; De la volonté! De l'Énergie! Un billet pour Berlin, s.v.p.
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildunterschrift: 1. L'union sacrée des fournisseurs; 2. Assez dicuté! C'est moi, l'unité de direction, ici. 3. Un billet pour Berlin, s.v.p. - Quelle classe? - Classe 17.

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Edward, Georges
Hautot, Georges
Baillé, Hervé
Entstehungsdatum
um 1916
Entstehungsdatum (normiert)
1911 - 1921
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Weltkrieg <1914-1918>
Vereinigung
Lieferant
Lachen
Tanz <Motiv>
Verzweiflung <Motiv>
Einkäufer
Einkaufstasche
Gruppe
Diskussion
Tür <Motiv>
Unterbrechung <Motiv>
Mann <Motiv>
Frau <Motiv>
Bahnhof <Motiv>
Kunde
Fahrkartenschalter
Berlin

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
Le rire rouge, 1916, No. 62 (22 Janvier 1916), S. 5

Beziehungen

Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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