Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1916 (Nr. 59-111)

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.25445#0084
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
tout se fier à notre honnêteté pour fixer le montant de la réqui-
sition !

Disons-nous encore que, pour éviter que ce soient les percep"
teurs casqués de la kommandantur qui mettent leurs lunettes
d’or, et surtout leurs grosses pattes crochues, dans nos affaires,
il faut les empêcher de dépasser Noyon, et que, pour cela, il ne
faut pas uniquement cet héroïsme que les poilus offrent sans le
marchander, mais de l’argent, encore de l'argent, toujours de
l’argent, dirait Danton, et que l'abnégation et la bonne volonté
financières, c’est le petit — oh ! bien petit — sacrifice des
citoyens sans fusils.

Nous n’avons pas le casque? Casquons! Établissons gentiment,
honnêtement notre bilan, et allons jeter nos valeureux petits
cinquièmes dans le trésor public. C'est moins dangereux que
d'aller jeter des grenades dans la tranchée boche, et cela a aussi
son utilité patriotique.

Cette thèse — qui est celle de tous les bons citoyens — du
paiement de bonne volonté et en toute conscience, Me Chenu
l’a plaidée dans Le Gaulois. Il y ajoute un ingrédient que notre
impartialité nous fait un devoir de signaler à nos lecteurs, mais
pour l’emploi duquel nous faisons nos réserves ; cet ingrédient
c’est le sourire. L’ex-bâtonnier bien connu suggère aux contri-
buables cette idée éminemment originale d’aller payer le nouvel
impôt en souriant.

Malgré son titre hilariforme, le Rire se permet de trouver que
c’est peut-être exiger beaucoup. Il lui semble qu’une expression
révélant la satisfaction du devoir accompli sans hostilité ni tru-
quage est tout ce que l’on peut demander à un visage de contri-
buable dans l’exercice de ses fonctions. 11 ne faut rien exagérer,
et il importe qu’il subsiste une différence d’expression entre la
physionomie d’un visage qui donne et d'un visage qui reçoit.

Les bureaux des percepteurs sont, en général, de vilains
bureaux, tristes comme toutes les usines à paperasserie admi-
nistrative, et les visites que l’on y fait ne sauraient être assimi-
lées à des parties de plaisir. Evidemment ce serait le rêve que
la mode fût établie de venir verser son argent en valsant, entre
deux petits airs de flûte joués par le caissier, mais le moment ne
paraît pas précisément propice à l’établissement de mœurs aussi
joviales. Il faut attendre l’âge d’or où les gens, encombrés d’ar-
gent, recevront les feuilles de contribution avec des cris de joie

BOCHISME

Faut-il être cubique pour croire qu’en faisant monter des zeppelins,
on empêche le mark de descendre !

Dessins de L. Métivet.

et des sauts de carpe, et sentiront un immense soulagement à
aller se débarrasser d’un superflu fastidieux dans les caisses
publiques !

« Pas de mauvaise humeur! nous prêche M* Chenu... Payons
et gardons le sourire. Le percepteur qui ne s’y attend pas et
qui n’en a pas l’habitude sera bien étonné... »

Évidemment... Mais reste à savoir si l’étonnement du percep-
teur vaut son pesant d’or, et si l’on obtiendra jamais l’empresse
ment accéléré et désopilé d’un monsieur tapé en lui promettant
1 'èpatement du tapeur!

*

* *

Pour terminer ces histoires d’argent par une diversion inat-
tendue, nous citerons une légère poésie galante cueillie dans un
recueil aujourd’hui introuvable. Elle date du temps où l’impôt
sur le revenu semblait encore un mythe fabuleux :

L’impôt sur le revenu.

Fleuris tes buissons, ô Nature!

Chantez, chantez, oiseaux des bois,

Car la mignonne créature
A retrouvé son gai minois.

C’en est fini des jours moroses :

Un certain petit dieu tout nu
Dans son âme a semé des roses,

Car son amant est revenu!

« Quand on a la sève des chênes
C’est mauvais, n’est-ce pas, docteur,

De s’aimer pendant six semaines
Par l’entremise d’un facteur?

Réparons ça!... » Sur son corps glisse
L’ultime voile saugrenu ; ^

La voici prête au sacrifice,

Car son amant est revenu!

Puis alors fine c.omme l’ambre
« Donnons, dit-elle, sans tarder,

Un petit exemple à la Chambre
Qui devrait bien la décider... »

Et sous le vaste rideau mauve
Disparut son corps ingénu
Pour prélever dans son alcôve
Un impôt sur.le Revenu!

Le Guetteur
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Les Commissaires aux armées; Bochisme
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
G 3555 Folio RES

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildunterschrift 1: (L'intention y est; mais, vingt dieux! quelle mauvaise copie!) Bildunterschrift 2: Faut-il être cubique pour croire qu'en faisant monter des zeppelins, on empêche le mark de descendre!

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Métivet, Lucien-Marie-François
Entstehungsdatum
um 1916
Entstehungsdatum (normiert)
1911 - 1921
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Weltkrieg <1914-1918>
Antigermanismus
Luftschiff
Armee
Gemälde
Bethmann Hollweg, Theobald von

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le rire rouge, 1916, No. 65 (12 Février 1916), S. 4

Beziehungen

Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg
 
Annotationen