UN RELIEF ALSACIEN DE 1523
LE SAINT MARTIN DU TYMPAN DE L’ÉGLISE
DE GRESSWILLER
par GEORGES SCHAFFNER
LE village de Gresswiller, situé à deux kilomètres à l’ouest de Mutzig,
/ possède une petite église dont le tympan de la porte principale est
assez important pour être signalé à nos lecteurs. Le portail étant daté de
1523, une comparaison avec les œuvres sculptées de la même époque paraît
au premier abord être sans difficultés.
Le relief très bien conservé, taillé en grès rouge, représente saint Martin
à cheval au moment où il détache avec son épée la moitié de son manteau
pour la donner à un mendiant agenouillé devant lui (Fig. 46, 4641). L’icono-
graphie est la traditionnelle, et ce saint Martin ne se distingue pas en prin-
cipe des autres sculptures au même sujet de cette époque ou des siècles précé-
dents. Il ne reste donc qu’à analyser séparément les différentes parties
du relief en cherchant les traces qùi pourraient servir à découvrir l’auteur
inconnu ou du moins à démontrer son ascendance artistique.
Afin de faciliter la compréhension, nous insérons ici la traduction fran-
çaise du passage relatif à saint Martin de la « Legenda aurea » de Jacques
de Voragine :
« Martin fut originaire de Sabarie, ville de Pannonie ; mais il fut élevé en
Italie, à Pavie, et il accompagna à la guerre son père, tribun des soldats sous
les empereurs Constantin et Julien. Cédant à l’inspiration divine, lorsqu’il
avait l’âge de douze ans, il se réfugia, malgré la volonté de ses parents, dans
l’église, et il demanda qu’on le fît catéchumène, et il aurait dès lors embrassé
la vie d’ermite, si la faiblesse de sa santé ne l’en avait pas empêché. Les em-
pereurs ayant ordonné que les fils des vétérans entrassent au service en rem-
placements de leurs pères, Martin, alors âgé de quinze ans, fut forcé de partir
LE SAINT MARTIN DU TYMPAN DE L’ÉGLISE
DE GRESSWILLER
par GEORGES SCHAFFNER
LE village de Gresswiller, situé à deux kilomètres à l’ouest de Mutzig,
/ possède une petite église dont le tympan de la porte principale est
assez important pour être signalé à nos lecteurs. Le portail étant daté de
1523, une comparaison avec les œuvres sculptées de la même époque paraît
au premier abord être sans difficultés.
Le relief très bien conservé, taillé en grès rouge, représente saint Martin
à cheval au moment où il détache avec son épée la moitié de son manteau
pour la donner à un mendiant agenouillé devant lui (Fig. 46, 4641). L’icono-
graphie est la traditionnelle, et ce saint Martin ne se distingue pas en prin-
cipe des autres sculptures au même sujet de cette époque ou des siècles précé-
dents. Il ne reste donc qu’à analyser séparément les différentes parties
du relief en cherchant les traces qùi pourraient servir à découvrir l’auteur
inconnu ou du moins à démontrer son ascendance artistique.
Afin de faciliter la compréhension, nous insérons ici la traduction fran-
çaise du passage relatif à saint Martin de la « Legenda aurea » de Jacques
de Voragine :
« Martin fut originaire de Sabarie, ville de Pannonie ; mais il fut élevé en
Italie, à Pavie, et il accompagna à la guerre son père, tribun des soldats sous
les empereurs Constantin et Julien. Cédant à l’inspiration divine, lorsqu’il
avait l’âge de douze ans, il se réfugia, malgré la volonté de ses parents, dans
l’église, et il demanda qu’on le fît catéchumène, et il aurait dès lors embrassé
la vie d’ermite, si la faiblesse de sa santé ne l’en avait pas empêché. Les em-
pereurs ayant ordonné que les fils des vétérans entrassent au service en rem-
placements de leurs pères, Martin, alors âgé de quinze ans, fut forcé de partir