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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0017
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BADE.

Des opéras inédits, signés par des maîtres illustres, convient à de premières représentations solen-
nelles l'aristocratique société de Bade. Paris se retrouve alors au bord du Rhin. L'art y tient ses
assises, et tour à tour les œuvres de MM. Clapisson, Victor Massé, Boïeldieu, y sont interprétées par
les premiers artistes et applaudies par un public d'élite. A la musique succède la prose, et l'on joue la
comédie et le vaudeville avec le concours des acteurs de la Comédie française et des meilleurs théâtres
de Paris. Plus tard, la société même de Bade organise des représentations où les gens du monde
s'essayent dans l'art dramatique, et montrent que la plus exquise distinction n'est pas un obstacle au
talent le plus fin.

C'est alors la fête des pauvres; le plaisir l'a organisée, la charité en profite. Toutes les recettes pro-
duites par ces soirées, où les plus grandes daines rivalisent de grâce et d'esprit, sont versées dans
la caisse de l'hôpital.

Au milieu de tels éléments, si nombreux, si divers, une saison est vite passée. Le mois de
novembre arrive trop tôt.

Les nouveaux appartements qui ont été ouverts pendant l'été de 1855 se composent de quatre
pièces d'un style différent. Lequel est le plus riche et le plus élégant? Chacun et tous.

Le premier est le Salon d'hiver, qui a l'aspect d'un jardin; les fleurs et les arbustes les plus rares y
poussent dans des corbeilles de marbre. Un treillage vert et or monte jusqu'au plafond, supportant
des plantes grimpantes, et des fontaines aux vasques fleuries murmurent dans les angles. Au centre
du plafond une voûte s'évase; l'or s'y mêle au feuillage.

Une épaisse portière de soie tendue sur une arcade sépare ce jardin d'hiver du Salon Louis XIV,
où les tentures pourpres, les vastes fauteuils dorés, la haute cheminée de marbre blanc, les garnitures
de porcelaine de Sèvres, les armoires de Boule, les meubles amples et superbes, les lustres éclatants,
les voussures et les plafonds chargés de peintures allégoriques, rappellent le style magnifique de
Versailles.

Un Boudoir Louis XV accompagne ce salon. On est à Bagatelle ou à Trianon. L'art charmant du
xvme siècle a prodigué là ses caprices les plus coquets. Voilà les satins de Chine brodés, les ottomanes
et les sofas à pieds contournés, les trumeaux et les glaces à cadres fleuris. On dirait qu'hier encore
madame de Pompadour a reçu le duc de Richelieu dans ce réduit.

Plus loin est la Salle de danse, dans le style italien de la renaissance. Le meuble est de soie
rose de Chine, les murs sont couverts de peintures superbes où de beaux seigneurs se promènent
dans des jardins féeriques en compagnie de belles dames. Ceux-ci descendent de larges escaliers de
marbre ornés de vases florentins; ceux-là devisent sous les orangers, tandis que leurs pages sourient.
Quatre grands panneaux sont couverts de ces magnifiques fresques et font souvenir du Décaméron.
Autour du plafond, des statues allégoriques supportent des boucliers aux armes des principales villes
du grand-duché. Des arabesques les accompagnent et achèvent l'ornementation grandiose de ce vaste
salon.

Les jours où la comédie est donnée au palais de la Conversation, le théâtre est dressé dans le
Salon des fleurs, ou Jardin d'hiver. La grande portière de brocatellc rouge tombe comme un
rideau. Les invités s'assoient dans le Salon Louis XIV et le Boudoir Louis XV ; un orchestre les
sépare de la rampe. Les décors et les loges pour les artistes sont placés clans le Salon italien.

Tout a été fait à Paris, tout est venu de Paris. Les meubles, les lustres magnifiquement ouvragés,
les girandoles, les pendules, les vases, les tentures, les boiseries sculptées, les fontaines et les
cristaux.

Tous ces remarquables travaux ont été exécutés sous la direction et d'après les dessins de M. Séchan.

Maintenant il ne faut pas croire que Bade ait toujours été tel qu'on le voit aujourd'hui. Son origine
se perd dans la nuit des temps druidiques. On attribue sa fondation aux Celtes venus des Gaules. Plus
tard la ville celtique devint tributaire de la ville éternelle et reçut le nom de Civitas Aurélia aquensis,
en 1 honneur de l'empereur Aurelins Alexander (Alexandre Sévère). Dès lors les Romains en cou-
 
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