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Amélineau, Emile
Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction (Band 1): Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.14320#0096
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LXXXVI e. amélineau.

ce Timothée fut patriarche d'Alexandrie, et c'est tout. Mais il y a eu bien des
Timothées qui ont été patriarches d'Alexandrie. S'il s'agissait de Timothée Élure,
le successeur monophysite de Dioscore, ne trouverait-on pas quelques expressions
dénotant les sentiments de l'auteur? Est-ce que Schnoudi si décrépit qu'on le sup-
pose n'eût pas trouvé des paroles ardentes pour stigmatiser les persécuteurs, louer
les martyrs et exalter Dioscore? Mais alors il ne serait plus ce Schnoudi qui, sur
son lit de mort, au dire de son panégyriste, regrettait de n'avoir pas vécu au temps
d'Arius pour lui rompre la tête avec son bâton et lui arracher sa langue blasphé-
matrice. Cette absence de mots caractéristiques d'une époque troublée, ce ton
paterne, ces pieuses phrases qui ne signifient rien et qui ne sont remplies que de
formules qu'on peut adresser à tous les patriarches du monde, me semblent donc
favoriser peu la conjecture de M. Revillout. Cependant s'il n'y avait qu'un pa-
triarche du nom de Timothée, il faudrait bien admettre que les lettres de Schnoudi
lui ont été adressées; mais il y en a eu deux autres que Schnoudi a connus; l'un
vécut et fut archevêque en même temps que Timothée Elure, c'est Thimothée
Solofaciole. Ce Timothée Solofaciole fut élu et sacré au moment de l'exil de son
homonyme, c'est-à-dire en 457 ou en 45g.1 Si Schnoudi eût vécu jusqu'en 460, il
eût pu lui écrire; mais comme pas une seule expression de ces lettres ne fait con-
naître son opinion dans cette ardente controverse du monophysisme, on n'en peut
pas conclure qu'il ait adhéré à Timothée Elure plutôt qu'à Timothée Solofaciole.
L'autre Timothée fut le second successeur de S1 Athanase en 381 et mourut en
385. Schnoudi a donc parfaitement pu lui écrire, puisqu'il avait à cette époque
plus de quarante ans. Pour moi, en toute hypothèse, je crois que c'est à ce troisième
Timothée qu'ont été adressées les trois lettres de Schnoudi. Dans les deux lettres
que nous possédons encore, il n'y a qu'une seule phrase qui puisse paraître caracté-
ristique; c'est celle où, à la fin de la première lettre, Schnoudi écrit : «Nous sup-
plions ta perfection de prier pour nous, afin que nous soyons dignes d'achever
notre course en paix, comme notre bienheureux frère». Je croirais assez volontiers,
malgré l'expression de bienheureux frère au lieu de bienheureux père, qu'il s'agit
d'apa Bgoul, l'oncle et le prédécesseur de Schnoudi, et que cette première lettre
a été écrite après la réponse de l'archevêque à la notification que lui avait faite

1. Cette date n'est pas certaine, les historiens donnent les deux années 457 ou 45g.
 
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