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APPENDICE

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qui se répètent dans les deux morceaux ; mais ils ne faisaient pas partie d'un
même manuscrit. Le premier a sa pagination disparue, le second l'a conservée
au contraire. Dans les deux, il s'agit d'un cénobite qui est mandé près de
l'empereur, qui se rend près de lui et qui est accueilli avec la plus grande bien-
veillance et le plus grand respect. La chose n'est pas nouvelle, mais ces
moines, ces hommes qui avaient dit adieu au monde et à ses vanités, étaient
très heureux de parler des plus hauts personnages, de montrer les rapports
incessants existant entre eux et l'empereur, si bien qu'on en trouve des
exemples presque dans toutes les vies qui nous sont parvenues; il semblerait à
lire ces auteurs coptes que l'empereur de Constantinople n'eût rien de mieux à
faire que d'écrire aux moines ou aux cénobites de l'Egypte et à les mander
près de lui. Ces sortes d'histoires sont par trop ridicules et les personnages
impériaux de Constantinople avaient de plus graves intérêts à soigner, quoique
parfois il semble bien qu'ils se soient occupés des moines ou cénobites égyp-
tiens. Ce qui ressort clairement de semblables récits, c'est l'orgueil immense
de ces pauvres gens qui se croyaient au-dessus de toutes les lois humaines
parce qu'ils vivaient au désert ou dans un couvent, sous prétexte de glorifier
Dieu. Ce sentiment n'est pas mort avec eux ; ceux qui les ont remplacés dans
leur vocation, ceux-là même qui se disent les plus stricts et qui le sont en effet
ont toujours recherché avec le plus grand soin la faveur des grands de la terre,
afin de mieux établir leur domination, et ce n'est pas l'un des moindres éton-
nements de l'histoire de voir toutes les antichambres royales ou impériales,
depuis Constantin jusqu'à Napoléon III, remplies de moines de toute profes-
sion, qui cherchaient tant et plus à capter la confiance du roi ou de l'empe-
reur, s'immisçaient dans toutes les affaires séculières ou religieuses et se fai-
saient les uns aux autres une guerre sourde, mais impitoyable, et tout cela
afin de mieux assurer leur domination, sous prétexte d'opérer leur salut et de
travailler à celui du roi et de sa famille : le pavillon couvrait la marchandise.

Peut-être reste-t-il encore d'autres fragments de cette sorte ; ce qu'il y a de
certain, c'est qu'il reste d'autres vies ou fragments de vies de moines qui se
rapportent aux religieux de la Basse-Egypte. Je ne les ai pas compris ici
parce qu'ils trouveront mieux leur place dans le second volume de VHistoire
des monastères de la Basse-Egypte que publiera le Musée Guimet.
 
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