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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0010

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INTRODUCTION

v

de pierre dure qui ne leur disaient rien. Cependant, à la fin des fouilles
de cette année, quand on m'eut vu faire ramasser tous les fragments de
vases en pierre, quand on sut que j'en avais reconstitué des vases
entiers, alors quelques fragments furent enlevés subrepticement et
offerts aux voyageurs par de petits enfants qui n'en purent d'ailleurs
trouver le placement, malgré l'assurance donnée qu'ils devaient être
bons puisque je les faisais ramasser.

Quand on ne peut empêcher un mal, il faut le rendre moins fréquent
si l'on peut, et faire la part du feu. M. Pétrie lui-même n'a pas échappé à
cette loi commune, et plus que d'autres, plus que moi peut-être il a dû
payer ce tribut prélevé par les ouvriers sur les opérations des fouilles.
J'en ai été témoin moi-même à Louqsor, et l'on m'a effort des objets
provenant de ses travaux. Depuis quïl a pris ma place à Om el-Ga'ab, il
n'a pas plus échappé que moi à la mésaventure commune, et nombre des
objets qu'ils a trouvés lui ont échappé. Il n'y a donc pas lieu pour lui de
faire le lier et de se moquer d'autrui. Et cependant qu'il lui est plus facile
de surveiller ses ouvriers! Chaque année, il a avec lui des compagnons
et des compagnes qui se font un honneur de l'assister dans ses travaux :
j'étais seul les deux premières années, et les deux suivantes, j'ai eu un
compagnon qui est venu partager ma solitude et qui ne s'occupait guère
de surveiller des ouvriers, quoiqu'il l'ait fait parfois. M. Pétrie a, sur ce
chapitre, des idées vraiment trop partiales : du moment qu'on est avec
lui, on est qualifié amplement pour l'œuvre qu'il donne à remplir.
On n'a qu'à lire les préfaces qu'il met en tête de ses livres annuels pour
constater le fait. Jusqu'à présent la critique ne lui a pas cherché chi-
cane, mais elle peut un jour changer de manière, et alors on pourra lui
faire sentir que, pas plus que le commun des fouilleurs, il n'est à l'abri
des reproches. Par exemple, il constate dans ses livres que certains
objets ont été achetés par lui : je le demande en toute sincérité, est-ce
un procédé scientifique? M. Pétrie ne peut avoir la prétention, sur le
vu d'un objet, de connaître l'endroit d'où l'objet provient. Or quelle
peut être la valeur scientifique d'un objet dont on ignore la provenance
au point de vue de l'histoire de l'art? Au point de vue de l'histoire géné-
rale, il peut avoir une valeur réelle, faire connaître un personnage ou
un autre; mais au point de vue particulier de l'histoire de l'art, à celui
surtout de la genèse d'un type, le dit objet n'est d'aucune valeur. Pour
ma part, je n'ai jamais mélangé aux objets que j'avais trouvés des
objets que j'aurais pu acheter tout comme un autre. C'est là un des
points sur lesquels on peut critiquer la méthode de M. Pétrie, et nous
 
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