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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0011

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INTRODUCTION

pourrons peut-être en trouver d'autres chemin faisant. En règle géné-
rale, on ne doit attribuer aucune valeur aux dires des indigènes sur la
provenance des objets, car ils ont trop d'intérêt à ne pas divulguer le
lieu de leurs fouilles clandestines et à s'efforcer de donner aux objets
qu'ils vendent une origine qui en rehausse la valeur et par conséquent
le prix. 11 ne faut pas être grand clerc en logique pour le comprendre.

Gomme les vols de jour ne sont pas les plus à craindre, pendant la
nuit je faisais également surveiller les fouilles du jour, car, lorsqu'on
eut commencé de trouver des objets intacts, mes propres ouvriers
tentèrent de retourner la nuit travailler en cachette au clair de lune
pour faire des trouvailles clandestines. A quatre reprises différentes,
ils revinrent, non pas au nombre de dix ou de quinze, mais de cin-
quante à soixante, et s'enfuirent lâchement devant les gardiens qui
étaient à leur poste de nuit. Une seule fois, quelques-uns d'entre eux
réussirent à commencer l'achèvement du déblayage d'une chambre
resté inachevé la veille au soir : saisissant le moment où les gardiens
s'étaient retirés, vers quatre heures et demie du matin, ils essayèrent
d'enlever ce qui restait de sable dans la chambre en l'espace d'une
heure et demie. Ils ne réussirent pas, parce qu'ils eurent à lutter
contre un obstacle qui nous avait déjà empêchés de déblayer la
chambre, à savoir de vastes éboulements qui la remplissaient con-
tinuellement. Ils durent donc abandonner cette chambre sans en
avoir achevé le déblaiement et sans avoir rien trouvé, mais non sans
avoir laissé des traces de leur passage et de leur tentative. Ces traces
me sautèrent aux yeux dès mon arrivée aux fouilles, vers 7 heures du
matin : je fis une enquête et, comme les soupçons se portèrent sur
deux ouvriers, deux des plus intelligents et des plus travailleurs, je
leur signifiai leur congé et j'infligeai une retenue sur le paiement des
veilleurs de nuit qui avaient trop tôt quitté leur poste. Si maintenant
des esprits chagrins, inquiets, pointilleux, défavorables à mon œuvre
et à ma personne, prétendaient que ce qui est arrivé une fois peut bien
être arrivé plusieurs fois, que je n'avoue ce cas que pour cacher les
autres, je leur répondrais que rien ne m'était plus lacile que de passer
la tentative sous silence, que rien ne me forçait à révéler un fait qu'il
semble si facile de tourner contre moi, car personne n'était avec moi
sur le lieu des fouilles, et je dois ajouter que si j'ai raconté cette
tentative, c'est que la chose a réellement eu lieu comme je la raconte
et que je professe par dessus tout l'amour de la vérité, ce que ne font
pas sans doute les contradicteurs auxquels plus haut je fais allusion.
 
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