Sujet de la Planche vingt - cinquième. ~ La Messe
de S. Martin , évêque de Tours.
Ce tableau , désigné dans le catalogue du Musée ,
sous le titre de la Messe de S. Martin, est exposé dans
la grande galerie (*), et représente un événement mira-
culeux , rapporté dans la vie de ce saint. On raconte
qu'un jour, lorsqu'il célébrait la messe , l'hostie devint
couleur de sang, et s'éleva rayonnante au dessus de sa
tête.
Le tableau de la Messe de S. Martin, peint par Eusta-
cbe le Sueur, est probablement l'un des deux que ce
peintre fit en i65i,pour les religieux cleMarmoutiers (*),
et c'est avec raison qu'il est regardé comme un des plus
précieux de ce maître. La disposition en est grande et
noble , les altitudes des figures aisées et naturelles, les
airs de tête variés et singulièrement expressifs; un senti-
ment profond de douceur et de piété semble pénétrer
tous les personnages , et donne à celte scène religieuse
le caractère suave et paisible qui en fait le charme tou-
chant.
S'il existait encore quelques partisans outrés de cette
opinion vulgaire , que nul artiste ne peut former son
talent loin du climat heureux qui vit naître les Raphaël,
les Michel-Ange , les Corrège, il suffirait de leur oppo-
ser l'exemple de le Sueur, qui , né à Paris en 1617 , et
mort dans la même ville , âgé de 38 ans, surpassa bien-
tôt son maître (***) par l'excellence de ses talens et sans
(*) Il a de proportion environ quatre pieds de hauteur.
(**) Ce tableau a fait depuis partie du cabinet de M. d'Angi-"
vil'ers; on ignore ce qu'est devenu le second.
(***) Simon Vouet.
i. 14
de S. Martin , évêque de Tours.
Ce tableau , désigné dans le catalogue du Musée ,
sous le titre de la Messe de S. Martin, est exposé dans
la grande galerie (*), et représente un événement mira-
culeux , rapporté dans la vie de ce saint. On raconte
qu'un jour, lorsqu'il célébrait la messe , l'hostie devint
couleur de sang, et s'éleva rayonnante au dessus de sa
tête.
Le tableau de la Messe de S. Martin, peint par Eusta-
cbe le Sueur, est probablement l'un des deux que ce
peintre fit en i65i,pour les religieux cleMarmoutiers (*),
et c'est avec raison qu'il est regardé comme un des plus
précieux de ce maître. La disposition en est grande et
noble , les altitudes des figures aisées et naturelles, les
airs de tête variés et singulièrement expressifs; un senti-
ment profond de douceur et de piété semble pénétrer
tous les personnages , et donne à celte scène religieuse
le caractère suave et paisible qui en fait le charme tou-
chant.
S'il existait encore quelques partisans outrés de cette
opinion vulgaire , que nul artiste ne peut former son
talent loin du climat heureux qui vit naître les Raphaël,
les Michel-Ange , les Corrège, il suffirait de leur oppo-
ser l'exemple de le Sueur, qui , né à Paris en 1617 , et
mort dans la même ville , âgé de 38 ans, surpassa bien-
tôt son maître (***) par l'excellence de ses talens et sans
(*) Il a de proportion environ quatre pieds de hauteur.
(**) Ce tableau a fait depuis partie du cabinet de M. d'Angi-"
vil'ers; on ignore ce qu'est devenu le second.
(***) Simon Vouet.
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